Retour en Sibérie
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De retour en Sibérie, je l’ai trouvée semblable à un tableau de Repine, comme
vu à travers la vitre d’un bus sale où les passagers, silencieusement entassés,
expirent de la buée… Treize ans après
Poutine 1er, cette Sibérie est encore un
peu Far Ouest, tellement à l’Ouest qu’il est à l’Est…
Sibérie donc. Même chez un Russe ce nom projette encore les pires images
:
l’insupportable climat, la sauvagerie des éléments, l’âme courageuse des
indigènes ou le magnétisme mystique du Baïkal… Et pourtant, malgré ces
caricatures (qui n’en sont pas toujours !), la région ne manque pas de res
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sources : vaste comme plus de vingt France, elle représente près de 80% de
la Russie et la plupart de ses richesses. Un proverbe raconte même comment
Dieu eut si froid en survolant ces lieux que ses mains tremblantes laissèrent
échapper tous les trésors qu’elles contenaient : pétrole, gaz, or, minerais,
bois précieux, eau douce… Sans compter la multitude des peuples : Tatars,
Bouriates, Iakoutes, Tchouktches, Poumpokoles, Samoyèdes, Nénets, rus
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sisés par l’empire puis rejoints par des Lithuaniens, Allemands, Ukrainiens,
Chinois, Coréens, et tant d’autres que l’histoire, le hasard, la folie et l’espoir
ont guidé jusqu’ici… Dès lors, vivre la Sibérie sans être sibérien, c’est presque
vivre l’Histoire comme si on y était ; comme du Dostoïevski vivant, et couvert
par le tumulte des Toyotas et des I-phones..
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