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Retour au Zimbabwe

publié le 03/02/2013 | par Jean-Paul Mari

Le parfum capiteux me submerge dès les premiers pas sur le tarmac. Un mélange de fragrances musquées des jacarandas, d’odeurs boisées des bougainvillées et de nuances pimentées de la sauge sauvage. Puissant et lourd comme la terre gorgée par la bruine chaude qui tombe sur Harare.
Dix ans que je n’avais plus humé cette odeur d’Afrique. Le Zimbabwe était alors un pays prospère dont l’agriculture en faisait le grenier à céréales du continent. Jusqu’à la réforme agraire, nécessaire mais mal conduite. Elle sera dévastatrice et générera une longue crise politique, économique et sociale.

Seuls deux appareils patientent sur le parking de l’aéroport, devant la tour de contrôle à peine éclairée. Avec sa silhouette de minaret blanc, elle a des airs de phare abandonné. Tout comme le hall d’arrivée, silencieux et moite, plongé dans la torpeur d’une fin d’après midi qui attend les pluies. L’impression est déroutante après l’escale frénétique de Dubaï, le hub principal du Golfe persique qui ne s’arrête jamais. Toujours bondé, à midi comme à minuit, on y louvoie entre les boutiques de valises japonaises, les dégustations de vin du Chili, les vitrines de bijoux au poids et la dernière Ferrari en promotion.

La brève escale de Lusaka, paisible capitale zambienne cernée d’exploitations agricoles, nous avait pourtant accoutumé à une certaine indolence, confortée par le survol de la savane clairsemée de bosquets du nord Zimbabwe, jusqu’à Harare. Des épineux à perte de vue, quelques lits de rivières asséchées et l’immense tache miroitante du Lac Kariba, l’une des retenues artificielles les plus vastes de la planète.

Le débarquement est paisible et nonchalant, si différent des arrivées dans les autres capitales africaines qui vous bousculent, vous entraînent dans la foule et le bruit. Avec deux millions de passagers par an, l’aéroport ne fonctionne qu’à 20 pour cent de ses capacités. Il accueille quelques vols quotidiens et de rares touristes dont la majorité sont chinois. Toujours aucune cohue devant les deux guichets où l’on délivre les visas.

L’ambiance est décontractée mais le temps semble parfois très long quand l’agent de service doit improviser devant une coupure en euros trop importante ou une case mal remplie sur le formulaire. Par 35 °C et 80 % d’humidité, la patience se désagrège vite dans la transpiration. Au grand étonnement des fonctionnaires, surpris du manque de patience du visiteur qui ne peut être que « bienveillant » envers le pays qui sort lentement d’un long blocus politique.

La nouvelle route menant au centre ville est encore en travaux. On y a déjà comblé tous les nids de poule et stabilisé les accotements mais pas encore un gué de rivière asséchée qu’il faut franchir au pas. On traverse des lotissements boisés et séduisants entre des portions de savane herbeuse avant de rejoindre le centre-ville et le premier embouteillage.

La ville n’a guère changé. Les larges avenues sont toujours fluides et le parc automobile, visiblement récent, affiche sa préférence pour les marques coréennes. L’ambiance est bon enfant. Les conducteurs respectent feux et stops, patientent sans klaxonner, prennent le temps d’acheter le Herald ou des bombons aux vendeurs ambulants équipés d’un gilet fluorescent. Le long des rues quadrillées à l’américaine, les magasins sont de nouveau ouverts. Des grandes surfaces aux gondoles pleines, des supérettes aux étals débordant sur les trottoirs, des comptoirs de boissons où l’on vend de l’alcool…
Malgré ses deux millions d’habitants, Harare est restée une ville de province.

