Jean-Paul Mari présente :
Le site d'un amoureuxdu grand-reportage

Mes Livres

En poche: « Sans blessures apparentes » – enquete sur les damnés de la guerre, par Jean-Paul Mari

Le livre "Sans blessures apparentes", consacré aux traumatismes psychiques de la guerre, publié en 2008, sort aujourd'hui en livre de...

« Oublier la nuit » au Festival « la Philo éclaire la ville » 27 janvier.

par Jean-Paul Mari
Prix Transfuge.  Finaliste du Prix Renaudot. Sélection au Prix du Roman de la Nuit.  "Éblouissant de force et de lumière.." « Ce qui nous blesse et finit par nous tuer n'est pas tant l'horreur nue que l'horreur consentie ». Cette...

Livre. « Oublier la nuit », par Jean-Paul Mari.

par Jean-Paul Mari
 Prix Transfuge 2022. Finaliste Prix Renaudot. "Eblouissant de force et de lumière"   "Je suis né dans une tombe. Pas un simple trou pioché dans la terre, mais une chambre rectangulaire toute blanche avec des murs passés à la chaux,...

Traite arabo-musulmane. Entretien. « Les bateaux ivres », l’Odyssée des migrants en Méditerranée.

par Jean-Paul Mari
Le livre  "les bateaux ivres", l'Odyssée des migrants en Méditerranée, racontait le sort des Africains en Libye , réduits en esclavage, et cette nouvelle forme moderne de traite arabo-musulmane.   [caption id="attachment_18217" align="alignnone" width="800"] Photo Narciso Contreras - Hans Lucas[/caption]...

Afghanistan: « Talibans, le retour »

par Jean-Paul Mari
Qui sont les talibans? Nous le savons. Mais peut-être l'avons-nous un peu oublié. Chape de plomb sur la société, sur la culture, sur les femmes, la presse, extinction des feux de la culture, de la musique, du cinéma, destructions des...

Covid. « Les Fantassins de la République », un printemps en enfer, par Frédéric Adnet et Jean-Paul Mari

par Jean-Paul Mari
Après deux mois passés pendant la crise du Covid et le confinement au SAMU de l’hôpital Avicennes à Bobigny, j’ai choisi de raconter la pandémie dans le département le plus pauvre et le plus criminogène de France, donc le plus déshérité, en prenant la voix du professeur Adnet, urgentiste qui y a fait toute sa carrière et connaît parfaitement les maux du département, de sa population, de son hôpital et du système de santé français. Plongée au cœur de l’épidémie de Covid. Témoignage. Jean-Paul Mari

EN DERIVANT AVEC ULYSSE.

par Jean-Paul Mari
Si Ulysse revenait aujourd’hui en Méditerranée, que trouverait-il  ? Une Mare Nostrum, une mer commune à tous ses habitants ou un espace coupé en deux, éclaté, balkanisé. Divisé au gré des rivalités, des cultures et des religions, entre les «  civilisés  » et les «  barbares  ». Serait-il plus étonné par les progrès réalisés ou horrifié par ses plaies ? Les hommes auraient-ils réussi à avoir enfin le même Dieu autour de la même mer ? La Méditerranée aurait-elle réussi à rester le centre de la culture, la lumière du monde, un joyau de l’humanité ou, frappée par une décadence effrayante, s’était-elle transformée un cul de basse-fosse de l’intelligence  ? Ulysse pourrait-il nous dire qui nous sommes  ? Me dirait-il aussi, comme Tirésias, qui je suis  ? Être méditerranéen, est-ce avoir une identité ou n’être plus que le «  Personne  » de Polyphème, quelqu’un aux origines diluées dans un monde mondialisé. Moi qui suis né sur ces côtes, amoureux et souffrant au bord de la mer, sidéré par les guerres mais hypnotisé par la lumière d’après incendie, qui suis-je ? Qui sommes-nous  ? Perdus ou sauvés  ? Il n’y a qu’un seul moyen d’obtenir une réponse à toutes ces questions. Refaire, pas à pas, ce grand voyage avec lui. En dérivant avec Ulysse. - Sélectionné pour le Prix Renaudot. - Prix Encre Marine 2018 Éditions J-C Lattès

« LES BATEAUX IVRES » . L’Odyssée des migrants en Méditerranée.

