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Grands-Reporters.com est un site crée par des reporters professionnels, à la disposition de tous ceux qui veulent découvrir un continent, un pays, une région ou en savoir plus sur l’histoire immédiate. Articles, photos, dessins, vidéos, livres… C’est une banque d’information ouverte alimentée par des reporters que nous connaissons tous et que nous remercions.

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FIGRA 2018

par grands-reporters
Le FIGRA Festival International du Grand Reportage d'Actualité et du Documentaire de société « Les Écrans de la réalité » se déroulera du 21 au 25 mars 2018 à SAINT-OMER (62).

ROMAN : « LA PREMIÈRE PIERRE »

par grands-reporters
Dédicace Quand les Russes occupaient encore l’Afghanistan, j’ai rencontré Shah Wali dans un camp de moudjahidine. C’était une vallée de l’Arghestan, en 1988. Je l’ai tout de suite remarqué : ses traits d’enfant étaient constamment déformés par des tics que...

Fixer: un métier à haut risque

par Jean-Paul Mari
RSF souhaite rendre hommage aux fixeurs, sans qui, les reportages en zone de conflits ne pourraient exister. De l'anglais "fix" qui veut dire "arranger", les fixeurs sont des personnes qui facilitent l’organisation et la sécurité des journalistes de guerre étrangers...

Visa: l’eau et le feu

par Maria Malagardis
Un jeune homme glisse dans l’eau qui le recouvre désormais jusqu’au menton. Tout autour de lui, on devine un paysage englouti, d’où émergent des touffes d’herbe et des cimes d’arbres noyés. Bienvenue aux îles Kiribati, lointaine nation du Pacifique qui...

Des tops models toujours aussi maigres

par Elsa Mari
Quatre mois après la mise en place de certificats médicaux pour les mannequins, notre enquête montre que la taille 32 reste la norme dans une profession sous pression. Hier, deux géants du luxe ont décidé de réagir.

2017 : Visa a Perpignan

par Jean-Paul Mari
Pour sa 29ème édition le festival international de photojournalisme se tiendra du 2 au 17 septembre. La semaine professionnelle qui transforme la ville de Perpignan en épicentre du photojournalisme mondial se tiendra du 4 au 9 septembre. Au programme du Visa 2017, plus d’une vingtaine d’expositions, des conférences et des rencontres, 6 soirées de projection au Campo Santo mais aussi la semaine des scolaires qui se tiendra du 18 au 22 septembre.

En Libye, un permis de tuer ?

par Jean-Paul Mari
La Libye vient d’interdire ses côtes à tout navire étranger. Une décision qui vise à criminaliser l’action des ONG, à les réduire à l’inaction, à laisser les migrants se noyer sans témoins. La décision est sans précédent. La Libye a annoncé le 10 août qu’elle interdisait tout navire étranger près de ses côtes. Elle crée - sinistre farce - une «zone de recherche et de sauvetage» où les navires ne pourront pas pénétrer sans autorisation, voire sans «demande express» des autorités libyennes, en particulier pour les bateaux des «ONG qui prétendent vouloir sauver les migrants». Le commandant de la base navale de Tripoli qui a fait cette martiale annonce s’irrite de ceux qui «manquent de respect aux garde-côtes et à la marine libyenne»… En clair, la Libye interdit aux ONG de travailler dans cette région de la Méditerranée, bien au-delà de la limite des 12 milles marins de ses eaux territoriales. Jusqu’où ? Elle ne le dit pas. Et s’octroie le droit d’aller arraisonner des bateaux étrangers dans les eaux internationales. Déni de droit. Pour mémoire, tous les observateurs savent que les garde-côtes libyens n’ont rien à voir avec leurs homologues européens, qu’ils sont souvent constitués de simples milices brutales et corrompues. Leurs «sauvetages» consistent pour l’essentiel - quand ils n’ont pas été assez soudoyés par les passeurs à terre - à aborder les radeaux pneumatiques, à rafler hommes, femmes et enfants, à les ramener vers les prisons de Tripoli où ils sont battus, violés, rançonnés et doivent payer - encore ! - pour pouvoir avoir le droit de se retrouver en enfer. Tous les rescapés l’attestent, la Libye est un cauchemar pour les migrants, surtout s’ils sont noirs et chrétiens. A un médecin humanitaire qui lui demandait pourquoi il était dans cet état et de quoi il souffrait, un naufragé a répondu : «J’ai mal à la Libye.» Humiliations, exploitation, tortures, viols : hommes et femmes, tous ont vécu la même chose. La Libye a réinventé la traite négrière. On imagine mal que les autorités d’une partie de ce pays, qui parlent si fort aujourd’hui, le font sans l’accord tacite des pays européens. Ce n’est pas une surprise. Ces dernières semaines, l’offensive contre les ONG est devenue générale. Paris, Berlin et Rome mettent désormais en cause le travail des ONG. Le chef d’accusation ? Les humanitaires seraient… complices des passeurs libyens. Au départ, il y a peu de chose dans le dossier. Une déclaration d’un procureur de Catane, l’hostilité affichée et attendue de l’agence Frontex, un flot de rumeurs et d’insinuations sur les «vraies» motivations des ONG, leurs méthodes, leurs financements, etc. Une sale campagne de discrédit reprise, amplifiée et déformée avec volupté par tous les mouvements d’extrême droite qui n’ont qu’une obsession : faire disparaître les migrants de la surface de la mer. Quand j’étais à bord de l’Aquarius de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières, chaque sauvetage se faisait - et se fait encore - sous la direction du MRCC, le centre maritime de Rome qui désigne les embarcations à secourir et les attribue au navire le plus proche. A l’époque, le MRCC avait d’ailleurs salué l’initiative citoyenne des ONG européennes et l’amiral commandant la flotte militaire européenne de l’opération Sophia nous avait envoyé un télégramme de félicitations et une invitation à déjeuner à son bord. Quant au financement, la plupart des navires naviguent grâce aux dons privés de milliers de citoyens, recueillis en toute transparence. Alors ? Alors, il a suffi d’une seule accusation - sérieuse - contre une petite organisation allemande, Jugend Rettet, pour décréter que… toutes les ONG étaient forcément coupables. Absurde ? Non, cohérent. Parce que les choses ont changé. Il y a un an, l’Europe ne faisait rien. Les migrants se noyaient. Et les pouvoirs politiques se taisaient. Ou bégayaient des professions de foi sans suite à chaque tragédie spectaculaire. Seule l’Italie faisait son travail, employant ses garde-côtes aux secours, recueillant les naufragés, les recevant sur son sol. Elle était bien seule. Comme lors de l’opération Mare Nostrum qui a sauvé - tout de même ! - près de 150 000 migrants en mer. Aujourd’hui, l’Italie a fait savoir qu’elle en avait assez de lancer des appels à l’aide qui restent sans réponse. Elle menace de fermer ses ports engorgés. Durcit le ton. Se referme. L’Europe, elle, a choisi de ne pas faire son devoir, au mépris de toutes ses valeurs. Elle a choisi de payer la Libye, comme elle l’a fait pour la Turquie. Ce n’est pas nouveau. Silvio Berlusconi - une référence - qui se faisait fort d’arrêter le flux des migrants, n’avait pas hésité à faire le chemin de Tripoli pour s’incliner devant Kadhafi et offrir la construction d’une grande autoroute pour 5 milliards de dollars, avec un supplément de 400 millions d’euros pour la marine nationale libyenne. L’Europe, aujourd’hui, prend le même chemin. Dans ce contexte, les ONG sont devenues gênantes. Avec leur façon de créer un corridor humanitaire. Alors il faut les supprimer. Ou au moins, les neutraliser. En leur imposant entre autres un «code de conduite» avec un policier à bord, façon de transformer le secours en contrôle policier des migrants. Exactement comme le veulent aussi les mouvements d’extrême droite qui ont armé un navire, le C-Star, pour refouler les naufragés vers les «secours libyens», autre farce macabre. Gageons que, sous peu, le C-Star s’opposera au travail des navires des ONG, provoquant des incidents en mer, ce qui amènera les autorités à limiter encore plus l’activité des ONG pour des «raisons de sécurité»… Tout cela n’a qu’un but : criminaliser l’action des ONG, c’est les réduire à l’inaction, laisser les migrants se noyer sans témoins, les faire disparaître de la scène internationale. Mais surtout, loin de chez nous. Hors de notre vue. Cela ressemble à un crime contre l’humanité, non ? Avec l’indifférence comme arme de destruction. La décision des Libyens n’est qu’une étape de plus, un permis de chasse, un permis de tuer, et au mieux, pour nous Européens, un permis tacite de laisser mourir.

