Jean-Paul Mari présente :
Le site d'un amoureuxdu grand-reportage

La Yougoslavie racontée par ceux qui l’ont détruite

publié le 17/09/2006 | par Jean-Paul Mari

Acte I (1987): Le premier galop de Milosevic

Tout a commencé quand il a dit aux Serbes du Kosovo: «On ne vous frappera plus jamais!»
Qui est cet homme sage, debout sur un podium, doigt tendu vers une foule qu’il essaie de calmer? Il dit: «Un nationalisme exclusif qui se fonde sur la haine des autres nationalités ne permet jamais d’avancer.» En ce jour de printemps 1987, Slobodan Milosevic, numéro deux de la Yougoslavie, est venu de Belgrade avec une mission: éteindre le feu nationaliste serbe qui commence à courir ici, dans cette région peuplée essentiellement d’Albanais, le Kosovo. Dans la foule, quelques cris éclatent: «Nous autres Serbes attendons depuis l’époque de Tito! Le Parti communiste n’a rien fait pour nous!» Milosevic hésite un instant puis accepte d’organiser une réunion avec les nationalistes serbes. En faisant cela, il transgresse l’un des principes fondamentaux de la Yougoslavie titiste.
Trois jours plus tard, tout est prêt. Les Serbes défilent au micro, entonnent de longues litanies sur «les Serbes opprimés au Kosovo, les femmes violées, les maisons brûlées, les tombes profanées…». Dans la salle, le responsable du Parti communiste local, un Albanais, souffle, stupéfait, à l’oreille de Milosevic: «Ils mentent! Ils mentent tous!» Oui, ils mentent. Dehors, les nationalistes serbes ont préparé deux camions chargés de pierres. Ils provoquent la police albanaise, les coups et les cailloux volent. Le bruit interrompt la réunion et fait sortir Milosevic. Aussitôt, des hommes s’approchent, les larmes aux yeux, l’air pathétique. «Les policiers! Ils ont chargé. Frappé des femmes et des enfants serbes!» Slobodan Milosevic s’avance, blême, les lèvres serrées. Le moment est crucial. Il joue très gros et il le sait. La peur se lit sur son visage. Il hésite, regarde la foule, et ce qu’il dit va changer le destin de la Yougoslavie: «On ne vous frappera plus jamais.» Acclamations de la foule. D’un doigt rageur, Milosevic confirme: «Plus jamais!» A son retour à Belgrade, le président lui demande: «Dis-moi, Slobodan, à quoi as-tu joué exactement, au Kosovo?» La réponse est simple. Il vient de décider d’enfourcher le grand cheval guerrier du nationalisme serbe. Et galope à la conquête du pouvoir. Quand il reçoit un blâme pour «propos inconsidérés et explosifs», il contre-attaque, fait exclure du Parti son censeur, organise l’assassinat politique du président yougoslave. Désormais, il dit aux foules:«Chez nous, à l’étranger, les ennemis de la Serbie se dressent contre nous. Nous leur disons: « Nous n’avons pas peur. Et s’il le faut nous nous battrons. Pour gagner. La Serbie récupérera le territoire qui lui revient de droit ».» La rue le fête, à grands coups de toasts d’alcool de prune et de flonflons d’orchestres à la Kusturica. Partout les Serbes entendent l’appel à la guerre. Partout Milosevic est devenu un mythe; né au Kosovo, grâce à deux camions de pierres, une vraie provocation nationaliste et de fausses exactions. Le mythe est bâti sur un mensonge.

