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Israeliens : La peur et la rage

publié le 20/12/2006 | par Jean-Paul Mari

En Israël, les attentats suicides ont brutalement radicalisé la population. La majorité des Israéliens ne croient plus qu’à la force. Josette Alia et Jean-Paul Mari sont allés à la rencontre d’un peuple déboussolé. Portraits


Dans le triangle rouge des kamikazes

Danielle et Ido Cassorla
thérapeute, 58 ans, et son fils 18 ans, Jérusalem

Ils s’aiment, tremblent tous les deux et ne peuvent rien faire l’un pour l’autre. Elle, Danielle, la mère, a peur pour lui, parce qu’il est jeune, grand, musclé, et qu’il a le morphotype du «combattant des unités d’élite», comme disent les officiers recruteurs. Lui, Ido, le fils, vient d’avoir 18 ans, il ne croit déjà plus en grand-chose et ne cherche que le calme comme un jeune vieillard avide de retraite. Ils vivent tous les deux dans un appartement rare, avec de hauts plafonds, des fenêtres en ogive et des peintures contemporaines, au cœur de Jérusalem, dans le triangle rouge des rues Ben Yehuda-Yafo-King George, quartier d’élection des kamikazes. C’est là, sur le trottoir, que Danielle a vu les premières taches noires et huileuses. Et c’est en remarquant d’autres taches noires dans le jardin, sous l’olivier, que Danielle a compris ce que l’Intifada avait changé. Les femmes arabes, arrêtées par les barrages et la police, n’osent plus venir ramasser les olives qui pourrissent à même le sol.
Danielle, chirurgien-dentiste devenue thérapeute, n’a jamais cru au sionisme. Elle est venue voilà trente ans par amour pour un mathématicien brillant. Ils ont eu trois garçons, Uri, Itaï et Ido, avant de divorcer. Les enfants ont grandi, les deux premiers ont fait l’armée puis l’aîné est parti vivre en France. Soudain, avec la seconde Intifada, elle en a eu assez de cette atmosphère de guerre et de répression, assez de manifester en vain avec les Femmes en Noir et ceux de La Paix maintenant qui demandent la fin de l’occupation des territoires. Quand un Palestinien s’est fait sauter dans la rue et que sa tête est tombée dans la cour de l’Ecole française, elle s’est décidée à chercher un appartement à Paris. Arrivée en France dans la grisaille de février, elle s’est fait attaquer comme si elle représentait le gouvernement Sharon, elle a pleuré dix soirs d’affilée avant de revenir ici, puisqu’elle n’avait plus d’autre endroit où vivre.
Maintenant, elle regarde Ido, le dernier, avec son grand corps pas fini, ses immenses yeux bleus et son début de barbe. Quand on lui a dit que c’était un garçon, elle se souvient d’avoir pensé: «Ah, encore une circoncision et trois ans d’armée!» Aujourd’hui, il prépare son bac par correspondance. Difficile d’étudier quand on a enterré cinq copains dans l’année…