Criminaliser les ONG de secours en mer

par Jean-Paul Mari
Voilà, c’est fait. L’offensive contre les ONG est devenue générale. Paris, Rome et Berlin mettent désormais en cause le travail des ONG qui portent secours en mer aux migrants naufragés. En un mot, les ONG seraient …complices des passeurs libyens. Au départ, il y a peu de choses, une déclaration d’un procureur de Catane, l’hostilité affichée et attendue de Frontex, un flot de rumeurs et d’insinuations sur les « vraies » motivations des ONG, leurs financements, leurs méthodes, etc., une très sale campagne reprise, amplifiée et déformée avec volupté par tous les mouvements de droite et d’extrême droite qui n’ont qu’une obsession : faire disparaître les migrants de la surface de la mer. Pourtant, le dossier paraît vide. Quand j’étais à bord de l’Aquarius de SOS Méditerranée et MSF, le sauvetage se faisait – et se fait encore – sous la direction du MRCC, le centre maritime de Rome. C’est lui qui nous désignait les bateaux à secourir, les attribuait au navire le plus proche, décidait du transbordement sur un autre navire. À Rome, le MRCC avait d’ailleurs salué l’initiative de l’ONG. Comme l’Amiral commandant la flotte militaire européenne de SOFIA qui avait envoyé un télégramme de félicitations et invité le capitaine de l’Aquarius à …déjeuner à son bord. Quant au financement, c'est simple, l’ONG survit grâce aux dons des citoyens, recueillis en toute transparence. Pourtant; il a suffi d’une seule accusation, sérieuse, contre un seul des navires de secours d’une petite organisation allemande – Jugend Rettet – pour décréter que… toutes les ONG étaient forcément coupables. Absurde. Qu’est-ce qui a changé ? Il y a un an, l’Europe ne faisait rien. Les migrants se noyaient. Et les pouvoirs politiques se taisaient. Seule l’Italie faisait son travail, employant ses garde-côtes aux secours, recueillant les naufragés, les recevant sur son sol. Aujourd’hui, l’Italie a fait savoir qu’elle en avait assez de lancer des appels à l’aide qui restaient sans réponse. Elle menace de fermer ses ports engorgés. Elle durcit le ton. L’Europe, elle, a choisi de ne pas faire son devoir, au mépris de toutes ses valeurs. Elle a choisi de payer la Turquie pour jouer les chiens de garde. Et maintenant la Libye pour « secourir les migrants » - sinistre farce quand on sait l’horreur dans cette Libye, - revenue au bon temps de la Traite négrière -, qui rançonne, torture, viole et tue les migrants. Hommes et femmes. Oui, l’Europe a choisi. Et ce n’est pas très beau à voir pour nous Européens. Dans ce contexte, les ONG sont devenues gênantes. Avec leur façon de créer un corridor humanitaire. Alors, il faut les supprimer. Ou au moins, les neutraliser. En leur imposant un « code de conduite » avec, entre autres, la présence d'un policier à bord, façon de transformer le secours en contrôle policier des migrants. Exactement comme le veulent les mouvements d’extrême-droite qui ont armé un navire, le « C-Star », pour refouler les naufragés vers les « secours libyens », autre farce macabre. Gageons que, sous peu, le C-Star s’opposera au travail des navires des ONG, provoquant des incidents en mer, ce qui amènera les autorités à limiter encore plus l’activité des ONG pour « raisons de sécurité »... Tout cela n’a qu’un but : criminaliser l’action des ONG, c’est les réduire à l’inaction, laisser les migrants se noyer sans témoins, les faire disparaître de la scène internationale. Et la Libye ? La Syrie ? L’Afghanistan ? L’Érythrée ? Le Sud-Soudan ? Les guerres ? Les dictatures ? L’exode ? La misère ? Peu importe. Qu’ils meurent. Mais surtout loin de chez nous. Hors de notre vue. Cela ressemble à un crime contre l’humanité, non ? Avec l’indifférence comme arme de destruction. « Défendre l’Europe ! » Finalement, nos gouvernements parlent exactement comme les fascistes de Génération Identitaire et les mouvements d’extrême-droite. L’Europe des Nations - la nôtre – est en train de perdre la bataille du cœur et de l’intelligence, celle des Droits de l'Homme. Il faudra un jour expliquer cela à nos enfants. Ce sera dur.

L’extrême-droite à l’assaut des migrants

par Jean-Paul Mari
L’extrême droite dépêche un navire pour entraver le sauvetage des migrants 11/07/2017 Un navire de 40 mètres affrété par des militants d'extrême droite est en route pour entraver le sauvetage des migrants au large de la Libye. | Infographie Ouest-France

 Après avoir...

