En mémoire des migrants
En mémoire des migrants
LES BATEAUX IVRES,
Les humains qui traversent les frontières ne font pas que passer d’un pays à l’autre, ils doivent aussi traverser les frontières entre les mots. Ils sont tour à tour migrants, réfugiés, sans papiers ou clandestins. » La violence est parfois dans les mots qui assignent et qui nient.
Les « migrants » anonymes, qui font la une de l’actualité, sont souvent réduits à des chiffres, des flux. Dans ce récit poignant, qui nous emmène aux quatre coins dè la planète, du Maroc à la Turquie, en passant par Lesbos, Jean-Paul Mari rend hommage à ces destins fracassés.
Le livre est dédié à Robiel, jeune Erythréen noyé au large de Lampedusa, dont le visage continue à hanter les rêves du journaliste. Prix Bayeux des correspondants de guerre, prix Albert-Londres, Jean-Paul Mari ne porte pas la plume dans la plaie, il l’écartèle en une blessure béante et son écriture se fait alors gifle.
Impossible d’oublier l’image de la mer où « noyés et surfeurs se partagent les vagues ». Et ce camp de réfugiés en Anatolie où un père implore le journaliste en tendant un petit paquet. « On dépliait les chiffons, l’odeur vous suffoquait : la petite chose à l’intérieur étaitinerte et tiède. Le gosse, déjà mort. »
DOAN BUI
« LES BATEAUX IVRES « PAR JEAN-PAUL MARI, JC LATTÈS, 200 P., 19 EUROS.
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EN SAVOIR PLUS SUR « LES BATEAUX IVRES »->http://www.grands-reporters.com/les-bateaux-ivres.html]
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