«Le premier, c’était Yuri, cela me semble si loin…», dit Ido, qui fume cigarette sur cigarette. C’était il y a quelques mois à peine. Yuri avait dit qu’il viendrait dormir rue King George. Ido a attendu, Yuri n’est pas venu. Il s’est endormi. A l’aube, un coup de téléphone de la police: «C’est urgent, venez!» On l’a interrogé longuement pour comprendre comment Yuri s’était retrouvé à Ramallah, dans les territoires, tué de trois balles et lardé de coups de couteau: «Les traces sur son corps montraient qu’il s’était défendu.» Un mois plus tard, Dan, 19 ans, est mort en uniforme à Nahariya, dans le nord du pays, en croisant un kamikaze dans une gare. Lui aussi avait fait l’école d’art dramatique, comme Ido. Il voulait être acteur. Trois mois plus tard, Ido a reçu un appel de ses copains. C’était le dernier soir du shabbat, celui où l’on traîne tard dans la rue à Jérusalem. Gay, un autre Ido et Yoni l’attendaient sur un banc de la rue Ben Yehuda. Il y avait un bon match à la télé et Ido a préféré ne pas sortir. Le jeune kamikaze est venu de Jénine, dévastée par l’armée israélienne, et Ido a entendu l’explosion à deux pas de chez lui. Au bout du téléphone portable, personne ne répondait. Le corps de Gay ne portait aucune marque extérieure, il est mort «blasté», soufflé de l’intérieur. A 18 ans, Gay devenait un peu religieux ces derniers temps et venait de fêter son premier shabbat dans la tradition. Ido, l’autre copain du même nom, est resté une semaine en réanimation avant de succomber. Yoni, lui, est mort sur le coup. Il avait 16 ans. Quant à Segev, criblé de vingt éclats, il vient de sortir de l’hôpital psychiatrique. Ido n’a pas eu le courage d’aller voir tous ses amis en réanimation ou à la morgue. Mais il était à leur enterrement.
Un matin, en ouvrant la boîte aux lettres, Danielle a trouvé la convocation pour l’armée, fixée au 28 juillet prochain. Mais Ido ne veut pas y aller. «Je n’ai pas envie de tirer sur les gens. Je déteste l’école et les casernes. Je veux partir à l’étranger. C’est trop de tourment ici. Je veux du calme. Je reviendrais avec la paix. Dans très longtemps.» Ido rêve d’Amérique et d’Australie, pas de cette Europe vieillie qui a peur des étrangers et refuse de se mélanger. Il voudrait se faire réformer, en arguant qu’il est dyslexique, suivi par un psy, n’arrive pas à s’endormir et ne supporte aucun enfermement. Mais il est prêt à aller en prison pour refuser l’armée, prêt à donner sa maison et tout Jérusalem aux Arabes pour avoir la paix, prêt à tout pour que cessent le bruit, la mort et la douleur des copains perdus. «Ici, on se tue nous-mêmes», répète Ido.
Il aimerait faire du cinéma et ne s’anime que quand il parle de Godard, Lynch, Coppola ou des cinéastes russes. Partir, c’est commencer enfin sa vie. Mais fuir, c’est déserter. Et abandonner les gens d’ici. Alors, sous les yeux de Danielle, sa mère, aimante mais impuissante à protéger son bébé-soldat, Ido balance, déchiré entre sa fureur de vivre et sa peur de mourir.