Abbas, jeune réfugié malade, expulsé en catimini vers Milan

par Jean-Paul Mari
URGENT: Un appel du Comité réfugiés de Montpellier. Ils sont six, tous venus du Sud Soudan. Cela leur a pris des mois, des années pour atteindre la Libye où ils ont été exploités avant d'être forcés à embarquer dans embarcations qui ne méritent pas le nom de bateau. Sauvés de la noyade, ils sont arrivés en Italie où on leur a pris leurs empreintes sous la contrainte et, de là, se sont rendus en France. Ils y sont depuis plus d'un an, progressent dans notre langue et ont une conduite exemplaire. Il y a quelques mois, ils ont été envoyé à Montpellier

Comment Bachar al-Assad a gazé son peuple: les plans secrets et les preuves

par René Backmann
Aujourd’hui en exil, des scientifiques syriens qui ont participé à la fabrication des armes chimiques utilisées par le régime de Damas révèlent que le dictateur se préparait à utiliser les gaz de combat contre ses opposants dès 2009

Ces grands-reporters qui ne sont jamais revenus.

par Jean-Paul Mari
Leurs photos et leurs noms n'ont été publiés souvent que le jour de leur disparition. Avant de s'effacer à leur tour. Mais même des années après, ils continuent à nous manquer. Des confrères comme on dit, souvent des copains, parfois des amis. Leurs trous dans l'eau ne se referment pas. Alors, nous avons décidé d'inscrire leurs noms et leurs visages. Liste de reporters français. Incomplète évidemment. Liste qu'il faudra malheureusement tenir à jour. Juste pour dire que si la mort fait partie de ce métier, notre métier est aussi de ne pas oublier.

FILM: « LES MIGRANTS NE SAVENT PAS NAGER ».

par Jean-Paul Mari
VOIR OU REVOIR LE FILM EN INTÉGRALITÉ. (Public-Sénat) VOIR L'EXTRAIT DE LA SOIREE DU FESTIVAL DE TÉLÉVISION DE MONTE CARLO L’Aquarius, navire affrété par l’organisation SOS Méditerranée, prend la mer à Lampedusa pour une durée de deux mois. Pour la...

Mort de Stephan Villeneuve,grand-reporter, à Mossoul, par Luc Mathieu.

par Jean-Paul Mari
Le journaliste préparait un reportage pour «Envoyé spécial» quand deux mines ont explosé. Il suivait les forces irakiennes qui ont pénétré dimanche dans la vieille ville aux mains de l’Etat islamique. Stéphan Villeneuve, mort au «service de l’information» à Mossoul Stéphan Villeneuve, 48 ans et père de quatre enfants, n’a pas survécu à ses blessures. Il est mort lundi après-midi, quelques heures après avoir été blessé à Mossoul, dans le nord de l’Irak. «Avec sa disparition, c’est une nouvelle fois le journalisme de guerre qui est frappé. Je souhaite rendre hommage à son courage au service de l’information et à son professionnalisme reconnu par tous ceux avec lesquels il a travaillé», a déclaré la ministre de la Culture, Françoise Nyssen. Stéphan Villeneuve était expérimenté, coutumier des terrains de guerre et de leurs risques. Il a longtemps travaillé pour l’agence de presse Capa. «Il avait 25 ans quand il a fait ses premières armes en Bosnie. Après Sarajevo, il a enchaîné Mogadiscio, le génocide rwandais, le Kosovo, le Congo, Haïti, le Yémen, l’Irak, la Tunisie… Et puis l’Irak, une dernière fois. Stéphan connaissait la planète comme sa poche. Il aimait profondément les autres. […] C’était un grand pro», a fait savoir Capa dans un communiqué. Lundi, il était à Mossoul pour la société #5 bis Productions et préparait un reportage pour Envoyé spécial. Il était accompagné de la journaliste Véronique Robert, qui travaillait avec lui, de Samuel Forey, correspondant du Figaro et de Bakhtiyar Haddad, un journaliste et fixeur kurde. Ils suivaient une unité des forces spéciales antiterroristes irakiennes qui venait de pénétrer dans la vieille ville de Mossoul. Alors qu’ils marchaient, deux mines ont explosé. Bakhtiyar Haddad a été tué, Véronique Robert et Stéphan Villeneuve ont été grièvement blessés. Les deux journalistes et Samuel Forey, plus légèrement touché, ont été transportés par hélicoptère dans un hôpital de Bagdad. Snipers. L’offensive pour reprendre Mossoul à l’Etat islamique (EI) dure depuis plus de huit mois. La ville, la deuxième d’Irak, avait été prise à la surprise générale par les jihadistes en juin 2014. Quelques centaines de combattants avaient réussi à faire fuir des milliers de policiers et soldats irakiens, censés la protéger. Des officiers avaient abandonné armes et uniformes avant de battre en retraite. Le 17 octobre, l’offensive pour chasser l’EI était lancée. Des dizaines de milliers de peshmergas kurdes, de soldats et de policiers d’unités irakiennes attaquent les positions jihadistes dans la plaine de Ninive. En quelques semaines, la plupart des villes et villages de la périphérie de Mossoul sont repris. Fin janvier, les forces spéciales antiterroristes, formées et financées par les Etats-Unis, contrôlent les quartiers Est. Un mois plus tard, la bataille pour reprendre l’Ouest débute. Elle mobilise la police fédérale, les brigades d’intervention rapide - une unité d’élite de la police - et les forces antiterroristes. Elle est d’emblée plus dure. Les jihadistes résistent farouchement. Ils multiplient les attaques-suicides. Des combattants, des drones, des voitures, des bulldozers explosent devant les positions irakiennes. Des snipers prennent à revers les soldats. Les jihadistes se sont préparés. Ils circulent de maison en maison par des trous qu’ils ont creusés dans les murs mitoyens. A plusieurs reprises, les forces irakiennes se voient obligées de ralentir l’offensive pour se réorganiser. Soldats et policiers sont épuisés. Beaucoup ont aussi combattu à Ramadi et Fallouja, ils en portent les cicatrices. Catastrophique. En mars, ils sont à la lisière de la vieille ville. Ils aperçoivent le minaret penché de la mosquée al-Nouri, là où Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI, est apparu en public en juin 2014. Mais ils ne peuvent s’en approcher, les ripostes des jihadistes sont féroces. Dimanche, après une nouvelle réorganisation, les forces irakiennes ont pénétré pour la première fois dans la vieille ville. Les jihadistes les y attendent, acculés et encerclés. Les combattants irakiens pourront tenter de se faire passer pour des civils. Les étrangers, dont des Français, sont là pour mourir. Ils résisteront comme ils l’ont déjà fait, avec des snipers postés sur les toits de maison où vivent encore des civils, des mines artisanales et des kamikazes. La plupart des ruelles de la vieille ville sont trop étroites pour les voitures piégées. La situation humanitaire est catastrophique depuis plusieurs mois. Les habitants sont pris pour cible par l’EI lorsqu’ils tentent de s’échapper. Il n’y a plus d’eau courante, ils doivent payer pour récupérer celle du Tigre, qui coupe Mossoul en deux. Ceux qui ont épuisé leurs réserves mangent des chats ou des bouts de carton trempés dans l’eau. Selon l’ONU ? Il reste environ 100 000 habitants dans la vieille ville. L. M.