Lundi à Harare

C’est l’ouverture de la grande convention Sanganai organisée pour promouvoir le tourisme, attirer les investisseurs étrangers et réintégrer le Zimbabwe dans la globalisation. L’organisation est à l’heure zimbabwéenne qui varie selon les obligations familiales, la météo, l’humeur, la sensibilité politique…

Les employés, pléthoriques, restent modelés par l’esprit « organisé» de la Révolution. Devant l’imprévu, ils se figent mais conservent le sourire. Le protocole est omniprésent, surtout dans les tribunes où se côtoient ministres, honorables députés et cadres de partis. Le ton est sérieux, les gestes codifiés et le discours rodé par vingt ans de communication étatique. Mais soudain, un air de rumba congolaise balaye l’estrade officielle. Un officier et une déléguée déboulent sur la scène et dansent en couple, mimant un coït très suggestif. Ces quelques minutes de délire enflamment le public et les politiques qui se dérident jusqu’à la prochaine allocution.

Très vite, les joutes verbales reprennent entre ministres et dauphins potentiels. On cite les grands hommes de l’Histoire, Nehru, Mandela et l’actuel Président Mugabe. On évoque les USA pour qu’ils se souviennent que le Zimbabwe est un État indépendant, on tance le Royaume Uni pour ses sanctions mais on ménage la France et l’Union européenne afin de conserver un rapport diplomatique a minima. On fustige les sanctions internationales qui étranglent toujours l’économie et chacun prépare déjà les prochaines échéances électorales de mars. Elles seront capitales pour le pays !

Dans les tribunes du gouvernement, les femmes sont plus nombreuses que les hommes. Elles sont discrètes mais semblent détenir un pouvoir « occulte ». Elles ont les cheveux courts, portent des toques en fourrure et des chapeaux ethniques. Les plus spectaculaires sont Ndebele, le second groupe tribal du pays.

Parmi les orateurs, Arthur Mutambara est le plus charismatique. Le vice Premier ministre a la carrure, le geste fluide et le regard enflammé d’un futur leader. Il enchaîne menaces et humour, brandit le bâton et la carotte, s’enthousiasme pour le panafricanisme régional qui renforce le pays.
« Seuls, nous ne sommes rien, mais avec nos voisins d’Afrique australe, nous sommes grands ! »

Dans ses propositions pour redresser l’économie, il préconise le tourisme culturel. Comme Walter Mzembi, le Ministre du tourisme qui veut « faire des affaires » avec l’histoire du Zimbabwe. Celle des temps anciens à travers les ruines exceptionnelles des peuples shona et towa qui ont donné au pays son nom, et celle de la Révolution post-coloniale en développant l’activité dans les townships.

Mardi à Highfield.

Harare transpire sous les 38 °C. Le violet des jacarandas égaie les avenues et les bougainvillées éclairent les pelouses d’un vert lumineux. Malgré les travaux permanents et un service de voirie encore insuffisant, la ville montre un visage séduisant. Ce matin, je reviens à Highfield pour une inauguration. Le township a été choisi par le gouvernement comme capitale du futur tourisme culturel. Il devient ainsi le lieu où il faut être car c’est aussi le terrain où se préparent les prochaines élections de mars. On y entretient la mémoire et la flamme du Zanu Pf, le parti au pouvoir, qui doit aujourd’hui cohabiter avec d’autres formations politiques comme le M.D.C du Premier ministre Tsangvirai ou le ZDP de Kisinoti Mukwazhe.

Le cortège avance au pas, encadré d’enfants, de familles à pied, de cyclistes, de voitures. A chaque arrêt les coffres s’ouvrent grand sur des réserves de glaces, de sodas, de sandwichs…La procession s’arrête enfin devant une simple bâtisse dont la façade jaune exhibe des impacts de balle…La maison de Mugabe, Président en exercice.

Devant, sa photographie protégée par un auvent accueille le visiteur qui doit franchir une grille pour rejoindre une première cour où un orchestre rasta « chauffe » l’assistance sur un Mbira dzavadzimu. Une autre cour, plus petite, où s’agglutinent les fidèles du régime, enfin un patio fermé où les cadres sont assis. Encore beaucoup de femmes, même dans le service d’ordre. Elles portent des tailleurs ou de simples tee-shirts et les hommes des costumes stricts ou des tuniques bariolées. Les cheveux sont ras, bouclés ou tressés en longues nattes rastas. Visiblement, on n’aime guère l’uniformité !

