Malaisie. Abus. 400 enfants victimes de leurs professeurs de religion
la police se porte au secours de centaines d’enfants victimes d’abus sexuels et de violences dans des foyers religieux islamiques
Les autorités malaisiennes ont secouru des centaines d’enfants de foyers où ils auraient été victimes d’abus physiques et sexuels, et ont arrêté des dizaines de personnes.
L’inspecteur général de la police, Razarudin Husain, a précisé que 402 enfants, âgés de un à dix-sept ans, avaient été secourus lors de descentes de police effectuées mercredi dans plusieurs foyers des États de Selangor et de Negri Sembilan.
Elles ont conduit à quelque 170 arrestations, dont celles d’enseignants de religion islamique et de gardiens de foyers.
Les premières enquêtes ont révélé que les victimes étaient abusées sexuellement par les personnes qui s’occupaient d’elles, et forcées d’abuser à leur tour d’autres enfants, a déclaré l’inspecteur général lors d’une conférence de presse.
« Les victimes qui étaient malades n’étaient pas autorisées à se faire soigner avant que leur état ne devienne critique », a-t-il déclaré, ajoutant que des enfants, certains âges de cinq ans à peine, avaient été brûlés avec des cuillères chauffées.
Il a précisé que les enfants victimes seraient temporairement hébergés dans un centre de formation de la police à Kuala Lumpur.
« Ces enfants ont vécu des horreurs inimaginables et auront besoin d’aide médicale et psychologique sur le long terme », a commenté Robert Gass, représentant en Malaisie de l’agence de l’ONU chargée de défendre les droits des enfants.
Selon la police, ces hébergements étaient gérés par un groupe Global Ikhwan Services and Business (GISB), qui gère notamment des restaurants et des supermarchés en Malaisie, Indonésie mais également en France ou en Grande-Bretagne. Quelque 5.000 personnes y sont employées. Selon la police, ce groupe qui entretient des liens avec la secte islamiste Al-Arqam, interdite dans le pays en 1994, exploitait les enfants et utilisait la religion afin de collecter des dons.
L’entreprise a démenti et précisé dans un communiqué qu’il ne gérait pas ces centres d’hébergement. « Il n’est pas dans notre politique de faire des choses allant à l’encontre de l’islam et ses lois », a-t-il écrit mercredi dans un communiqué. Et d’insister : « L’entreprise ne s’est jamais engagée dans des activités contraires à la loi, notamment en ce qui concerne l’exploitation d’enfants en tant que travailleurs »