Signature du deuxième volet de la trilogie BD d’Edoardo di Muro

par Edoardo di Muro
Librairie « Lis thés ratures » 69 allée du forum 92100 Boulogne-Billancourt À partir de 17h30-18h [gallery link="file" ids="10283,10284"]

L' »Hermitage »: le projet.

par Jean-Paul Mari
Qu’est-ce que l’Hermitage ? L’Hermitage, c’est un espace à investir de 30 hectares, 20 bâtiments, des terres agricoles et des bois, situé à 1 heure de Paris. Nous souhaitons réhabiliter cette infrastructure afin d’accueillir et soutenir les passionnés, créateurs, porteurs...

Les grands patrons de journaux face à l’avenir

par Alain Louyot
LE LIVRE CLIQUEZ SUR L'ICONE COUV__Les_grands_patrons_de_journaux_face_a_l_avenir.pdf UN EXTRAIT SUR LE WASHINGTON POST CLIQUEZ SUR L'ICONE TGL25-Washington_Post_1_.pdf LIRE L'AVANT-PROPOS DU LIVRE Ce livre raconte une âpre bataille pour la survie. Celle que livrent quotidiennement, depuis une quinzaine d’années et d’un bout...

FIGRA 2017 : le palmarès complet

par grands-reporters
Le 24ème FIGRA (Festival International du Grand Reportage d'Actualité et du documentaire de société) vient de se terminer.

L’Édito :Josette ou l’élégance du reporter, par Jean-Paul Mari

par Jean-Paul Mari
Il y a des disparitions plus cruelles, plus injustes, plus scandaleuses que d’autres. Nous avions une grande dame et le qualificatif, désormais, n’est plus très facile à attribuer. Il est d’usage de dire que certaines personnes s’en vont en emportant une partie de notre mémoire. Ce n’est pas totalement exact. La mémoire qui nous reste est seulement plus douloureuse. Elle met le vide en abyme. La mort de Josette me donne le vertige, un peu comme on perd un point de lumière dans l’obscur, un repère moral, un membre aimant de notre famille. Et celui ou ceux qui gouvernent – mal – en haut auraient dû nous la laisser encore un peu, comme une borne lumineuse sur le chemin du ciel. Josette était un coup de foudre pour tous ceux qu’elle rencontrait, sa mort est un coup de grâce. Au Nouvel Observateur, elle est la dernière d’une série de chocs qui ébranle toute la maison. Il y a eu Serge Lafaurie, jeune vieillard magnifique dont Clint Eastwood n’était qu’un pâle sosie, un prince des mots, un seigneur engagé et discret. Et François Cavigioli, sa plume, bon dieu, sa plume ! Et la malice des tendres. Et K.S. Karol, une culture d’encyclopédie politique, un morceau d’histoire contemporaine à lui tout seul. Et son courage. Et maintenant Josette, dont l’élégance du corps et de l’esprit faisait baver d’envie les quatre étages de la rédaction. Ils étaient à la fois beaux, brillants, engagés et humbles. L’humilité. Au temps des selfies, la vertu devient rare, non? Elle, en grande dame, n’étalait rien. Il lui suffisait d’être. Albert Londres aurait fondu devant elle. Nous aussi. Josette, présidente de l’association avant que sa santé ne l’oblige à renoncer, cela suffisait à illuminer la fonction politique, et d’oser imaginer Ava Gardner à l’Élysée. Alors oui, plus que la tristesse, c’est une sainte colère qui nous saisit. La tristesse, ce sera pour plus tard, quand le temps atténuera le scandale de son départ. La tristesse, pas l’amertume. Et quand sera trop forte la nostalgie de notre grande dame, il suffira de fermer les yeux et de la revoir pour retrouver le vrai visage de la jeunesse éternelle. Avec toute notre tendresse.

Prix Albert Londres 2017

par Jean-Paul Mari
Le 79e Prix Albert Londres de presse écrite, le 33e Prix Albert Londres de l’audiovisuel et le 1er Prix Albert Londres du livre seront remis à Paris en juin prochain et couronneront les meilleures enquêtes et grands reportages francophones de l’année. Seules les qualités d'écriture et d'enquête sont appréciées.

La photographie au bord de l’asphyxie

par grands-reporters
Malgré une grève du monde de la photo cet été, les organes de presse ont toujours du mal à payer les professionnels dans les délais légaux. L’État doit intervenir et respecter ses engagements.

Edito: « Petit journal d’une grande tragédie », par Jean-Paul Mari.

par Jean-Paul Mari
La chronique des migrants. Au jour le jour, toutes les bulles d’informations qui naissent et disparaissent sur la surface de l’eau. Chaque jour apporte son lot d’informations sur la tragédie des migrants, notamment en Méditerranée. Ces infos sont reprises ou pas, et disparaissent sans laisser beaucoup de traces. On sait bien sûr que des hommes, femmes et enfants se noient en mer, disparaissent, sans laisser de traces eux-non plus. Autant de bulles qui éclatent à la surface de l’eau, dans un petit bruit d’air. "grands-reporters.com" a décidé de tenir une chronique de toutes ces informations, les petites et les grandes, les lois et leurs conséquences,les grandes statistiques et les petites histoires, les grands drames et les faibles espoirs, le grand silence et les appels à ne pas fermer les yeux. Posées l’une après l’autre, ces informations disparates deviendront une chronique, un journal, une pierre inscrite, et feront ce que, modestement, nous pouvons et devons faire : graver une histoire qu’on veut oublier.

Les ONG complices des passeurs en Méditerranée : le dossier qui a fait pschitt ?

par Jean-Paul Mari
Génération identitaire veut empêcher les bateaux d'ONG d'aller en Méditerranée secourir les migrants, cagnotte en ligne à l'appui. Face au silence des politiques, des militants se demandent si des solutions juridiques existent. Comment empêcher les identitaires de saborder le sauvetage des migrants en Méditerranée ?

Poursuivi par Daech

par Luc Mathieu
Le site internet qu’il tenait en Turquie pour militer contre l’Etat islamique lui a valu plusieurs tentatives de meurtre. Réfugié en France, le militant syrien Ahmed Abd al-Qader espère voir un jour la libération de sa ville natale, Raqqa, toujours aux mains de l’EI.


Images de grands-reporters

par Jean-Paul Mari
LE RÉSULTAT DE LA VENTE AUX ENCHÈRES EST DÉSORMAIS CONSULTABLE SUR LE SITE INTERNET DE LA MAISON ROSSINI PENDANT QUINZE JOURS, LA MAISON ROSSINI TRANSMETTRA AUX AUTEURS- PHOTOGRAPHES QUI LES ACCEPTERA TOUTE PROPOSITION DE VENTE SANS TENIR COMPTE DE PRIX DE RÉSERVE. Aller sur le site de la Maison Rossini

Délit d’entrave à l’IVG. « Allô, je voudrais avorter… »

par Elsa Mari
Une journaliste du journal le Parisien a testé un centre d'appels qui, sous couvert d'informer sur l'IVG, incite les femmes à ne pas interrompre leur grossesse. Les députés ont adopté jeudi un texte pour mieux lutter contre ce phénomène.

