Atteintes aux libertés enTurquie : la Scam écrit à François Hollande.
par Jean-Paul MariDevant les atteintes répétées du régime de Recep Tayyip Erdoğan aux libertés fondamentales, la Scam a écrit à François Hollande pour demander solennellement qu’une condamnation politique se joigne enfin aux nombreuses voix de la société civile qui s’élèvent courageusement contre ces mesures liberticides.
Monsieur François Hollande
Président de la République
Palais de l'Élysée
Paris, le 9 novembre 2016
Monsieur le Président de la République,
Depuis le coup d'état avorté du 15 Juillet dernier et de la déclaration de l'état d'urgence, la Turquie s'éloigne de plus en plus des valeurs démocratiques. On a parlé de dérive autoritaire en évoquant la répression en Turquie, désormais il conviendrait de parler de dérives conduisant au fascisme.
L'état de droit n'existe plus, c'est le règne absolu de l'arbitraire. La liberté d'expression et la laïcité sont plus que menacées. L'arrestation d'opposants, notamment d'écrivains comme Asti Erdogan, Necmiye Alpay, Ahmet Altan, Mehmet Altan, de journalistes (plus de 140) mais aussi de députés du parti kurde le HOP est inadmissible.
La mainmise du gouvernement sur les médias a condamné au silence les voix dissidentes. On entend désormais une seule voix : celle du gouvernement qui ne respecte aucun droit fondamental La descente de la police au journal Cumhuriyet, l'arrestation de son rédacteur en chef et de ses chroniqueurs constituent une grave atteinte à la démocratie. Et l'Europe assiste à l'agonie de la démocratie turque.
Il faut que des voix s'élèvent, autres que celles de la société civile. Que des voix politiques s'expriment comme l'a fait Angela Merkel. La Scam, qui rassemble 38.000 auteurs, réalisateurs, écrivains, journalistes, photographes, dessinateurs dont elle gère les droits et dont elle défend aussi la liberté de création et d'express ion, attend de l'Etat français qu'il défende les droits démocratiques en Turquie.
Les auteurs ne sauraient souffrir que les droits fondamentaux de la démocratie soient passés sous silence par la patrie des Droits de l'Homme et vous demandent solennellement de prendre position.
Avec nos respectueux hommages, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'express ion de notre très haute considération.
Anne Georget, Hervé Rony,
Présidente Directeur général