Acte 2 (1990): L’appel aux armes en Croatie

Quand les services secrets de Belgrade piègent sur vidéo un général croate
Dimanche des Rameaux à Zagreb: «En ce jour, le Christ triomphant entre à Jérusalem. Il y fut fêté comme le Messie… Aujourd’hui, notre capitale est la nouvelle Jérusalem. Franjo Tudjman est venu…» Le vent de folie a gagné la Croatie. L’aveuglement nationaliste s’incarne dans l’élection du président Tudjman. On réveille le feu sous la cendre de la Seconde Guerre mondiale, «Croates oustachis alliés aux nazis», vieilles peurs et vieilles haines. Les Croates décident de s’armer, demandent l’aide des Etats-Unis, qui refusent tout net. Zagreb décide alors de lancer une opération secrète d’achat d’armes en contrebande. Elle sera menée par le général Spegelj, suivie pas à pas par les services secrets serbes, et… elle conduira directement à la guerre.
Deux camions bourrés de kalachnikovs achetées à Budapest passent la frontière. Le reste est disséminé dans des voitures. On en arrête quelques-unes, mais beaucoup arrivent à destination. L’armée yougoslave est toujours fédérale, composée de Serbes, de Bosniaques et de Croates. Spegelj, infatigable, cherche à convaincre deux amis, officiers croates, de l’aider à voler des armes à l’armée. Donc de trahir. A l’écran apparaît brutalement l’image sautillante d’une caméra vidéo installée à l’intérieur du téléviseur du salon, avec la complicité d’un des deux officiers, par les services secrets yougoslaves. On voit et on entend le général Spegelj expliquer que, face à la puissante armée fédérale, les Croates disposent de 80000 hommes équipés seulement de kalachnikovs. «Nous avons le droit de nous armer, insiste Spegelj. Vous ne comprenez pas: nous sommes en guerre.» Les officiers font mine d’hésiter: «Contre qui? – Contre l’armée fédérale!»
Ce document en main, Milosevic va persuader les généraux que l’armée n’a plus le choix: elle doit désarmer les Croates, envoyer les blindés à Zagreb. Il ne lui reste plus qu’à obtenir l’accord de la présidence collégiale, la plus haute instance de Yougoslavie.

Acte 3 (1992): Huis clos à Belgrade

A la présidence collégiale, le camouflet qui a obligé Milosevic à changer ses plans
Ils sont tous là. Tous les représentants de la Serbie, de la Croatie, de la Bosnie, du Monténégro…, la présidence collégiale réunie en urgence, conduite ou plutôt poussée vers le QG de l’armée et sommée de décider l’envoi des blindés en Croatie. Ce qui est en jeu? Tout simplement la guerre.
La responsabilité est écrasante, la salle immense et les silences terribles. Il fait frais, 14 degrés, les hommes ont gardé leur imperméable sur le dos. Les plafonds sont hauts, les rideaux drapés, l’éclairage au néon impitoyable. On fume cigarette sur cigarette, le regard scotché à l’immuable bouteille d’eau minérale posée devant soi. Comme un noyé accroché à une bouée. Le général Kadijevic, ministre de la Défense, prend la parole: «Des traîtres ont élaboré un plan pour anéantir la Yougoslavie.» Silence. «Premier volet de ce plan: la guerre civile. Deuxième volet: l’intervention étrangère. Troisième: l’instauration de régimes fantoches dans toute la Yougoslavie.» Et il propose l’instauration immédiate de l’état d’urgence dans tout le pays.
Tout le monde baisse la tête. On n’entend que le crayon du militaire qui frappe la table à petits coups. Vingt-cinq secondes d’un silence de plomb. «Si vous refusez… c’est la mort de la Fédération. A vous de voir!» Un temps. Un coup de crayon. «A vous de voir…» On passe au vote. En commençant par l’allié le plus sûr. C’est oui, évidemment. Le Croate, lui, refuse. «Cette intervention armée n’est qu’un prétexte pour agrandir la Serbie. Elle va déclencher la guerre.» Le représentant du Kosovo cède, un autre dit niet, les votes se succèdent. Il faut cinq voix pour. On en est à quatre contre deux. Il reste un vote à recueillir. Il sera décisif.
C’est celui du représentant bosniaque, Bogic Bogicevic. Il est à la fois bosniaque et serbe, redoute de voir la Bosnie emportée par la guerre civile, et il fait toujours passer en premier les intérêts de la Yougoslavie. La pression, écrasante, le recroqueville dans son fauteuil de cuir. Il hasarde: «Je souhaite qu’on en discute davantage.» Au milieu de la table, le président de séance, un Serbe, s’emporte: «Cela ne rime à rien… Vote! Pour ou contre. Mais vote, Bogic!» L’autre respire un grand coup et souffle: «Toute intervention irait à l’encontre du but recherché…» C’est non. Le président referme sèchement son dossier: «La séance est levée.» Milosevic a perdu la première bataille. Les Bosniaques ont barré la route à son armée. Pas pour longtemps.
La suite? Elle est racontée par un proche de Milosevic. Calmement: «Nous avons décidé de changer de tactique. Nous déploierions des troupes dans les zones serbes de Croatie. Les Croates déclencheraient la guerre. Et alors nous pourrions nous emparer de ces territoires.» Ce qui fut fait.