COUP DE POUCE – FIGRA 2018

par grands-reporters
COUP DE POUCE - FIGRA 2018 : INSCRIVEZ VOS PROJETS DE FILM DOCUMENTAIRE ET REPORTAGE ! ACCEDEZ ICI AU FORMULAIRE D'INSCRIPTION ATTENTION --> Nouvelle date limite pour l'envoi : 31 Janvier 2018 Pour un meilleur traitement de votre dossier ne...

A voir ! « Les Enchanteurs », documentaire de Frédéric Laffont.

par Jean-Paul Mari
Le mardi 6 décembre 2016 à 19:30 à la Scam Les Enchanteurs de Frédéric Laffont 2016 - 90 minutes Narration : José van Dam Camera Magica, Simple Production, La Monnaie/De Munt, RTBF, Arte GEIE. avec l'aide du Centre du Cinéma...

L’Edito : « Histoire d’une révolte », par Jean Paul Mari.

par Jean-Paul Mari
Le dimanche 17 avril 2016, le navire Aquarius de SOS Méditerranée file à toute vitesse vers les lieux d’un naufrage. Le vent mauvais est de force 6, les vagues hautes de deux mètres. Quand il arrive sur zone, l’équipage découvre un « zodiac », en réalité un canot de plastique de dix mètres de long aussi fragile qu’un jouet de plage, surchargé d’une bonne centaine de passagers. Le radeau s’est cassé en deux, par le milieu, les survivants ont de l’eau jusqu’à la poitrine et ils ne savent pas nager. Il est en train de couler. Les migrants étaient 135 au départ, l’Aquarius en a sauvé 108. Deux hommes se sont noyés sous les yeux de l’équipage. Six corps ont été retrouvés au fond du canot. Sauvetage tragique. Si l’Aquarius était arrivé une demi-heure plus tard, il n’aurait rien trouvé, sinon une mer plate. Un trou dans l’eau. Le radeau de plastique, les 108 survivants, hommes, femmes, enfants, tout aurait été avalé par la Méditerranée. Une question tourmente : combien de radeaux, de canots en plastique ou de carcasses de chalutiers ont disparu en silence ? Combien d’absents dont on ne sait quand ils sont partis, d’où ils sont partis, combien ils étaient, qui ils étaient ? Voilà pourquoi j’ai rejoint l’association. Je venais de publier un livre, Les bateaux ivres, sur l’odyssée des migrants en Méditerranée. J’y racontais le périple, l’errance, le calvaire des migrants. On lisait, on me disait : « A h ! C’est terrible, mais que faire ? ». Puis SOS Méditerranée m’a contacté pour me parler de leur projet. Que faire ? Mais d’abord les empêcher de se noyer ! C’est ce raisonnement simple — dire non à l’inacceptable — qui a conduit un an plus tôt un capitaine de navire Allemand et une humanitaire Française à lancer un pari fou. Trouver l’argent pour armer un bateau avec équipage, sauveteurs et clinique à bord, pour patrouiller le long des côtes libyennes, ce trou noir géographique et politique, véritable mur liquide, frontière mortelle pour les migrants. Moins d’un an plus tard, grâce à la mobilisation de citoyens européens, de petits chèques et de grands coups de coeur, l’Aquarius appareillait de l’île mythique de Lampedusa. Fin février 2016, on me demandait d’être de la première rotation de trois semaines — il y en aura beaucoup d’autres — et de faire savoir1. Ce qui fut fait. Articles de journaux, radios, télés, internet, marionnettes s’il avait fallu, à bord, nous avons battu le rappel. D’autres rotations ont suivi, d’autres sauvetages, d’autres journalistes, l’aventure s’est répétée, elle continue encore. À la fin de l’été, l’Aquarius avait réalisé une trentaine de sauvetages et porté secours à plus de six mille personnes. L’hiver arrive, la mer redevient méchante et les passeurs libyens, pressés de se débarrasser de leur marchandise humaine, en entassent toujours plus sur les mêmes misérables radeaux dont le dernier, secouru in extremis, transportait… 167 migrants. Oui, des hommes, des femmes, des enfants et des bébés se noient en ce moment même, transforment cette mer de lumière et de soleil en une sombre fosse commune. Déjà plus de 3 000 morts à la fin de l’été, 5 017 noyés en 2014, 5 350 en 2015, plus de 10 000 en deux ans, sans doute près de 40 000 depuis l’an 2000. Combien de noyés encore, d’absents, de trous dans l’eau ? Cet été, il y avait certes les garde-côtes de la marine italienne et une dizaine de bateaux humanitaires, rares navires de l’espoir sur un océan de détresse. Oui, l’Aquarius continuera à patrouiller tout l’hiver, avec cette marque essentielle qui fait que l’association n’est pas une ON G comme les autres : chaque séjour en mer — 11 000 € par jour — est financé par des citoyens européens, Français, Allemands, Italiens, des gens comme vous et moi. C’est toute l’originalité et la force de l’entreprise. Dire non à l’inacceptable, dire haut et fort les valeurs de l’Homme, de l’Europe, les valeurs universelles. Et les mettre en action. En ce moment même, l’Aquarius vogue. Au premier pari, fou, mais tellement raisonnable, s’en ajoute un autre. Le printemps de grâce est passé, il faut durer. En continuant à garder cette forme de participation citoyenne. Ne pas devenir une ON G comme les autres, notabilisée, obligée de faire appel aux institutions, aux entreprises, au marché. Rester la voix des citoyens, la conscience, le messager. Une voix populaire qui s’élève, au-delà du brouhaha politique, du paternalisme bon teint du caritatif, de l’inefficacité consentie et des soupirs résignés — « A h ! Mais que faire ? ». Continuer à forger cet outil citoyen révolutionnaire qui dérange, mais transcende les discours convenus, pour les transformer en un acte simple, mais essentiel : tendre la main à celui qui se noie. JPM Extrait de la revue Astérisque de la SCAM 1 La Scam a exceptionnellement participé à cette opération humanitaire en finançant des travaux d’auteurs relatant l’odyssée de SOS Méditerranée.

« Quand j’ai reçu cette lettre envoyée depuis la prison de Silivri… »

par Jean-Paul Mari
Il y a un an, le journaliste turc Can Dündar, alors rédacteur en chef du journal Cumhuriyet, recevait à Strasbourg le prix Reporters sans frontières TV5 Monde pour la liberté de la presse. Neuf jours plus tard, il était jeté en prison par le pouvoir turc.

« Les Confessions Mutines » : L’odyssée des migrants en Méditerranée.

par Jean-Paul Mari
ORGANISÉ PAR Mutinerie Ce Mercredi 16 novembre, Jean-Paul Mari viendra nous parler de son ouvrage : les Bateaux Ivres, l’odyssée des migrants en Méditerranée.