Seul les Anciens, le Parti et ses cadres, semblent insuffler une certaine autorité à l’assistance hétéroclite.
Ce soir, une soirée est offerte à la Presse et aux investisseurs étrangers. La moitié de la salle est déjà occupée par des canapés qui accueilleront les huiles et ministres du régime. Les quelques bouteilles d’alcool alignées sur un guéridon leur sont réservées, traçant ostensiblement une frontière entre le pouvoir et ses invités, locaux ou étrangers, qui consommeront des sodas. La démarche, réfléchie et affirmée, marque ostensiblement les limites du pouvoir.

Mercredi à Mbare

Depuis second street, la principale rue commerçante du centre ville, dix minutes, à peine, suffisent pour rejoindre Mbare, le plus grand township de la capitale. Cette banlieue populaire, qui porte le nom d’un grand chef shona, conserve une réputation sulfureuse. Tour à tour révolutionnaire, anarchiste ou mafieuse selon les sensibilités politiques du moment, elle a toujours fasciné et inquiété.

Avec ses simples maisonnettes, ses arrière-cours poussiéreuses et sa voirie basique, Mbare n’est pourtant pas un ghetto miséreux. Peut-être parce qu’elle abrite Curio, le plus vaste marché de l’agglomération. On y vend tout à même les trottoirs ou sous une immense charpente surchauffée par un soleil lourd.

Entre lumières crues et pénombre tamisée, on y marchande de l’artisanat encore authentique et utile, des meubles en bois massif, de simples nattes et des instruments de musique dont le fameux Mbira dzavadzimu, le « piano à pouces » qui accompagne toutes les fêtes et cérémonies. L’instrument est basique avec sa vingtaine de lamelles métalliques arquées sur un socle en bois mais il permet de créer une infinité de sons et de vibrations qui enflamment toujours les nuits d’Harare. Dans les recoins les plus sombres, à peine éclairés par des rayons de lumière où flottent des paillettes de poussière, le marché des onguents, des potions et des substances mystérieuses.

Qu’elle soit blanche ou noire, la magie demeure l’une des composantes essentielles des sociétés africaines.
Dehors, les étals de nourriture sont de nouveau copieusement achalandés et les fripes en tas succèdent aux piles de journaux populaires.
Après des années de censure, la Presse retrouve une écriture critique et voit ses ventes progresser. Surtout le Herald dont les colonnes sont courtisées par tous les courants politiques.

Jeudi politique

C’est l’ouverture de la Copac, la grande convention politique en charge de la nouvelle Constitution. Elle réunit tant de délégués qu’Harare n’arrive pas à tous les loger.
Ils arrivent à pied ou en limousines officielles et sont accueillis dans l’entrée du palace où se tiennent les réunions. Difficile de reconnaître, pour un observateur étranger, les puissants des plus modestes. Tous affichent leurs sensibilités dans des tenues vestimentaires hétéroclites. Smokings, robes fendues, boubous, tailleurs chics, bonnets rasta, tongs. Seul l’empressement du personnel donne quelques indications sur la hiérarchie.

Un peu à l’écart, Joice Mujuru, la vice présidente semble réservée. Elle fait rarement les Unes de la Presse mais elle maîtrise les arcanes du pouvoir depuis plus d’une vingtaine d’années. On la dit redoutable!
Le Premier ministre Morgan Tsvangirai, occupé par un divorce tumultueux avec son épouse « selon la coutume », Locardia Karimatsenga, se fera représenter par un cadre politique du parti.

Pendant que l’on discute dans les salons, chacun dispense ses commentaires en « off » à la Presse écrite. La campagne pour les prochaines élections de mars s’annonce déjà très engagée.
Le général Augustine Chihuri réclame des effectifs accrus dans la police pour combattre la petite délinquance qui repart à la hausse en même temps que l’économie. Mesdames Ncube et Matibiri, toutes deux commissaires divisionnaires influentes, confirment ses propos !