JEAN-PAUL MARI

«Prêt à mourir pour la cause juive»

Roland SaÏagh
médecin, 55 ans, Bersheva

Sa vie n’est que contradictions. Il a beau être solide, courageux et déterminé, le docteur Saïagh n’a jamais réussi à faire précisément ce qu’il voulait. Cela a commencé tout petit quand, jeune séfarade turbulent né à Sousse, son père décide de l’envoyer dans une yeshiva ashkénaze à Aix-les-Bains. Il adorait la plage et se retrouve face au Talmud. Cela a continué en Mai-68 quand le jeune juif étudiant en médecine se retrouve dans les manifs antisionistes aux côtés des Palestiniens. Là, il croise sa future femme, juive et antisioniste elle aussi, et ils décident de prendre leurs premières vacances… en Israël. Il en revient deux mois plus tard, avec le sentiment d’être plus français que jamais, en jurant qu’il ne remettrait plus les pieds dans ce pays de sauvages.
Devenu médecin, comme sa femme, il découvre la Shoah, sujet tabou à la yeshiva, et du coup perd son antipathie naturelle contre les ashkénazes. Le cabinet marche bien; le couple décide de visiter les lacs du nord de l’Italie. Evidemment, la météo dans toute l’Europe est effroyable et ils ne trouvent du soleil qu’en Israël. Là, ébloui par la lumière, il perçoit une société en net progrès et découvre sa condition profonde de juif, lui qui n’a «jamais souffert d’antisémitisme en vingt-deux ans en France». A Paris, rue des Rosiers, un attentat détruit le restaurant Goldenberg, la police protège les écoles juives: «Je ne voulais pas que mes trois enfants grandissent sous surveillance.»
Un jour, il décide de redevenir acteur de sa propre vie, de son histoire et de son destin de juif. Le couple abandonne tout, vend un cabinet pourtant prospère et part s’installer en Israël. «Je croyais redécouvrir ma Sousse natale et je suis arrivé… à Bersheva. Quelle erreur!» En plein Néguev, loin de Tel-Aviv la bouillonnante, Bersheva n’est qu’une grosse ville sans charme où s’entassent séfarades modestes et nouveaux Russes: «J’ai fait six dépressions en dix ans.» Il envoie ses grands enfants en vacances en France «dans l’espoir de les tenter!». Ils reviennent ravis, expliquant que Paris est superbe mais que leur pays est ici, en Israël.
Lors de la première Intifada, le docteur Saïagh est affecté à la frontière égyptienne, au camp de prisonniers de Ksiot, à Nitzana. Le médecin, qui a toujours voté à gauche, en revient conforté dans l’idée qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit. Quant à ses trois enfants à qui il voulait éviter la proximité des uniformes, ils partent les uns après les autres à l’armée apprendre à manier le fusil… «Et quand je me suis résolu voilà six ans à rester définitivement en Israël, l’aîné est parti vivre en France!» La dernière Intifada l’a convaincu qu’il fallait être fort face aux Arabes et il se dit «prêt à mourir pour la cause juive». Il est prêt à se débarrasser de tous les territoires, mais croit que l’option militaire actuelle est la seule possible avant… l’indispensable et urgente négociation pour la paix. Celui qui a toujours préféré Peres aux hommes de droite confesse: «Il nous faut un homme fort pour diriger les Juifs et tenir tête aux Arabes, un soldat avec de l’expérience politique et du charisme. Un homme comme Sharon.»

JEAN-PAUL MARI

«Une maison au Canada, au cas où…»