Atteintes aux libertés enTurquie : la Scam écrit à François Hollande.

par Jean-Paul Mari
Devant les atteintes répétées du régime de Recep Tayyip Erdoğan aux libertés fondamentales, la Scam a écrit à François Hollande pour demander solennellement qu’une condamnation politique se joigne enfin aux nombreuses voix de la société civile qui s’élèvent courageusement contre ces mesures liberticides. Monsieur François Hollande Président de la République Palais de l'Élysée Paris, le 9 novembre 2016 Monsieur le Président de la République, Depuis le coup d'état avorté du 15 Juillet dernier et de la déclaration de l'état d'urgence, la Turquie s'éloigne de plus en plus des valeurs démocratiques. On a parlé de dérive autoritaire en évoquant la répression en Turquie, désormais il conviendrait de parler de dérives conduisant au fascisme. L'état de droit n'existe plus, c'est le règne absolu de l'arbitraire. La liberté d'expression et la laïcité sont plus que menacées. L'arrestation d'opposants, notamment d'écrivains comme Asti Erdogan, Necmiye Alpay, Ahmet Altan, Mehmet Altan, de journalistes (plus de 140) mais aussi de députés du parti kurde le HOP est inadmissible. La mainmise du gouvernement sur les médias a condamné au silence les voix dissidentes. On entend désormais une seule voix : celle du gouvernement qui ne respecte aucun droit fondamental La descente de la police au journal Cumhuriyet, l'arrestation de son rédacteur en chef et de ses chroniqueurs constituent une grave atteinte à la démocratie. Et l'Europe assiste à l'agonie de la démocratie turque. Il faut que des voix s'élèvent, autres que celles de la société civile. Que des voix politiques s'expriment comme l'a fait Angela Merkel. La Scam, qui rassemble 38.000 auteurs, réalisateurs, écrivains, journalistes, photographes, dessinateurs dont elle gère les droits et dont elle défend aussi la liberté de création et d'express ion, attend de l'Etat français qu'il défende les droits démocratiques en Turquie. Les auteurs ne sauraient souffrir que les droits fondamentaux de la démocratie soient passés sous silence par la patrie des Droits de l'Homme et vous demandent solennellement de prendre position. Avec nos respectueux hommages, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'express ion de notre très haute considération. Anne Georget, Hervé Rony, Présidente Directeur général

Photo : PRIX ROGER PIC 2017

par Jean-Paul Mari
PRIX ROGER PIC 2017 nouveau calendrier OUVERTURE DES CANDIDATURES DU 6 AU 26 NOVEMBRE 2017 Pour accéder au formulaire en ligne, cliquez sur ce lien Depuis 1993, la Scam remet son prix photographique, le Prix Roger Pic, en mémoire à...

Le prix Albert Londres soutient les journalistes d’I-Télé.

par Jean-Paul Mari
C'est avec intérêt, sympathie et solidarité que les membres du Prix Albert Londres suivent depuis le premier jour le conflit qui oppose les journalistes de la rédaction d'I-télé et la direction de la chaîne. Avec courage et dignité, ces journalistes défendent les valeurs de liberté, de probité, d'indépendance qui sont les valeurs clés d'un métier essentiel au fonctionnement d'une démocratie et dans lesquelles nous avons foi. Un métier qui a des règles, implique de la rigueur, nécessite une éthique, et tient l'information pour une cause importante et non pour une denrée malléable, manipulable, soumise aux intérêts d'un actionnaire ou aux lois du spectacle et de la gaudriole. Plus que jamais, le Prix Albert Londres réitère son attachement à l'indépendance absolue d'une profession menacée dans tant de pays (l'exemple de la Turquie est particulièrement inquiétant) et son soutien aux journalistes d'une chaine qui ne ne font ni plus ni moins que réclamer le droit d'exercer, avec droiture, leur métier.

Hollande et ses guerres : L’influence des néoconservateurs.

par Jean-Paul Mari
Les néoconservateurs américains ont été discrédités par l’échec désastreux de leur politique en Afghanistan et en Irak. Ils ont pourtant fait des adeptes en France, parmi les diplomates et jusqu’à l’Élysée.

« Est-ce que les migrants font perdre les élections? »

par Jean-Paul Mari
François De Smet, philosophe, auteur de « la Marche des ombres. Réfl exions sur les enjeux de la migration » (Belgique) Youssef Kobo, ex-collaborateur du cabinet de Bianca Debaets (CD&V), secrétaire d’Etat bruxelloise à la Coopération, au Développement. Jean-Paul Mari, grand reporter, auteur du documentaire « Les migrants ne savent pas nager » (France) Bodil Valero, députée européenne Europe Ecologie (Suède) ➽ Modéré par par Ine renson, rédacteur « De Standaard »

Conférence : « les bateaux ivres »

par Jean-Paul Mari
Il y a quelques années, j'avais eu le plaisir d'accueillir Jean-Paul Mari, grand reporter à l'Obs, pour son film et son livre "Sans blessure apparente", qui portait sur le syndrome post traumatique. Cette fois ci il nous dira pourquoi il a voulu faire le récit de cet exode, qui, il faut malheureusement le reconnaître, semble laisser bien des gens indifférents. Jeudi 20 octobre à 19h Salle des fêtes de la Mairie du 11e 12, place Léon Blum

Les guerres d’Hollande 2/3.

par René Backmann
Après les opérations décidées par François Hollande en Afrique, les interventions en Irak et en Syrie s’avèrent plus que discutables. Elles obligent l’état-major à disperser sur plusieurs théâtres de conflit les moyens humains, matériels, financiers très limités dont il dispose. À ce jour, la France n'en retire aucun bénéfice stratégique ou diplomatique.

Accident TGV 2015: Le cri d’un père.

