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Israël. Netanyahou : la stratégie de la terre brûlée

publié le 04/11/2024 par Agnès Levallois

Jusqu’où le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ira-t-il ?

La mort de Yahya Sinouar, chef du Hamas, le 16 octobre dernier, avait laissé entrevoir un possible arrêt des combats, l’un des buts de guerre de l’armée israélienne étant d’éliminer les responsables de ce mouvement. Cependant, non seulement les bombardements ont repris avec violence dans la bande de Gaza, déjà ravagée et qualifiée de « situation apocalyptique » par l’ONU, mais le conflit s’est également étendu au Liban avec pour objectif affiché de faire subir le même sort au Hezbollah que celui infligé au Hamas.

Recoloniser Gaza en expulsant tous les palestiniens?

Dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, Israël a officiellement déclaré la guerre au Liban, ciblant le Hezbollah en raison de son soutien au Hamas. Dès le lendemain des attaques du Hamas, le 7 octobre 2023, le parti libanais a commencé à lancer des roquettes sur Israël. Officiellement, Israël justifie ce deuxième front par la nécessité de sécuriser le retour des déplacés du nord. Mais, force est de constater que, plus d’un mois après le début des hostilités, Israël va au-delà des objectifs initiaux et vise à raser l’ensemble des villages au sud du pays.

La rhétorique adoptée par Israël est qu’il n’y aura ni cessez-le-feu, ni trêve tant que sa sécurité ne sera pas assurée. L’armée israélienne semble vouloir instaurer des zones tampons au nord de la bande de Gaza et au sud du Liban, au nom de cet impératif sécuritaire. Certains ministres d’extrême droite du gouvernement, jamais contredits par Netanyahou, évoquent même la recolonisation de la bande de Gaza et l’expulsion des Palestiniens.

La reddition de tous ses voisins?

L’objectif du gouvernement de Netanyahou paraît être d’obtenir la reddition de tous ses voisins et d’imposer une paix aux conditions d’Israël. Ce plan a été exposé par le chef du gouvernement à l’ONU le 27 septembre 2024, visant à instaurer un nouveau statu quo régional favorable à Israël. Pour atteindre cet objectif, Netanyahou recourt à une politique de force et de contrainte, où toute discussion est écartée au profit du rapport de force. Le soutien inconditionnel des États-Unis à cette stratégie permet à Netanyahou d’avancer sans se soucier des critiques de son principal allié, d’autant plus dans un contexte électoral américain où il sait que l’alliance stratégique ne sera pas remise en question.

La région au bord du gouffre…

Netanyahou espère la victoire de Donald Trump pour aller encore plus loin, anticipant qu’il pourrait alors obtenir son aval pour bombarder les sites nucléaires iraniens, une option refusée par Joe Biden. En attaquant le Liban, Israël cherche à affaiblir les capacités militaires du Hezbollah tout en envoyant un message fort à Téhéran. Tel-Aviv martèle que l’Iran ne doit pas disposer de l’arme nucléaire et qu’il fera tout pour l’en priver, ce qui explique la réaction mesurée de l’Iran, soucieux de ne pas fournir de prétexte à Israël.

Netanyahou, encouragé par ses succès, ne semble pas prêt à s’arrêter, mettant ainsi la région au bord du précipice, quelles qu’en soient les conséquences pour les populations, qui paient un prix dramatiquement élevé.


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