HaÏm Fishlson
directeur de Capital Canada, 50 ans, Tel-Aviv

Pour l’instant, il n’y a rien. Sinon un grand terrain couvert d’herbe verte. C’est normal, il pleut si souvent à Toronto au Canada. Pourtant, Haïm Fishlson, agent immobilier à Tel-Aviv, a déjà gagné 15 millions de dollars en vendant une centaine d’appartements d’un immeuble virtuel dans une ville que ses clients n’ont jamais vue. Derrière son bureau, il les voit défiler, lit sur leur visage le doute, la confusion et la peur de l’avenir… «Aujourd’hui, en Israël, les gens n’ont plus cette lumière d’antan dans les yeux», dit Haïm. L’assassinat de Rabin, l’échec de Barak à faire la paix avec la Syrie, la crise économique, la dévaluation du shekel et, maintenant, l’Intifada des kamikazes qui fait trembler les murs au cœur de Tel-Aviv… Quelque chose s’est cassé chez ses clients d’une cinquantaine d’années, classe encore aisée de commerçants, dentistes ou hommes d’affaires, tous nés en Israël. Haïm l’a senti avant les autres, et son flair d’agent immobilier l’a poussé à explorer la carte des grandes villes internationales: «Je savais que plusieurs dizaines de milliers d’Israéliens avaient investi entre 5 et 10 milliards de dollars en biens immobiliers aux Etats-Unis, en Europe, voire à l’Est, Roumanie, Hongrie, Tchécoslovaquie.»
New York, Londres, Amsterdam? Trop cher, les prix ont triplé ces dernières années. Paris? Marché dur et saturé. Hongkong? Vraiment très loin. Finalement, Haïm part explorer Toronto, beaucoup d’espace à deux pas des Etats-Unis, un fort potentiel immobilier, un dollar canadien bas, une grande ville ouverte chaque année à 150000 nouveaux immigrés, peuplée de quelques Canadiens mais de beaucoup d’Indiens, de Chinois, de Pakistanais et d’Israéliens. Une capitale moderne et mélangée où personne ne force les communautés d’immigrants à s’intégrer… «Une odeur de nouveau monde, de nouvelle vie!» Haïm tient son «ailleurs» et il n’hésite pas à acheter sur plan 120 appartements, plus de la moitié d’une immense tour. A Tel-Aviv, il crée une nouvelle société, Capital Canada, ouvre des bureaux, étale des plans sur papier et un dessin en couleur d’un grand building de verre. Le choix va du grand studio de 50 mètres carrés, avec salon et kitchenette à 50000 dollars (355000 francs environ, 54000 euros), au grand appartement qui en coûte le triple. Les clients se ruent. Souvent en couple. «Quand votre femme vous attend le soir à la maison, cloîtrée par la peur des attentats, et qu’elle vous pose toujours la même question: « Qu’allons-nous faire? », vous, le mari, vous avez enfin une réponse: « Nous allons acheter quelque chose au Canada »», sourit Haïm. Oh! Il ne s’agit pas encore d’émigrer. La plupart achète un, deux ou cinq appartements pour les louer, un investissement solide, dans la pierre et un pays sûr d’exister dans vingt ans.
Pourtant Haïm lui-même écarquille les yeux devant tant d’audace: «Il y a une règle absolue en affaires… ne jamais dépendre d’une seule personne.» Qui va assurer le suivi du dossier, louer les appartements et gérer la copropriété? Haïm, lui, n’a rien signé. «Ils n’ont que ma parole. Dieu merci, je suis parfaitement honnête!» Mieux: la dévaluation du shekel a déjà fait gagner de l’argent aux premiers acheteurs. Dans un pays où tout le monde se veut plus malin que son voisin, les appartements de Capital Canada apparaissent désormais comme la bonne affaire qu’on se chuchote entre amis, la dernière mine d’or enfouie derrière les murs modestes d’une agence immobilière de la rue Ayarkon, près du vieux port de Tel-Aviv. «Je n’arrive pas à croire que j’ai réussi une opération aussi folle», dit Haïm en contemplant la forêt d’autocollants: «vendu» qui recouvre son plan d’occupation.
«Et maintenant, j’ai mieux!» Il se lève d’un bond et introduit une cassette dans un lecteur vidéo. Titre: «le Paradis sur Terre». Dans un univers tropical de carte postale défilent des images… de paysage. Des montagnes, un fleuve, une plage de sable blanc, du vert, beaucoup de vert et de l’espace, énormément d’espace. Le tout barré de messages: «Terrain très facile d’accès, à deux heures à peine de Miami!; température stable, 28 degrés; démocratie; pas d’armée; importante communauté juive; des prix qui grimpent grâce à la proximité des USA!» Haïm propose de futures villas de 100 mètres carrés, 7000 mètres carrés de terrain au Costa Rica près du Pacifique pour moins de 100000 dollars: «Au Paradis… C’est un truc malin, non?» De plus, l’agent assure que le gouvernement du Costa Rica, à partir d’un investissement de 50000 dollars, vous offre automatiquement la citoyenneté. Au cas où…

JEAN-PAUL MARI

«Puisqu’ils veulent nous tuer»

