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Netanyahou: tant qu’il y aura la guerre…

publié le 20/03/2025 par Malik Henni

La trêve a volé en éclats. Gaza est à nouveau sous les bombes. Et le chaos est régional. En toile de fond, la volonté d’Israël d’entraîner l’allié Trump dans une guerre contre l’Iran

Déluge de feu sur Gaza

La volonté d’un homme a mis fin aux espoirs de paix à court terme. Benjamin Netanyahou, soutenu par sa coalition d’extrême droite, bafoue toutes les règles du droit de la guerre au nom de deux objectifs : empêcher à tout prix la naissance d’un État palestinien et bénéficier de l’immunité juridique que lui fournit le poste de Premier ministre. Il a déclenché un déluge de feu contre la bande de Gaza, où au moins 470 personnes sont mortes en 48 heures à cause des bombardements.

La valise ou le cercueil

Il le fait parce qu’il le peut. Donald Trump et son administration sont les plus opposés au droit à l’autodétermination des Palestiniens depuis plus de 50 ans. Les États-Unis maintiennent leur envoi d’armes et de munitions, ce qui les rend complices de potentiels crimes de guerre. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a été très clair sur le fait qu’il bénéficiait du soutien sans faille de Washington et a laissé aux Palestiniens deux choix : la valise ou le cercueil. L’intention génocidaire ne peut pas être plus claire.

Le chaos dans la région

Et le chaos et la désolation se sont propagés partout dans la région. Les bombardements et les incursions israéliennes au Liban avaient provoqué le départ des troupes du Hezbollah de la ligne de front syrienne, contribuant à l’affaiblissement de Bachar el-Assad ; le nouveau pouvoir de Damas peine à contrôler ses troupes, et des massacres d’Alaouites ont pu avoir lieu à cause du vide de pouvoir ainsi créé. Treize mille réfugiés sont entrés au Liban, où ils alimentent malgré eux une crise sans fin depuis 1947. La Syrie est toujours la proie des ambitions d’expansion israéliennes : depuis les hauteurs du Golan, occupées depuis 1967, l’État hébreu veut imposer un protectorat au sud de Damas, au nom de la soi-disant protection des Druzes. Tel-Aviv a au contraire alimenté les divisions en bombardant les installations militaires syriennes le 25 février, premier jour des consultations entre Ahmed al-Charaa et les différents partis confessionnels et ethniques.

Le Liban toujours occupé

Au Liban, Israël ne respecte pas l’accord de novembre dernier passé avec la milice chiite et occupe toujours une partie du territoire. Les patrouilles aériennes, qui terrorisent la population, sont presque quotidiennes. Les États-Unis veulent forcer la main au nouveau Premier ministre, Nawaf Salam, dont l’armée de 80 000 hommes manque de tout et ne peut faire appliquer la résolution 1701 des Nations unies, qui vise à démanteler les milices. En échange d’une aide économique substantielle, l’envoyée spéciale américaine Morgan Ortagus lui demande d’aller au conflit avec le Hezbollah et son tuteur iranien.

L’Iran, la cible et le danger nucléaire

C’est cela que veut à tout prix Netanyahou : arriver à déclencher la guerre entre les États-Unis et l’Iran. Donald Trump a fait frapper les rebelles houthis au Yémen et accentue la pression sur Téhéran, dont la perte de ses alliés du Hamas, la fuite d’Assad et la mort de Hassan Nasrallah, le chef charismatique du Hezbollah, ont détruit la ligne de défense, d’où un repli sur le programme nucléaire. Programme que Netanyahou a plusieurs fois juré par tous les moyens qu’il n’adviendrait jamais.


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