Le major Nyikayaramba craint l’infiltration et le financement occulte des partis politiques locaux par des pays de l’ouest en vue d’affaiblir le régime.
Le ministre des mines, Obertr Mpofu, reconnaît vendre des diamants au marché noir pour contrer les sanctions. Le gisement de Marangu, à l’est, est fabuleusement riche mais l’État n’en a tiré que 600 millions de dollars en 2012. Depuis novembre, les sanctions ont été enfin levées et le Zimbabwe est de nouveau libre de gérer sa production en association avec ses voisins d’Afrique australe.

Quant au docteur Douglas. Monbeshora, il souhaiterait simplement que l’État investisse dans des machines portatives pour dépister les maladies vénériennes, dont le sida. Sa probité est reconnue par tous mais l’argent manque !
Enfin, on évoque le concours de « miss courbes » organisé par l’agence Zim Gossip Models. La soirée, très médiatisée, éclipse presque la grande réunion politique. Impossible d’ y entrer sans carton d’invitation !

Vendredi à Borrowdale

Les premières fortes ondées annoncent un week-end humide. La saison des pluies est proche, toujours attendue avec plaisir, même en ville. Peu de badauds devant l’immeuble d’Angwa city où boutiques et bureaux occupent plusieurs étages. Celui de Kurigamunde, longtemps vitrine de l’État, a des airs un peu défraîchis.
Je remonte Entreprise road, l’avenue qui mène aux beaux quartiers et aux enclaves riches.

Très vite, le centre ville quadrillé à l’américaine laisse la place à des avenues larges et boisées où une végétation drue camoufle des immeubles officiels. Ici, le pouvoir est à la campagne, un concept hérité du temps de la colonisation. Le seul homme politique de poids à résider à Harare est le maire. Tous les autres sont rassemblés à quelques kilomètres, en dehors de l’agglomération. Tout comme la prison, l’armée, les gendarmes…
Voici Japango, un complexe commercial destiné aux privilégiés. Des petites boutiques installées autour d’un vaste parc où l’on flâne entre sculptures et œuvres d’artistes zimbabwéens.

Plus au nord, le quartier de Newland shopping avec ses magasins ouvrant sur la rue deviendra bientôt un immense mall climatisé.
Tout proche, Chisipite, une autre banlieue chic où les imposants massifs de fleurs cachent des propriétés somptueuses parfois équipées de piste pour hélicoptères. Enfin voici Borrowdale, le Neuilly local.
Le plan d’urbanisme concocté par les anciens colons était remarquable de cynisme. Ils avaient établi les quartiers chics à l’est pour que l’élite ait le soleil dans le dos le matin pour se rendre en ville. De même le soir pour regagner leur cocon. Les classes populaires étaient installées dans le sud-ouest, à l’inverse !

Le must des résidences protégées est à Brooke Borrowdale, une enclave résidentielle construite avec les fonds d’un célèbre joueur de golf richissime. Murailles opaques, miradors élancés, surveillance permanente, tout y est pour rassurer ses résidents. Ils sont à 90 % blancs et comptent quelques indiens et grands patrons de couleur du cru.

Une femme blonde habillée de rose fait son jogging devant les façades reproduisant une rue de Londres, sous le regard vigilant d’un gardien perché dans un mirador. Les parkings débordent de limousines et de 4X4 opulents. Si le « quartier » vit toujours selon un apartheid basé sur les revenus, l’émergence d’une classe moyenne portée par la nouvelle économie tend à restreindre ces poches de résistance.

Vendredi économique

Pendant une dizaine d’années, l’économie du Zimbabwe s’est lentement désagrégée après la réforme agraire qui a figé le secteur de l’agroalimentaire et entraîné le pays dans la récession et une inflation folle. Plusieurs trillions de pourcentage par an ! L’abandon de la devise locale pour le dollar US a stoppé la chute et relancé les investissements mais l’outil industriel n’a pas été modernisé. Après deux années de progression, le budget de l’État stagne, pénalisé par les importations massives.

