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Dans Constantine, capitale arabe.

Photos publié le 09/06/2015 | par Zinedine Zebar

Constantine, qui sera pour toute l’année « capitale de la culture arabe », fut pendant des siècles une capitale d’influence qui façonna des figures politiques et culturelles du pays. Mais Alger n’aime pas qu’on lui fasse de l’ombre.


 

Tous les courants politiques s’y sont pourtant exprimés à une époque. On y trouvait des mouvements associatifs dans tous les secteurs et de tous les courants : le culturel, le scoutisme, le syndicalisme, etc. Mais aussi le café Ben Yamina, où Kateb Yacine croisa Tahar Ben Lounissi, l’excentrique érudit qu’on retrouve dans son grand roman Nedjma sous les traits de Si Mokhtar.

Une nouvelle ville Avec la construction de la nouvelle ville d’Ali Mendjeli, prévue pour recevoir le trop-plein de la ville-mère, l’activité du centre-ville de Constantine s’est déplacée vers la banlieue. Marc Côte, géographe, ex-enseignant à l’université de Constantine et auteur de « Constantine, cité antique et ville nouvelle », parle de « taudification de la vieille ville ».

A partir des années 2000, les bidonvilles ont fait l’objet d’un programme d’éradication, accéléré par les glissements de terrain. Entre délinquance et guerres de gangs, la vie ressemble à celle de toutes les cités peuplées artificiellement en banlieue des grandes villes.
Des architectes en colère.

« Constantine, ce n’est pas du tout des édifices géants et flambant neuf, c’est les échoppes et les artisans, les cafés et les ruelles qui rappellent des souvenirs, le passage de Ouettar ou d’un autre écrivain, tranche Azeddine Belahcene. La culture, ce n’est pas un énième concert de Mohamed Tahar Fergani, c’est plutôt écouter du Fergani assis dans un vieux café qui a une histoire, une mémoire. Et cela, ça ne coûte pas des milliards… »


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