Acte 4 (1991): Le martyre de Vukovar

Côté serbe comme côté croate, carte blanche aux extrémistes
Il est grand, blond, porte des lunettes noires, le ventre et le nez boudinés, et n’en finit pas d’appeler à la guerre: «Nous les Serbes sommes en danger. Des hordes fascistes croates menacent les femmes et les enfants de nos villages. Elles planifient le génocide des Serbes», martèle l’ultranationaliste Viktor Seselj dans ses meetings. On ne se méfie jamais assez des gens qui crient que les autres vont forcément les massacrer. Seselj en meeting, Seselj en casque rond et gilet de combat sur le terrain, Seselj en costume cravate face à la caméra… L’extrémisme sous tous les angles. Comme les Serbes Arkan et Bokan, ou le Croate Susac. Des deux côtés, on fait monter la pression à Vukovar. A coups de barrages sauvages et de provocations. Des deux côtés aussi, d’autres hommes essaient d’empêcher le pire.
Josip Reih-Kiel, chef de la police croate de Vukovar, est sur tous les fronts. Brun, mince, moustachu, les yeux très bleus, on le voit apparaître sur les points chauds, ouvrir sa veste, montrer sa ceinture sans armes pour convaincre les miliciens de lever les barrages. A Borovo-Celo, faubourg de Vukovar, les Serbes encerclent le quartier. Une nuit, Josip est emmené en voiture par un chef nationaliste croate sur une hauteur qui domine la ville. Josip n’en croit pas ses yeux quand il voit l’autre sortir un lance-roquettes du coffre de la voiture et tirer. Le premier projectile pulvérise un tracteur sur le barrage; le deuxième atterrit dans un champ de maïs; le troisième frappe une maison de la ville… L’expédition a été conduite par Susac, actuel ministre de la Défense, une énorme provocation commanditée par la branche extrémiste du Parti croate, un des alliés les plus proches du président Tudjman.
La réaction serbe ne se fait pas attendre. On demande l’aide des volontaires extrémistes de Seselj: ils accourent. Le président Tudjman, «au vu de la situation», mobilise. Ne reste plus qu’à éliminer les derniers hommes de paix. Josip, qui a compris le danger, va à Zagreb demander sa mutation au ministre de la police. «Sauvez-moi!» Requête accor-dée. Le jour prévu pour son départ, un dernier incident, étrange, l’entraîne sur un barrage. Il n’y trouve personne, sauf un policier de réserve venu deux jours plus tôt lui demander une kalachnikov. Et c’est avec cette arme qu’il abat Josip de seize balles.
La voie est libre. Vukovar peut s’enflammer: 88 jours de siège, 3000 tanks serbes qui tirent jour et nuit sur la ville, des Croates qui forcent l’armée fédérale à se battre pour chaque mètre de terrain. A bout de forces, le chef des miliciens croates marche treize heures dans les champs de maïs pour franchir les lignes ennemies. Il fonce à Zagreb demander au président Tudjman les armes lourdes qui lui font cruellement défaut. Tudjman promet. Mais les canons n’arriveront jamais. Vukovar subit un long martyre. Un argument de poids pour Tudjman et ses alliés allemands pour obtenir la reconnaissance de la Croatie. Vukovar tombe, le nouvel Etat est reconnu. Les Serbes ont pris la ville mais Tudjman a gagné une bataille diplomatique. Josip, le policier épris de paix, est mort.

