Irak: De bons petits soldats…
par grands-reportersSélectionné par la presse américaine parmi les dix meilleurs essais de l’année, De bon petits soldats est appelé à devenir le livre de référence sur la guerre en Irak.
Un paysage désolé de détritus fumants et d’égouts à ciel ouvert, des carcasses de buffles dans lesquelles sont parfois dissimulées des bombes, des ruines d’immeubles que contrôlent les militants du mollah radical Muqtada al-Sadr… C’est au cœur de cet enfer pestilentiel et surchauffé que les hommes du lieutenant-colonel Kauzlarich essayent de créer une zone sécurisée, derrière les murs de leurs camp de base, luttant contre les explosions qui menacent chaque jour leur vie.
Une fois à l’extérieur, lors des patrouilles, ils voient la mort de si près qu’ils ne savent plus comment continuer à vivre…
Pendant un an, de 2007 à 2008, David Finkel a vécu parmi eux. Il nous raconte leur combat. Impressionnant, extraordinairement juste, émouvant et terriblement réaliste, ce livre est dur, graphique dans toutes ses descriptions, grossier dans son langage - celui employé par de jeunes soldats.
Cette dureté, cette violence des armes, ce vocabulaire de chambrée font aussi sa force et sa sincérité, sa vérité nue. Écrit sans pathos, c’est le récit clinique de cette routine de l’horreur dans laquelle sont plongés des jeunes gens, entrés dans une machine infernale. Sans repères, ils semblent souvent aussi perdus que le président Bush, qui égrène des contre-vérités à chaque en-tête de chapitre.
Le lieutenant-colonel Kauzlarich pourrait être un magnifique personnage de roman. Optimiste dans l’erreur, dans l’abnégation et dans l’engagement, dans la peur et dans l’action, c’est un héros extrêmement humain et attachant.