par Jean-Paul Mari
Trente-cinq ans que je cours le monde et ses tourments. La première fois, en dehors d’une guerre, que j’ai vu l’exode d’une population, c’était en Asie où les boat-people fuyaient le régime communiste d’Hanoï. Des jonques en bambou sur la Mer de Chine, la dérive et les naufrages, tous les éléments étaient déjà là. Mais ces migrants étaient des réfugiés politiques et le monde les regardait d’un œil bienveillant et attentif. J’étais revenu avec une image, plus forte que les autres, celle d’un bébé de six mois que ses parents avaient confié, seul, aux autres exilés en route vers les côtes malaises. Avec le temps, l’exode des migrants n’est plus devenu un phénomène exceptionnel. Et le monde s’est lassé. J’ai suivi les barques, les pateras qui affrontaient le détroit de Gibraltar, les pirogues de la mort pour les Canaries, les zodiacs de Turquie vers l’île grecque de Lesbos, le flot des épaves vers le Canal de Sicile. Jusqu’à Lampedusa, caillou submergé par le flux. Partout les « migrants », comme on dit, comme si le « migrant » était un modèle unique, uniforme, comme si ceux qui fuient le chaos de la guerre ou la sècheresse avaient la même histoire. J’ai suivi le sillage de ces bateaux ivres, sur mer et sur terre, dès leur point de départ, un village subsaharien, un désert érythréen de la corne de l’Afrique, une capitale arabe, une montagne d’Afghanistan ou de Syrie. Je voulais faire le récit choral de ces centaines de milliers d’hommes et de femmes qui ne voient qu’une seule issue, partir, pour la grande traversée, à travers notre mer, la méditerranée. Nous, européens, nous hésitons toujours, entre aveuglement volontaire, compassion et répression. Sans parvenir à définir une attitude réaliste, une politique commune. Pendant ce temps-là, ils partent. Avec la force des désespérés ou des conquérants. Et rien ne les arrêtera LIRE LE PREMIER CHAPITRE.

« LA TENTATION D’ANTOINE »

par Jean-Paul Mari
La guerre après la guerre. Un homme sort du coma. Touché à la tête, par balle. Antoine, grand reporter, revient d'un pays en guerre. Sa plaie cicatrise mais il lui manque quelque chose d'essentiel. Une partie de son passé s'est évanouie. Il sait qui il est, ce qu'il faisait avant, il n'a pas oublié les gens, les numéros de téléphone et son quotidien. Mais il a oublié le coeur de son voyage en Afghanistan. La mission, l'embuscade, la blessure. Et il ne comprend pas pourquoi la femme de sa vie a disparu.... Lire le premier chapitre.

SANS BLESSURES APPARENTES

par Jean-Paul Mari
Bagdad, 8 avril 2003. Ce matin, l’aube est noire. Un brouillard sale monte des fosses de pétrole en feu. Elles brûlent jour et nuit au cœur de Bagdad, vomissant des nuages fuligineux de scories chaudes qui masquent la ville à l’œil des avions américains. La poussière ocre d’une récente tempête de sable crisse dans les draps sous mes doigts. Ma peau pue le naphte brûlé, le tabac froid, la sueur rancie et la fièvre de plusieurs semaines de guerre, j’en ai l’âme encrassée. J’écris depuis des heures en regardant ce monde qui n’en finit pas de noircir. Mon épaule droite me fait mal. Hier, dans la rue, le souffle de l’explosion d’un missile Tomahawk, tombé à quatre cents mètres, m’a plaqué contre un mur. Cette nuit, une nouvelle déflagration m’a jeté au bas du lit. J’ai enfilé un gilet pare-éclats, à même le corps, comme un peignoir. Dehors, sur le balcon de ma chambre N°1632, au seizième étage de l’hôtel Palestine, j’ai aperçu mon sexe nu, piteux et j’ai mis un slip. Le Tigre coulait, fleuve puissant, hérissé par une brise qui lui donnait la chair de poule. Un fantôme de brume ouatait le halo des lampadaires sur les berges. Le ciel de Bagdad brillait, illuminé d’en bas par l’incendie. Au loin, des grognements sourds ont annoncé comme un orage qui s’approchait par le sud, né au ras des dunes, quelque part dans le désert du Koweït. Cette nuit, dans ses flancs, il y avait cinq millions d’habitants qui n’arrivaient pas à trouver le sommeil, saisis par le pressentiment de la catastrophe. Bagdad, ultime forteresse de Mésopotamie, attendait l’assaut final.

Livre-enquête: Le prix d’un enfant

par Jean-Paul Mari
Je ne voulais pas raconter dans le détail ce que j'ai vu et vécu pendant ces longues années en Thaïlande? Revivre jour après jour, page après page, la plongée dans la nuit de Bangkok, la détresse et la blessure des...