Acte 5 (1992): Premier « nettoyage ethnique » à Zvornik

Le chef des ultras serbes: «C’est Milosevic qui m’a demandé d’envoyer mes hommes»
Ce jour-là, un représentant de l’ONU fonce vers Zvornik, «connu pour sa prospérité et sa douceur de vivre», rappelle un film touristique yougoslave. «Dans un virage, ma voiture a patiné. Sur du sang, raconte le fonctionnaire. Côté serbe, l’artillerie tirait sans arrêt. On m’a dit: « N’allez pas plus loin. Là-bas, tout le monde est fou! »» Zvornik est un carrefour routier et ferroviaire habité, entre autres, par 49000 Musulmans. A la mairie, Seselj lui-même aurait lu la liste des personnes importantes à abattre. Ses milices vont «nettoyer» la ville, maison par maison.
Images. Dans la rue, on ramasse un homme, civil, baignant dans une grosse flaque de sang. Trois miliciens saisissent une femme, par ses vêtements. Son pull-over a un gros trou dans le dos. Pas besoin de la soutenir: la mort l’a surprise, les bras pliés, les mains en l’air, raide comme un animal foudroyé. Les miliciens, aux airs paysans, la jettent sur le plateau d’un camion-benne, à côté d’autres corps. Puis ils soufflent, s’essuient les mains et se remettent à la tâche, comme des éboueurs tranquilles. «J’ai vu personnellement quatre ou cinq camions remplis de cadavres. Hommes, femmes et enfants, témoigne le fonctionnaire de l’ONU. En tout, 2000 personnes ont été portées disparues.» Les autres, femmes, enfants, vieillards, en pleurs, un ballot sous le bras, prennent le chemin de l’exode. On vient d’effacer ici près de cinq siècles de présence musulmane. Il y aura bien d’autres Zvornik. Mais loin des caméras, que les miliciens interdiront très vite.
«Je ne peux pas nier que Zvornik ait eu lieu, dit calmement Seselj. Les meilleures unités de combat, les bérets rouges, venaient des services spéciaux de Serbie. Comme l’ensemble de mes forces.» Depuis qu’il a été écarté par le numéro un à Belgrade, Seselj n’est pas avare de précisions sur le rôle joué par le président: «Milosevic contrôlait absolument tout. C’est lui qui m’a demandé d’envoyer mes hommes. L’opération a été planifiée à Belgrade. Tout s’est parfaitement déroulé comme prévu.» Face à la caméra, Slobodan Milosevic lève les mains au ciel: «Personne ne peut croire que ce qu’on décrit comme un génocide ait été organisé par Belgrade et par moi-même. C’est tout à fait impossible!» En substance, on croirait réentendre le vieux débat: «Je n’ai fait qu’exécuter les ordres», plaide le boucher. «Ce n’est pas moi qui ait donné ces ordres», répond le politique. Il est vrai qu’il s’agit du procès du «nettoyage ethnique». Un crime contre l’humanité.

