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Édito. Covid : vers la sortie de crise ! par le Professeur Adnet.

Edito publié le 17/01/2022 | par Frédéric Adnet

Le journal du Covid du professeur Frédéric Adnet.

Et bien voilà, il semble que nous arrivions au sommet du cinquième pic !

Avec un chiffre énorme de 300 000 contaminations par jour, qui semble stagner, on se dirigerait vers une évolution semblable à d’autres pays comme l’Angleterre. Dans les prochaines semaines, le pic du taux d’incidence serait derrière nous.

Attention. Avec un variant Delta à 24% des contaminations, le reste relève d’Omicron, cela fait quand même environ 1 000 infections Delta par million d‘habitants. Pour mémoire, le sommet de la 4e vague Delta était à 350 infections delta par million d’habitants… Trois fois moins.

Le problème est que ce variant Delta – beaucoup plus agressif-  impacte réellement nos réanimations. Il faudra attendre avant de voir nos hôpitaux souffler.

D’autre part, le pourcentage élevé de patients atteint de la COVID-19 Omicron est actuellement synonyme d’hospitalisations nombreuses même avec une durée de séjour plus faible.

Au total, deux souhaits : espérons que l’omicron devienne le seul virus en circulation. Et qu’il entame sa décroissance.

Ces deux vœux semblent être à portée, question de jours.

Le système hospitalier est actuellement sous tension, mais ce vent d’optimisme pourrait amener l’hôpital à prendre en charge les autres malades… oubliés. On va alors pouvoir mesurer les dégâts !

Faut-il baisser la garde ?

Pour une population largement vaccinée et un variant n’entrainant qu’une faible morbidité et mortalité, on pourrait envisager, tout doucement, de se rapprocher du scénario « grippe ».

La grippe n’a jamais été vaincue. ( Petit rappel historique, c’est pour combattre la terrible grippe asiatique de 1969-1970 et protéger les guichetiers de la SNCF et de la Poste qu’on a inventé l’hygiaphone.)

La phase endémique d’une épidémie, c’est-à-dire un virus présent en continu, avec lequel il va falloir vivre, est synonyme d’un changement de stratégie.

Il va falloir privilégier la protection de patients les plus à risque, c’est à dire sauver des vies et non combattre le virus. C’est d‘ailleurs ce que l’on fait actuellement avec les rares anticorps monoclonaux qui « marchent » ou encore les futures indications des comprimés antiviraux comme le Paxlovid®.

Et le vaccin ?

La vaccination contre les virus grippaux saisonniers concerne les personnes à risque, notamment les personnes âgées, ou celles atteintes de certaines maladies chroniques, les femmes enceintes et les personnes obèses.

L’arrivée sur le marché de nouveaux vaccins optimisés pour les nouveaux variants du coronavirus (ARN messager modifié) ressemble fortement à ce que l’on fait actuellement pour la grippe. A savoir des vaccins modifiés en fonction des derniers variants et administrés à une partie de la population. Bien sûr, cette logique rendra discutable la vaccination de masse, compte tenu de la faible dangerosité de l’Omicron. De toute manière, nous avons perdu la bataille de l’éradication complète du virus.

De même, le testing de masse deviendra inutile pour privilégier, comme pour la grippe, des centres référents, réseau de surveillance épidémiologique, à l’image des réseaux  » Sentinelles ».

Très progressivement, nous devrions donc baisser la garde en fonction de la décroissance de l’épidémie Omicron. Celui-ci devra rentrer dans sa niche grâce à l’immunité naturelle et celle acquise par le vaccin.

 

Quels sont les dangers de cette stratégie ?

1/ Si l’émergence d’un nouveau variant encore plus contagieux paraît improbable, un nouveau variant pourrait apparaître. Comment ?  Par un phénomène « d’échappement immunitaire », en clair, quand notre immunité deviendra progressivement plus faible.

2/ Deuxième scénario : un nouveau coronavirus apparaîtrait grâce à de nouvelles mutations qui le rendraient fortement résistant. Tout le danger résidant dans son agressivité. Un peu comme pour la grippe ! On se souvient de la vraie-fausse alerte du virus grippal H1N1…

Conséquence : nous allons donc apprendre à vivre avec ce coronavirus SARS-CoV-2, en souhaitant que l’impact soit limité à quelques rebonds épidémiques.

Tout se jouera sur la dangerosité des nouveaux mutants.

Conclusion : dans l’immédiat, il faut s’attendre à une série de bonnes nouvelles, avec en ligne de mire… la fin du passe vaccinal. La dynamique de cette 5e vague, dans tous les cas, semble très favorable pour le gouvernement en place qui se fera une joie d’annoncer… la fin des contraintes sanitaires.

Ouf !

 

 

 


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