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Brève Elections

publié le 30/08/2006 | par Jean-Paul Mari

Il y a des régimes autoritaires qui refusent de tenir des élections et d’autres qui refusent de tenir compte du résultat des élections. Au Zimbabwe, le président du parti du président a annoncé que, quels que soient les résultats des législatives, l’opposition ne ferait pas partie du gouvernement. Et il a ajouté : « Mugabe (le président) est une institution. » Pour gagner une course d’obstacles électoraux, l’opposition menée par Morgan Tsavangiraï, leader du MDC, doit emporter plus de la moitié des 120 sièges en jeu, plus la moitié des trente sièges nommés directement par le président-institution. C’est beaucoup. D’autant que la campagne électorale a été marquée par des discours musclés du président Robert Mugabe et les actes de violence d’anciens révolutionnaires, les « vétérans » de son parti, le ZANU-Pf qui, depuis des mois, attaquent les fermiers blancs, leurs ouvriers noirs et tout ce qui ressemble à un partisan de l’opposition. Bilan : 32 personnes, assassinées à l’arme automatique, brûlées vives au cocktail Molotov ou massacrées à coup de haches, des ouvriers matraqués, des femmes violées, des fermes incendiées et un climat de terreur installé avec méthode. Londres, ancienne puissance coloniale, parle d’un découpage de circonscriptions et de listes électorales truquées. Et le chef de la mission d’observateurs de l’Union européenne a affirmé que : « Le terme d’élections libres et honnêtes n’est pas applicable à ces élections. » Morgan Tsvangiraï, confiant, a beau répéter que « Mugabe, c’est de l’histoire… » mais le mandat du président, « institution » et chef du gouvernement n’expire pas avant 2002.


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