par Jean-Paul Mari
C'est l'accident ferroviaire oublié. Le 14 novembre 2015, dans une France abasourdie, qui peine à réaliser l'ampleur des attentats terroristes de Paris et de Saint-Denis intervenus la veille, un TGV d'essai déraille à Eckwersheim (Bas-Rhin). Bilan : 11 morts, 42 blessés. C’est le plus grave accident ferroviaire de ces vingt-cinq dernières années. Un an après, la lettre ouverte d’un homme qui a perdu sa fille dans l’accident « Cela fait 1 an que ce TGV d’essai c’est renversé. Nous savons que ce n’est pas un attentat et que le déraillement est dû à une survitesse, d’après le compte rendu et la visite éclair de Mme Ségolène Royal le jour de l’accident. Mais, il y a eu des attentats sur cette même ligne et qui ont été cachés pendant des années. Peut-on croire aveuglément ces personnes, dites responsables, de nos jours ? Depuis, rien de nouveau. Des experts sont passés, tous de la SNCF, car évidemment pour trouver des experts autres que des représentants de la SNCF, cela est difficile. Toutefois, un expert, ancien responsable de centrales nucléaires est venu faire son rapport pas très enrichi au 238. Une page et demie ! Pour dire en conclusion, ce train allait trop vite ! C’est sûr qu’on avance plus vite en TGV ! Et que ce n’est pas le seul à dérailler ! Ce train de la mort, où ma fille de 25 ans et 10 autres personnes ont perdu la vie et les nombreux blessés, était piloté par des experts responsables inconscients. Car il y a eu un précédent incident, occulté par les experts, de cette rame d’essai quelques jours auparavant. Lorsqu’il y a un essai et que cet essai n’est pas concluant, qu’il y a un problème, que fait -on ? On vérifie ce qui ne va pas. On analyse le problème afin de savoir ce qui ne va pas pour poursuivre. On met la loco au garage pour la vérifier. Et bien là, non, on continue, comme si cela rien n’était. Et, on accélère la vitesse du train de surcroit ! Donc, ce ne sont plus des experts, des responsables qui pilotent, mais bien des inconscients. Un collectif d’inconscients ! En langage juridique, curieusement, cette entité est nommée « personne morale ». Peut-être qu’un lampiste va payer de son poste, pour avoir enlevé les scellés de la boite noire ATESS pour y soustraire ces incidents ? Sous la pression d’une personne dite morale. Lorsque mon fils m’a prévenu que Fanny se trouvait dans un TGV d’essai, je me suis dit et pourquoi pas une fusée ou un avion d’essai ! Je ne le croyais pas. Et bien si, il y a des experts responsables SNCF qui emmènent des quidams vers une mort potentiellement probable. On essaye un train en survitesse avec des passagers ! À la SNCF, on fait des essais avec des enfants, des personnes qui montent, qui descendent de ce train d’essai aux différents arrêts, sans liste, sans suivi. Et ceci, quelques heures après des attentats, sont-ils vraiment des personnes bien conscientes et responsables, ces personnes expertes ? Il y a pourtant un cahier des charges strictes, des consignes de sécurité que nous avons retrouvés, éparpillés sur la voie. AUCUNE de ses consignes n’a été respectée. Du papier volant. Personne ne les lit où les respectent. Les experts responsables sont au-dessus des règlements. 7 personnes dans la cabine de pilotage,au lieu de 3 maximum, etc. La SNCF, personne morale, a dû indemniser lourdement des victimes juives des trains de la mort. Ces trains qui emmenaient des gens en sachant très bien où ils les emmenaient, sans que les passagers, eux, le sachent. Cette personne morale à la mémoire courte et fait fî de sa précédente inculpation. La personne morale, ne va pas en prison, elle indemnise via des assurances. Belle moralité ! Médiocre humanité qui utilisent des protocoles pour s’y soustraire. Le chef d’inculpation retenu est homicide et blessure involontaire. Quant à moi, j’aurais retenu homicide par inconscience délibérée d’experts ayant entrainé la mort. Un jour, on nous dira que c’est Windows qui a planté. » M.M

Les guerres d’Hollande.

par René Backmann
Jamais, depuis un quart de siècle, autant de soldats et de moyens militaires français n’ont été projetés sur des champs de bataille étrangers. En Afrique, l’opération au Mali a peut-être permis d’enrayer une déstabilisation globale du Sahel, mais l’intervention en Centrafrique risque de se terminer sur un scandale désastreux pour l’armée française.

Les écritures de l’histoire de l’immigration : comment raconter les départs des migrants ?

par Jean-Paul Mari
Le Musée national de l’histoire de l’immigration embrasse les trajectoires migratoires depuis les contextes et les raisons des départs jusqu’aux modalités d’arrivée, d’installation et de participation à la société française, sans oublier les modalités de voyages des migrants. La prise...

Prix Bayeux 2016: Le palmarès complet.

par Jean-Paul Mari
LE PALMARES: CLIQUEZ SUR L'ICÔNE CI-DESSOUS Feuille-resultats-medias-2016.pdf OU SUIVRE CE LIEN : http://www.prixbayeux.org/pbc2016-palmares/ Mer Égée – 11 août 2015 – Yannis BEHRAKIS [gallery link="file" ids="9939"]

FIGRA 2017: Tout sur le programme et les inscriptions.

par grands-reporters
Le FIGRA, Festival International du Grand Reportage d'Actualité et du documentaire de société donne rendez-vous au Touquet-Paris-Plage du 22 au 26 mars 2017 pour la 24ème édition des Écrans de la réalité !

Briser le tabou : le retour des journalistes des terrains de conflits.

par Jean-Paul Mari
LIRE CI-DESSOUS LE COMPTE-RENDU DU DEBAT À LA SCAM Briser le tabou : le retour des journalistes des terrains de conflits Les journalistes sont-ils, comme beaucoup de ceux qui arpentent des terrains de conflits, sujets à des syndromes post-traumatiques ?...

Migrants : de la banalisation de l’horreur

par Jean-Paul Mari
C’est un navire de sauvetage en mer – l’Aquarius – qui fait route vers Trapani, son port d’attache en Sicile. Habituellement, sur le chemin du retour, on se sent soulagés. Une rotation de trois semaines de mer, des sauvetages réussis, des vies sauvées, un équipage fatigué, des bénévoles, des médecins et des marins pressés de souffler. Et puis soudain, un appel, un de plus, le dernier. Le bateau se déroute, bien sûr. Sans savoir ce qu’il va affronter. L’appel du centre maritime de Rome parle de deux canots pneumatiques en détresse. Saletés de radeaux flottants en plastique que les passeurs jettent sur la mer, chargés d’au moins cent personnes, souvent plus. Il faut faire vite. Les sauveteurs savent faire. La routine, hélas. Sauf que la marine militaire italienne informe qu’il y a de « nombreux cadavres à bord de l’un des canots». Un sauvetage de migrants en Méditerranée, face aux côtes libyennes, c’est une affaire toujours une affaire de vie et de mort. Là, en prime, il y a l’horreur. À travers les rapports publiés par SOS MEDITERRANNEE, MSF ou le récit de l’envoyée spéciale du journal Le Monde présente à bord, on comprend le choc que les sauveteurs ont eu en découvrant le canot en plastique en train de couler. Souvent, ces pneumatiques surchargés dérivent au gré des courants, moteur en panne, boudins percés, dégonflés. Leur fond en plastique, tapissé de mauvaises planches, se casse en deux comme une boite d’allumettes. La masse des migrants glisse inexorablement vers le centre, creuse le radeau qui s’enfonce, balayé par les vagues. Au milieu, des femmes, censées être mieux protégées. L’eau monte dans le canot, la panique fait le reste, les migrants se noient, piétinés au fond de l’embarcation. Ils sont partis de Libye vers minuit. Vers cinq heures du matin, c’est le fond du bateau, troué, qui a lâché, l’eau a grimpé et soulevé le plancher flottant. Le premier canot de sauvetage découvre des hommes et des femmes terrorisées qui se débattent dans un mélange d’eau de mer, de vomi et de carburant, cette essence puante qui les intoxique, les fait délirer, les tue. Au fond du canot, 22 corps, dont 21 femmes. Les autres ont des regards hallucinés. Ils ont passé près de six heures à côté des morts, un compagnon, une épouse, une sœur. Quand ils arrivent à bord de l’Aquarius, la plupart n’arrivent pas à marcher, d’autres tiennent des propos incohérents. Des survivants hagards, qui n’ont rien mangé ou bu depuis des jours et qu’on douche à grands jets, pour essayer de les débarrasser de cette saleté d’odeur d’essence qui empuantit le pont du navire. Une odeur de mort. Bien sûr, l’Aquarius a sauvé, ce mercredi 20 juillet, 209 personnes, dont 50 mineurs, des Africains qui fuyaient le Nigeria, la Côte d’Ivoire ou la Guinée-Conakry. Mais les rescapés et leurs sauveteurs ont fait le voyage du retour avec vingt-cinq sacs mortuaires sur lesquels on a tracé à la craie un numéro et un début d’identification. Sauveteur ou migrant, personne ne pourra oublier ça. À terre, cela semble plus facile. Vingt-deux migrants morts de plus…allons, cela ne change vraiment pas le « score » des trente, quarante mille noyés en quinze ans, 2014, non ? Il y a dix ans, l’affaire nous aurait secoués et les éditorialistes auraient interrogé les consciences et les politiques. Aujourd’hui, à l’exception du récit du Monde, cela fait une courte dépêche AFP, quelques lignes d’une brève dans les quotidiens, peut-être une phrase en fin de journal…L’horreur se banalise. Puisque le cœur nous manque, regardons les chiffres. Cette année, 80 000 hommes, femmes et enfants ont traversé la mer jusqu’en Italie (HCR). Depuis 2014, 10 000 sont morts ou sont portés disparus en tentant de gagner l’Europe par la mer, notre Méditerranée. Dix mille…Plus vingt-deux, ce mercredi d’été. Dont vingt et une femmes. Victimes des guerre du monde, de la misère de l’Afrique, des passeurs libyens, de radeaux de plastique puant le vomi et l’essence. Victimes enfin de notre goût du confort. Et de cette formidable capacité, que nous avons développé, à accepter l’inacceptable. JPM