« Il faut abattre la lune ».

par Jean-Paul Mari
"Il faut abattre la lune". Jean Paul Mari, NiL Editions, Octobre 2001, 284 pages. En savoir plus : [gallery link="file" ids="550"] Lire le premier chapitre https://www.grands-reporters.com/la-nuit-algerienne/

La Nuit Algérienne

par Jean-Paul Mari
Je suis né au bord de la mer et la mer m’a toujours emporté. Je suis né en Méditerranée où la terre est obscure et le soleil aveuglant, dans un pays en noir et blanc, violent comme un négatif. Les...

« L’homme qui survécut » 3: Les bûchers des Faaïté

par Jean-Paul Mari
Février 1990:"Papeete. Affaire des bûchers de Faaïté: lourdes sentences pour vingt-quatre inculpés." Dans une île française des Tuamotou, quelques humains très catholiques vivent heureux jusqu'au jour où un faux prophète vient leur annoncer la fin du monde. Alors, ils dressent le bûcher. Ils veulent anéantir le démon et ils brûlent leurs proches.

« L’homme qui survécut » 2 : Perdus en Mer de Chine

par Jean-Paul Mari
Mai 1988:"Au vingt-huitième jour, ils ont mangé un homme..." Les rescapés ont raconté la dérive de leur jonque en Mer de CHine,sans moteur,sans boussole, sans eau et sans nourriture. De grands cargos d'acier passent derrière les vagues, un croiseur de la Navy américaine ne fait pas son devoir, la terre se cache et l'océan est de pierre. Pour vivre, il faut tuer. Lequel?

« L’homme qui survécut » 1 : Miguel, migrant mexicain, survivant du train de la honte.

par Jean-Paul Mari
" 21 immigrants clandestins retrouvés asphyxiés dans un train aux États-Unis:un seul survivant" Il nous dit ce qu'il n'a jamais dit auparavant. Il parle d'un train perdu dans le désert du Texas et d'hommes qui étouffent à l'intérieur d'un wagon plombé. Lui était le plus petit? Il sera le seul à être épargné. pour tous, il restera suspect. "Pauvre Mexique! Si loin de Dieu et si près des États-Unis!"

Israël-Palestine: Carnets

par Jean-Paul Mari
Jaffa. Le soir, on mange des poissons au safran, au citron, au fenouil. Et des rougets grillés, tendres et craquants. Ceux que les Palestiniens appellent les " sultan Ibrahim ". Sur le port de Jaffa, on peut manger la mer... Tel-Aviv. Ici, tout le monde marche, court, nage, roule, s’entraîne, s’affaire. Cette ville est une boule d’énergie au soleil. Gaza. Un tank ne parle pas. Mais il s’exprime. Selon un code décrypté par le journaliste ou l’ambulancier qui lui fait face. S’il s’abaisse et s’élève alternativement, lire " Relève ta chemise et avance... doucement. Tout doucement ". Ramalllah. Ils sont quatre lions, massifs, blocs de pierre taillés hauts de deux mètres, fauves en cage plantés au centre d’une cité cultivée, prospère et tolérante, celle qu’on surnommait autrefois la " fiancée de Palestine " où, quand il n’y a pas la guerre, on aime l’alcool, la danse, les affaires et la fête. Jérusalem. Au crépuscule, la pierre blanche des murailles vire jaune citron, crème brûlée, puis blêmit et s’éteint dans un souffle d’indigo.

Les carnets de Bagdad

par Jean-Paul Mari
" Cette nuit, j'ai fait un rêve éveillé. Il était tard et Bagdad était impeccable de tranquillité. Le Tigre coulait, puissant, sa surface hérissée par une brise qui lui donnait la chair de poule. Puis on a entendu comme un orage en montagne. D'abord des grondements lointains, les premiers éclairs qui s'approchent, venus d'une autre vallée, et le premier coup de tonnerre, énorme, au-dessus du toit. Le bruit a réveillé les systèmes d'alarme des voitures et les chiens ont hurlé à la mort. Haut dans les ténèbres s'est allumé le vol de papillons rouges des obus de 57 mm de la DCA. Sur l'autre rive du Tigre, deux boules de feu, brèves, intenses. Quelqu'un a claqué des portes dans le ciel. Et tout l'horizon s'est éclairé. L'orage, toujours l'orage, une pluie d'éclairs, rythmé par le grondement sourd et répété des bombardiers B-52, comme une lente pulsation, le battement d'un cœur qu'on écoute au stéthoscope. De la mosquée d'à côté est montée la voix du muezzin rendant grâce à Dieu. " Hiver et printemps 2003, Jean-Paul Mari est en Irak. Le jour, il couvre la guerre ; la nuit, il tient son journal." Lire les Carnets en direct.