Un zimbabwéen urbain consomme principalement des denrées achetées hors des frontières. Cela commence dès le petit-déjeuner avec le café, le sucre, les gâteaux…L’eau courante est traitée avec des produits fabriqués en Afrique du sud. Idem pour le savon, les parfums, le dentifrice. Seul les œufs et les laitages de Dairibord échappent à l’invasion des produits du voisin sud-africain et de Chine. Même la farine qui sert à fabriquer la sazda, le plat national, provient souvent de Zambie.
Plus d’un tiers du budget de l’État est ainsi absorbé par ces importations

.

Samedi et dimanche à Great Zimbabwe

Dix ans que je n’étais pas revenu mais le site n’a guère changé.
Seuls quelques nouveaux lodges dont la clientèle, locale, se réapproprie ces ruines longtemps mythiques dont le pays a pris le
nom après l’indépendance. Dzimbabwe, la maison de pierre en
langue shona.

Pendant des siècles, les griots d’Afrique colportèrent la rumeur d’une ville fabuleuse érigée au sud du Sahara et du Sahel, bien au delà des grands royaumes Ashanti, Dogon et des nébuleuses tribales du centre du continent. Une cité monumentale de pierre au cœur d’une Afrique de cases en terre battue et branchages.

Au XVI ème siècle, des marchands portugais, de retour d’un long périple depuis l’océan Indien, confirment l’existence d’un royaume isolé et décadent au cœur de l’Afrique dite alors « des ténèbres. » Ils décrivent une ville de pierre, monumentale, ceinte de remparts qui  » tutoient  » les nuages, où l’on s’égare entre allées et coursives labyrinthiques, où le bétail et la nourriture abondent, où l’or et les métaux précieux se ramassent à la pelle.

La ville, estimée à plus de 20.000 habitants, va dominer le commerce du sud de l’Afrique entre le XII ème et le XVIII ème siècle, et s’affirmera comme trait d’union entre le nord et le monde swahili ouvert sur l’Asie. On y a retrouvé des assiettes Ming, des faïences de Perse, de la verroterie de Syrie, des aiguières de Venise…

Ce n’est qu’en 1868 que des Européens redécouvrent le site sur les hauts plateaux de la Rhodésie alors baptisée Mashonaland. Entre les fleuves Zambèze et Limpopo, au creux d’une vallée verdoyante, ils s’émerveillent devant ces constructions sophistiquées où les moellons de granite, ajustés sans mortier, s’intègrent parfaitement au terrain vallonné. Ils ont retrouvé Dzimbabwe !

Le site est tellement extraordinaire qu’il va susciter rumeurs et thèses folles pendant des dizaines d’années. On évoque l’héritage de tribus sémites oubliées, de peuples pharaoniques émigrés, d’extra-terrestres exilés…On doute surtout qu’elles puissent être l’œuvre d’une civilisation noire « forcément » primitive. L’indépendance de l’ancienne colonie de Rhodésie déclarée au milieu des années 60 par Ian Smith, colon convaincu de la supériorité de la race blanche, impose une censure totale pour ne pas donner plus de publicité à cet ancien empire noir, si brillant !

Aujourd’hui, Great Zimbabwe reste le site archéologique le plus fascinant au sud du Sahara. L’imposante colline fortifiée qui surplombe la plaine d’une centaine de mètres est parcourue de fortifications qui se confondent avec les falaises de granit et les monolithes caparaçonnés de lichens. Ses nombreuses ruines demeurent encore mal connues.

Le Grand enclos d’Imbahuru et son enceinte elliptique de 600 mètres de circonférence, une dizaine de mètres de hauteur et 5 mètres d’épaisseur émerveille les rares voyageurs. Tout comme le million « estimé » de blocs de pierre qui ondulent entre terrasses ouvertes et passages fermés, parfaitement imbriqués sans aucun mortier.

Le site, seulement fréquenté par quelques touristes et d’imposants cynocéphales lymphatiques en quête de rapine, reste un espace de nature avec ses hautes herbes mordorées où alternent aloès échevelés, euphorbes altiers et d’innombrables buissons de poinsettias, de jacarandas, de flamboyers…
Sa mise en valeur sera le signe d’un retour à la normalité. Enfin !


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