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Visa pour l’image 2021. Projection: « Chrono climat »

Photos évenements publié le 04/09/2021 | par Jean-Paul Mari

grands-reporters.com soutient « Visa pour l’image », le plus grand festival de photojournalisme français.
Du 28 août au 24 septembre 2021 à Perpignan.


Aller sur le site de Visa pour l’image.

CHRONO CLIMAT

Retour sur une année de catastrophes climatiques.

samedi 4 sept. 2021

Voir un extrait

  Expositions

Nariman El-Mofty

« Fuir la guerre au Tigré ».

Il continue d’être hanté par les massacres chaque nuit, de crier dans son sommeil. Le côté droit de son visage et son cou sont couverts de cicatrices. Abrahaley Minasbo, un danseur de 22 ans dont le corps était un outil d’expression, vit désormais avec une main en partie amputée.

Des membres d’une milice amhara sont venus le trouver chez lui dans la ville de Mai-Kadra le 9 novembre 2020. Ils l’ont traîné dehors, battu à coups de marteau, de hache, de bâton et de machette, puis l’ont laissé pour mort.

Dans cette communauté de réfugiés vulnérables, aux portes du conflit qui fait rage dans le Tigré éthiopien, ceux qui ont fui les combats sanglants ont tous été témoins de l’horreur. Certains ont marché pendant des jours pour atteindre la frontière, avant d’être entassés à bord de bus ou de camions pour un pénible trajet de onze heures jusqu’à un camp.

Alors qu’un véhicule démarrait, un bébé s’est mis à hurler et son frère l’a porté à la fenêtre pour qu’il respire, disant que l’enfant était affamé et déshydraté, que le bus était trop bondé.

 

Photographe anonyme

« la révolution du printemps » en Birmanie

 

Des manifestations et une répression meurtrière secouent le pays depuis que l’armée a pris le pouvoir lors d’un coup d’État le 1er février, emprisonnant et évinçant la chef du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi.

Après avoir dans un premier temps fait preuve de retenue face aux manifestations pacifiques, aux grèves et à la désobéissance civile, l’armée a fini par faire régner la terreur pour écraser le mouvement pro-démocratie, connu sous le nom de révolution du printemps.

À l’heure où je rédige ce texte, plus de 800 personnes ont perdu la vie aux mains des militaires et de la police, beaucoup d’une balle dans la tête, des milliers ont été blessées, plus de 4 000 manifestants ont été arrêtés et certains ont été enlevés.

 

 

 

 

 

Antoine Agoudjian

Arméniens, un peuple en danger

La photographie a ouvert la boîte de pandore d’une mémoire enfouie en moi. Né en France, j’ai entrepris il y a trente ans dans la pénombre une quête vers la lumière en cherchant à mettre en images les récits légués par mes grands-parents rescapés d’un génocide, celui des Arméniens en 1915.

Jusqu’en 2015, j’ai constitué une fresque en noir et blanc chargée de la mémoire d’un monde anéanti, cherchant la trace de vestiges engloutis dans des lieux empreints du vide laissé par l’effacement d’un peuple.

Il y a six ans, j’ai décidé d’ouvrir une nouvelle page dans mon travail en passant à la couleur et initier ainsi une symbiose entre mémoire et histoire. Tout en restant dans l’évocation, je souhaitais par cette rupture esthétique intégrer le réel dans ma démarche, afin que le présent se superpose au passé.

Cynique dialectique de l’histoire où l’on retrouve, avec l’État islamique et sur le même théâtre, l’éveil des stigmates légués par l’Empire ottoman au crépuscule de son existence.

 

 

Olivier Jobard

Éthiopie, exils et dérives

 

L’Éthiopie vacille. Tiraillée de tous côtés par les tensions agraires et ethniques, le pays continent voit sa population s’échapper. Elle fuit à pied, sur les routes de l’exil économique, vers l’Arabie Saoudite. Elle fuit, en famille, la guerre du Tigré. Moustafa, 23 ans, a, pour sa part, dû revenir chez lui. Fauché par une balle en plein exode, ce jeune paysan se rêvait un autre destin. Il incarne désormais, malgré lui, une certaine jeunesse éthiopienne privée d’avenir.

