Boycott USA : le rêve brisé des Français pour l’Amérique
Hostilité record, boycott massif, désaffection culturelle : la France tourne le dos à l’Amérique trumpienne

Un effondrement historique de l’image américaine
Jamais, depuis quarante ans, l’image des États-Unis n’a été aussi dégradée dans l’opinion française. Deux mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’Ifop révèle dans une étude commandée par NYC.fr que seuls 25 % des Français éprouvent encore de la sympathie pour les États-Unis. C’est 40 points de moins qu’en 2010, à l’époque d’Obama. Un effondrement spectaculaire, symptôme d’un rejet profond et multiforme.
La fin du rêve américain
Le désenchantement touche toutes les générations, tous les milieux sociaux, toutes les appartenances politiques. Chez les jeunes, naguère fascinés par l’Amérique, la chute est brutale : seuls 22 % aimeraient aujourd’hui y étudier, contre 48 % quinze ans plus tôt. Le Canada, perçu comme plus ouvert et progressiste, supplante désormais les États-Unis dans les projets touristiques. 72 % des Français préféreraient s’y rendre, contre 51 % pour les États-Unis, en recul de 4 points depuis 2022.
Du rejet à l’action : le boycott s’installe
Le rejet ne se limite pas à l’image. Il devient acte politique. Près d’un Français sur trois déclare boycotter activement au moins une marque ou un produit américain. Tesla, Starbucks, KFC, Twitter/X et Coca-Cola figurent en tête des entreprises les plus ciblées. Et 57 % des sondés disent avoir l’intention de boycotter des produits ou services américains dans les mois à venir. Plus d’un quart affiche même une intention ferme.
Trump, symbole repoussoir
Le phénomène dépasse la seule figure de Donald Trump, bien qu’il en soit le catalyseur. Ses positions sur l’Ukraine, sa rhétorique agressive, ses décisions économiques unilatérales, ses attaques contre les minorités et les droits sociaux ont nourri un ressentiment profond. 62 % des Français soutiennent désormais les appels au boycott. Un chiffre inédit, porté à gauche (78 % chez les écologistes), mais aussi fort au centre (70 % chez les électeurs macronistes) et jusqu’à certaines franges de la droite.
Des raisons politiques, économiques et sociétales
Les motivations varient selon les sensibilités. À gauche, on invoque les questions de climat, d’inégalités, d’inclusivité. À droite, on défend l’emploi local et la souveraineté économique. Dans tous les cas, c’est un refus de l’hégémonie américaine. Consommer devient un acte politique. Et le boycott, un marqueur idéologique : plus on se dit progressiste, féministe, écologiste, plus on rejette les marques américaines.
Fast-food, tech et soda en ligne de mire
Tous les secteurs sont touchés. Le fast-food, les sodas, l’automobile ou le textile, où des alternatives européennes existent, sont en première ligne. Mais le numérique n’est pas épargné : Apple, Google, Microsoft ou Amazon figurent parmi les marques menacées, même si la dépendance technologique limite les passages à l’acte.
New York, l’exception américaine
En toile de fond, un constat : les Français se sentent de moins en moins proches des Américains. Seuls 26 % estiment que les deux pays partagent encore des valeurs communes. L’Amérique, autrefois modèle, est devenue repoussoir. Une exception subsiste : New York. Ville cosmopolite, perçue comme progressiste, elle conserve un fort pouvoir d’attraction. 62 % des Français aimeraient y séjourner. Comme si, face à l’Amérique de Trump, Manhattan restait encore une terre de promesse.
Étude Ifop pour NYC.fr réalisé par questionnaire auto-administré en ligne du 14 au 17 mars 2025 auprès d’un échantillon national représentatif de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ».
Tous droits réservés "grands-reporters.com"