Acte 6 (1992): Izetbegovic en otage

Troc sur l’aéroport: un président contre un général et ses troupes…
«J’ai une bonne nouvelle et une mauvaise, annonce le casque bleu au général Mackenzie, chef du QG à Sarajevo. La première est que j’ai bien trouvé la poste. La deuxième est qu’elle est entièrement détruite.» Dehors, les forces serbes appuyées par les MiG et les chars de l’armée fédérale attaquent la ville dans trois directions à la fois. Dans la bataille, une caserne de l’armée fédérale est encerclée, avec son général, par les troupes bosniaques. Le président bosniaque Alija Izetbegovic doit regagner en avion Sarajevo. Le casque bleu chargé d’assurer sa protection à l’aéroport ne voit rien venir, se lasse et rentre à son QG. Dans l’avion du président, le pilote apprend qu’il peut se poser, «à ses risques et périls». Il transmet. Izetbegovic réfléchit un instant, puis décide: «Allons-y.»
Dès son arrivée à l’aéroport, qui est sous contrôle serbe, le président bosniaque est fait prisonnier par les militaires. Dans le hall, un groupe d’enfants doit être évacué hors de la capitale. Une mère inquiète téléphone de Sarajevo pour prendre des nouvelles. Par miracle, son appel aboutit dans le bureau du directeur. Izetbegovic prend le combiné: «Bonsoir madame, je suis le président de la Bosnie-Herzégovine. Voulez-vous avertir la présidence que je suis là, retenu prisonnier par l’armée? Voulez-vous répéter? Voilà, c’est bien cela. Merci. Bonsoir madame.» Et il raccroche.
Le soir du 2 mars 1992, le journal télévisé de Sarajevo s’ouvre sur cet incroyable multiplex. Le pré-sentateur: «Monsieur Izetbegovic, êtes-vous à la base militaire?» Izetbegovic: «Oui, je suis prisonnier.» Ejup Ganic (vice-président bos-niaque), très énervé: «Pourquoi ne revenez-vous pas à la présidence?» Izetbegovic: «Parce que le général m’en empêche.» Ejup Ganic: «C’est absurde!» Izetbegovic: «C’est la pure vérité! C’est quoi, cette ligne?» Ejup Ganic: «Une ligne radio. Le téléphone est coupé. Mais vous êtes le président d’un Etat souverain, l’armée ne peut pas vous garder prisonnier.» (On entend des coups de feu dans le lointain.) «Belgrade ne s’en sortira pas comme ça. Ils doivent vous relâcher!» Le présentateur: «Qu’en dit le général?» Le général: «Monsieur Izetbegovic est ici. Je suis prêt à faire un échange. Il sera libre si on autorise mes troupes à quitter Sarajevo.»
Invraisemblable marchandage! La discussion se poursuit hors antenne. Ejup Ganic négocie avec le général serbe, lui-même encerclé. Il prévient: «Vous êtes cerné. Même un oiseau ne passerait pas. Nous avons miné les égouts. Vous jouez avec la mort.» On finit par accepter un échange, en dessinant un itinéraire compliqué pour un convoi qui sera encadré par des véhicules de l’ONU. Ejup Ganic, le vice-président, prévient une dernière fois: «Prenez soin du président et tout se passera bien. Nous vous laisserons partir vous et vos hommes… Mais si ça merde, on vous fera tous sauter la gueule. Jusqu’en haut du mont Trebevic!» La colonne traverse des quartiers dévastés, parsemés de cadavres et de tanks brûlés. Des Bosniaques ouvrent le feu sur les camions serbes. Assis dans le blindé de l’ONU, face à Izetbegovic, le général serbe porte la main à sa ceinture, prêt à abattre le président. C’est le chaos.
Plus tard, une fois l’ordre de cessez-le-feu appliqué, le général libéré et le président en sécurité, tous les responsables bosniaques se rendent à la mosquée. Afin de rendre grâces, la paume des mains tournée vers Allah, pour la fin heureuse de la plus invraisemblable des prises d’otages.

Acte 7 (1994-95): Les puissances du monde contre les seigneurs de la guerre

Radovan Karadzic: «Si l’Occident avait envoyé 10000 hommes…»
18 décembre 1992. Lord Owen arrive à Sarajevo: «Surtout, ne rêvez pas que l’Occident va arriver et tout régler. Ne vous bercez pas d’illusions.»
Trois mois plus tard, après le massacre de Srebrenica et la prise d’otages des casques bleus, l’Otan lance enfin une campagne de bombardements massifs contre les positions des Serbes de Bosnie.
Radovan Karadzic, leader des Serbes de Bosnie, avait déclaré un jour, au sujet du plan Vance-Owen, qu’il a rejeté: «Je savais que si l’Occident envoyait 10000 hommes pour occuper Zvornik et couper le couloir d’approvisionnement, c’en serait fini de nous.» Jean-Paul mari

«Yougoslavie : suicide d’une nation européenne», Canal +, le 30 octobre, 20 h 35.


COPYRIGHT LE NOUVEL OBSERVATEUR - TOUS DROITS RESERVES