« AFRIQUE, scènes de rue », par EDOARDO DI MURO

par Jean-Paul Mari
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L’Edito: « Les gifles des boxeurs » par Léonard Vincent

par Léonard Vincent
J'étais en charge d'une rédaction le week-end dernier et une tenaille me serrait la gorge. Je savais que, depuis quelques semaines, des centaines de personnes terrorisées étaient de nouveau entassées, sur les plages de Libye, dans des boudins de plastique. On les poussait à la mer après les avoir brutalisé et fait les poches. Je savais qu'une fois au large, comme chaque année, beaucoup se noyaient, parce que leur matelas pneumatique cédait au poids, à l'usure, aux vagues, à leur rafistolage. De rares navires se portaient au secours des survivants. Quant aux morts, je voyais une fois encore que leurs cadavres gonflés commençaient à s'échouer sur les plages d'Afrique. Et puis un chiffre m'est tombé sous les yeux : plus de mille morts en douze jours. Pour le média pour lequel je travaille, j'avais déjà raconté tout cela. L'évasion hors d’Érythrée, la fuite éperdue vers la paix, les camps de concentration en Égypte et en Libye, les naufrages, les héros, l'Italie, Calais... Mais ces histoires illustrées, clamées, n'ont rien changé. Pire : leur répétition a habitué les consciences et lassé les rédactions. Comme ces gifles stimulantes que se donnent les boxeurs avant le combat. Malgré tout, j'ai demandé aux journalistes de la rédaction dont j'avais la charge, une fois de plus, d'appeler untel, d'écrire ceci ou cela. Je suppose que c'est ainsi qu'on maintient allumée les bougies dans les tempêtes : au cas où. Peut-être un jour aura-t-on besoin du feu. Ou d'allumer un incendie.

Edito: « Quand la vague grossit », par Jean-Paul Mari

par Jean-Paul Mari
Ce matin-là, la mer, calme et sans vent, s’est mise à résonner d’appels radio d’embarcations en détresse relayées par le centre maritime de Rome. Un, deux, trois, dix, onze « Zodiacs » sont apparus, venus de nulle part, puisque venu de Libye, cette terre de cauchemar pour les migrants, ce pays hors du temps et de l’espace des hommes. Onze canots pneumatiques en mauvais caoutchouc. De gros boudins qui fuient de toutes parts, se dégonflent, s’aplatissent comme des jouets de plage crevés. Une toile molle en guise de sol renforcée par un parquet de planches vissées à la diable, pointes en l’air, histoire d’interdire le repos et de transpercer les chairs. Onze radeaux humains chargés chacun de plus de cent personnes, hommes, femmes et enfants, déjà tétanisés par le froid, la soif, la faim, le mal de mer et la panique. Tous les navires présents face à la côte libyenne ont cherché les migrants perdus, en se dépêchant de les trouver avant de ne rencontrer qu’un trou dans l’eau. Les bateaux de guerre de l’opération Sophia, chargé de traquer les passeurs et ne rencontrent que des naufragés, le « Dignity I », le navire de MSF et l’Aquarius de SOS MÉDITERRANÉE qui patrouillaient dans la zone. En quelques heures, mille cinq cents naufragés sont secourus, mis au sec, soignés et dirigés vers les centres d’accueil de Sicile. En huit rotations, l’Aquarius prend à son bord des femmes en état d’extrême fatigue, des mineurs dont un enfant de trois ans et six hommes présentant des fractures aux bras à coup de gourdins et des traces de torture sur tout le corps, souvenir de Libye. Depuis le début de cette campagne, l’Aquarius a récupéré 1403 migrants promis à la noyade. Un matin de mer calme, onze « zodiacs » sur l’eau d’un coup...chaque printemps produit le même effet qu’on s’acharne à qualifier de « surprise ». Un peu comme la bataille des chiffres de l’emploi, les organismes officiels s’attachent à noter ici ou là une baisse des arrivées, un jour sans, un fléchissement...rien n’y fait. La réalité est que l’Italie a déjà accueilli 31000 réfugiés depuis le début de l’année et 2000 d’entre eux sont partis de la lointaine Égypte, dix fois plus que l’an dernier à la même époque, pour un voyage plus long, donc plus dangereux encore. Combien se sont noyés ? Combien ont disparu sans pouvoir lancer d’appel radio, sans laisser de trace, sans un chiffre, sans un nom, sans un mot ? Combien de trous dans l’eau ? On dit déjà 800, on disait près de 4000 l’an dernier. On estime. On ne sait pas. Chez nous, un seul disparu mobilise tout un service de police ; en mer, c’est une petite virgule sur le cahier des petits comptables de la mort. Une chose est sûre, les prévisions « rassurantes » sont déjà fausses et la Méditerranée connaît un nouvel afflux de réfugiés. Quand la mer est calme, la vague des migrants grossit. JPM
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