Lena Kondratiev,
professeur d’anglais, 50 ans, Ariel

Depuis quelque temps, Lena ne sortait plus dans la rue sans un grand couteau dissimulé sous son anorak. Il faisait si froid en cet hiver 1993, l’ex-URSS était ruinée, et les cosaques antisémites de Rostov-sur-le-Don menaçaient de prendre le pouvoir. Un soir, son mari, cosaque lui-même, lui a dit: «S’ils viennent chez nous, je me battrai, j’en tuerai un, peut-être deux. Et après? Tu es juive. Partons.»
En arrivant en Israël, ils pensaient s’installer à Jérusalem, mais une amie leur a parlé d’Ariel: une colonie loin de la mer mais avec de belles piscines, l’assurance d’un emploi immédiat, une université, une communauté avec une librairie et bientôt une chaîne de télévision russe. Lena ne savait rien de la Palestine, des colonies, de leur histoire et de ses dangers: elle a dit oui. Aujourd’hui, pour la rencontrer, il suffit de quitter Tel-Aviv par une autoroute à quatre voies qui file droit sur 60 kilomètres à travers les territoires palestiniens pour desservir les 18000 habitants de la colonie. Ariel espère encore s’agrandir et l’Agence juive envoie ses émissaires dans les foires pour recruter des immigrants, notamment en Argentine, en proie à une effroyable crise économique; en Afrique du Sud, que les Blancs quittent progressivement; en France, enfin, où l’on martèle l’argument de l’antisémitisme. Les Russes, eux, sont déjà 1million en Israël et constituent la moitié des habitants d’Ariel.
Lena, professeur d’anglais à Rostov, a aussitôt créé une école du soir pour les nouveaux immigrants, dont un tiers seulement parlent l’hébreu. Son mari, ancien professeur, est devenu responsable de rayon au supermarché. A Ariel, Lena se sent chez elle dans sa villa-datcha avec jardin, son intérieur des années 60, l’énorme aquarium, les poissons-perroquets, le poêle, le rocking-chair, les bouquets de fleurs artificielles et la grosse poupée russe. Autrefois, une jolie route vers Jéricho menait en quarante minutes aux bains de boue de la mer Morte, et celle qui passait près du premier village arabe était embouteillée sur des dizaines de kilomètres par le cortège de voitures venues de Tel-Aviv ou de Haïfa, attirées par le marché du dimanche. Meubles, électroménager, fleurs, tout était vendu à prix détaxé par les Palestiniens, qui marchandaient indifféremment en russe ou en hébreu.
«Tout allait bien jusqu’au premier… accident», dit Lena. L’«accident»? Un Israélien venu d’Ashdod est assassiné. Depuis, le marché du dimanche est fermé, la route à travers le village arabe, abandonnée, et on a achevé en toute hâte la construction de l’autoroute réservée aux colons. Ariel s’est barricadée, a planté d’autres postes militaires, d’autres barrages, d’autres barbelés, et tracé de nouvelles rocades de bitume pour contourner les anciennes. Lena n’a pas changé sa vie, elle continue à rouler de nuit, même si les pierres volent parfois. Mais après «la stupéfaction de l’Intifada», la colère a gagné la communauté russe d’Ariel: «Qu’ont-ils obtenu depuis l’Intifada? Les ouvriers arabes travaillaient ici comme ouvriers maçons ou peintres; les commerçants faisaient fortune au marché du dimanche… Et ils n’ont plus rien!
Lena a découvert le sionisme en Israël, elle a choisi le Likoud, le parti du maire d’Ariel, parce que c’était «un grand parti juif». Et cela lui suffisait. Aujourd’hui, elle a perdu toute confiance dans les Arabes, ne croit pas à une paix prochaine, et se prépare à une longue période de violences. Déjà, elle pensait qu’Ehoud Barak avait fait trop de concessions lors des négociations de Camp David, et elle se dit ahurie qu’Arafat ait osé les rejeter. A Ariel comme dans tout Israël on se répète que «tout leur a été donné» et qu’ils ont «tout refusé». Sa conviction est faite: «Ils veulent nous tuer. Prendre la terre. Toute la terre.»
Du coup, Lena fait bloc derrière Sharon et applaudit à la campagne militaire dans les territoires palestiniens. Ne parlez pas à Lena de la surpopulation à Gaza, des violences à Ramallah, de l’accroissement continuel des colonies ou de négociations, elle vous arrête d’un geste: «L’Intifada m’a appris une chose: ici, nous sommes au Moyen-Orient. Et les Arabes ne comprennent que la force.»

JEAN-PAUL MARI


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