 

En Éthiopie, j’ai découvert un pays au bord du gouffre. Partout, la terre manque. Tantôt asséchés, tantôt inondés, les sols fertiles sont disputés entre les différents groupes ethniques qui contestent les redistributions des régimes passés.

Ce problème écologique et agraire entraîne un exode sans précédent. J’ai accompagné les migrants éthiopiens dans leur voyage vers l’Arabie Saoudite. Un pays qui incarne pour eux un eldorado où ils pourront gagner de quoi vivre dignement. Ils s’y rêvent ouvriers, capables de payer à leurs familles une maison « en dur ».

Le rêve ne se concrétise que pour certains. Partis à pied pour un périple de plus de 2000 kilomètres, la route se révèle une épreuve aux risques mortels. Les morts de déshydratation ou par noyade pendant la traversée de la Mer Rouge sont nombreuses, les affrontements ethniques s’y reproduisent.

La torture est presque un passage obligé dans un Yémen en guerre, livré au règne des milices locales et des mafias éthiopiennes de la migration. Pour beaucoup, la route s’arrête à Aden, capitale du Sud Yémen, où les migrants atterrissent en n’ayant plus de quoi payer la suite du périple.

 

Dans ce pays à l’avenir incertain, je me suis attaché au destin de Moustafa. Migrant, il rêvait d’échapper à sa condition de paysan. Il a été fauché par une balle au Yémen, alors qu’il allait passer la frontière avec l’Arabie Saoudite. Après six mois de galères dans un pays en guerre, il a été rapatrié en Éthiopie.

Il vit désormais de la mendicité car son vieux père est trop pauvre pour s’occuper de lui. Moustafa rêve d’un « petit exil » à Addis Abeba, la capitale, pour ne pas déshonorer sa famille en mendiant . Sa trajectoire à la dérive m’apparait comme l’incarnation d’une jeunesse éthiopienne sans horizon, pour qui la fuite à tout prix reste l’unique option.

 

Pour d’autres Ethiopiens, ce fut même l’exode. Fin 2020, une guerre éclair au Tigré a conduit des dizaines de milliers de familles à tout quitter. En un jour, combats et bombardements les ont poussées vers le Soudan voisin. Dans ce pays parmi les plus pauvre au monde, les Ethiopiens sont devenus réfugiés, sans savoir s’ils pourront un jour regagner leur pays. Là encore, les profonds désaccords agraires nourrissent une violence aux motifs politiques complexes. Le nouveau pouvoir tente de se débarrasser de l’ancien. Une nouvelle distribution des terres s’opère dans la violence. Ces récentes graines de la discorde emportent dans la bataille une paix si fragile.

 

Ces reportages ont également été réalisés avec l’aide du Figaro Magazine et de La Croix Hebdo.

 

MAJID SAEEDI

Afghanistan

 

 

Durant toute ma vie professionnelle, je n’ai cessé de passer d’une zone de conflit à une autre. Mais l’année dernière, pour ce projet, je me suis concentré exclusivement sur ces hommes et ces femmes dont la vie a été anéantie par la guerre en Afghanistan, un pays où je me rends depuis plus de dix ans.
(…)
Majid Saeedi

Eric Bouvet

1981-2021 : 40 ans de photographie – Hors cadres

 

L’horloger mesure la course du temps, le photographe l’arrête. C’est autant sa liberté que sa contrainte. Libre de mettre le monde en pause le temps d’une image. Contraint par un cadre technique dont il doit s’affranchir pour embrasser du regard l’étendue de la terre. Car, pour exercer le plus beau métier qui soit, il y a un prix à payer : celui de porter une immense liberté créative au service de la stricte documentation de l’humanité.

C’est l’essence du photojournalisme. Un objectif merveilleux. Une gageure. Dans la pratique, le monde n’est jamais noir ou blanc, mais tout en nuances de gris. Ses peurs tues, le chasseur d’images crues doit concilier deux réalités antagonistes : aimer le monde et le montrer tel qu’il est. Chercher le contraste, cette opposition de deux choses dont l’une fait ressortir l’autre. Mais laquelle choisir ?

 

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