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Voyage au coeur du Hamas

publié le 20/12/2006 | par Jean-Paul Mari

Cible privilégiée des forces israéliennes dans la bande de Gaza: l’infrastructure politique et militaire du Hamas qui revendique depuis trois ans les attentats les plus meurtriers perpétrés en Israël. Comment fonctionne, dans la clandestinité, le Mouvement de la Résistance islamique ? Qui sont les terroristes kamikazes qu’il recrute? D’où vient l’argent qu’il distribue aux pauvres et aux familles des «martyrs»? Jean-Paul Mari a mené l’enquête à Gaza. Reportage


Il a l’air très intimidé. Agé de 10ans, 12 peut-être. En savates, les mains croisées sur la poitrine comme un communiant. Chaleur et silence dans la mosquée. Quelques ventilateurs chaotiques tournent en grinçant. Sur une table, un brancard orange recouvert d’un linceul noir cousu de fil d’or. Régulièrement, une main soulève le tissu qui recouvre la tête du «martyr».

Cette nuit, l’homme a rampé, seul, vers le poste israélien d’Erez, à la frontière nord de la bande de Gaza. Il était armé d’une kalachnikov, de deux grenades et d’un Coran. Une dizaine de balles lui ont troué le corps. Le visage est déformé, le front est recouvert d’un mouchoir blanc, les yeux sont vitreux et du sang coagulé poisse ses lèvres. Le gosse en savates se penche, embrasse trois fois la bouche du shahid, sa joue, son front, puis se relève, très pâle, comme s’il avait baisé un saint.

Derrière, d’autres attendent leur tour. Ils sont une bonne centaine, de 8 à 18ans, des enfants du camp de réfugiés de Jabaliya, réputés sales gosses, toujours une insulte à la bouche ou une pierre à la main. Seul ce linceul noir d’un combattant du djihad leur impose le respect. «Que veux-tu être plus tard?», ont demandé des psys à des enfants de Gaza âgés de 12ans. Un tiers d’entre eux ont répondu: «Martyr.»

Il suffit d’assister à une parade militaire du Hamas, de voir les gamins s’agglutiner, bouche bée et regard illuminé, devant les militants en cagoule brandissant vers le ciel une arme automatique ou une hache pour savoir qui est leur héros, leur mythe, leur légende. Ici, un enfant rêve du Hamas et tout jeune militant cherche à atteindre le sommet, Ezzedine Al-Qassam, la branche militaire du Hamas.

Leur modèle, le voici: athlétique, barbu, le teint étrangement pâle, un homme d’un grand calme, calibre 9mm sous la ceinture, qui s’assied en jetant de brefs coups d’œil autour de lui: «Chacun d’entre nous sait qu’il va mourir. Moi, je suis déjà mort.» Il se sait recherché, gagne du temps, change de maison chaque nuit, n’utilise plus de voiture, se déplace en transports en commun accompagné d’un garde du corps et a débranché son portable, batterie désolidarisée, pour éviter d’émettre le moindre signal détectable: «La technologie d’Israël est infiniment supérieure à la nôtre. Il faut être prudent.»

Le chef de cellule se méfie des avions F-16 et des «collaborateurs» palestiniens. Sa seule défense: le secret et la clandestinité dans une organisation soigneusement compartimentée. Les militants ne connaissent pas les visages de leurs responsables militaires, et chaque cellule est limitée à trois ou cinq combattants. Entre les différents noyaux, des cloisons étanches et des cellules fantômes prêtes à prendre le relais en cas de malheur: «Derrière mon groupe, il en existe un deuxième, prêt à agir, avec son leader désigné. Et derrière lui un autre, en troisième ligne.» Combien de cellules dans Gaza? «Bien assez pour faire le travail.» La branche politique du mouvement ne lui transmet jamais d’ordre de mission précis, elle donne la direction: combat ou trêve. Les objectifs, eux, sont clairs: tout ce qui est israélien à l’intérieur de la bande de Gaza, aux frontières ou en Israël.

Infiltrations, attaques de poste, de patrouille ou de bus, tirs de roquettes contre les colonies, kamikazes munis d’une ceinture d’explosifs… «Aucune préférence, le travail est militaire, j’adapte mon arme à la cible.»
Les artificiers du Hamas ont mis au point trois modèles de Qassam, des roquettes artisanales. La n° 1, trop imprécise au-delà de 4kilomètres, est réservée aux colonies situées à l’intérieur des territoires occupés, tout comme le deuxième modèle de roquette, à peine plus sophistiqué. La Qassam n° 3 reste efficace jusqu’à 15kilomètres, et peut toucher la ville d’Ashkelon, en territoire hébreu: «On progresse au coup par coup, par erreurs corrigées.»

Il y a trois semaines, son commando a réussi à faire sauter une mine au passage d’une Jeep militaire: trois soldats blessés. Les représailles ont été immédiates. En plein jour, dans une rue du sud de Gaza, un hélicoptère de Tsahal a pulvérisé à coups de missile la voiture occupée par des membres d’Ezzedine al-Qassam. «Ce jour-là, j’ai perdu des amis», dit le combattant.
Depuis le début de l’Intifada, il reconnaît avoir perdu beaucoup d’amis. Pourtant, à chaque projet d’opération, ses hommes se disputent pour mener des actions suicidaires.

Lui-même est entré au Hamas à 14ans, lors de la première Intifada. Il avait 26ans quand la seconde a éclaté: «Mon grand-père possédait 800hectares de terres avant 1948. Aujourd’hui, ma famille vit à dix dans une pièce d’un camp de réfugiés. Je n’espère rien de cette vie. Sinon me battre le plus durement possible avant de mourir en mar-tyr.» Soudain, un bruit de réacteur, haut dans le ciel, au passage d’un F-16. Tout le monde se tait. Le garde du corps supplie du regard. Le clandestin récupère son téléphone et sa batterie, fixe son calibre 9mm à la ceinture, se lève, salue en invoquant Dieu et s’en va d’un pas tranquille.

Dehors, on bute sur la lèpre des murs, tagués des visages de combattants morts, noms noirs sur flaques de peinture rouge, rouge sang, rouge feu, slogans enflammés ou désespérés au nom de Dieu et des morts: «Pleure Liberté. Et retiens tes larmes, mère. La victoire a son prix.» Mentalement, on réexamine la sinistre équation mathématique qui interdit l’espoir à Gaza: 1,2million de Palestiniens dans un rectangle de 11kilomètres sur 50, une population dont la moitié a moins de 15ans, bouclée dans 360kilomètres carrés – calculez la densité au kilomètre carré – par une clôture de barbelés électrifiés. D’où il faut retrancher 25% du territoire, réservés à… 6000colons israéliens protégés eux-mêmes par d’autres bunkers, d’autres barbelés, d’autres frontières. 24000ouvriers qui ne travaillent plus en Israël, une économie effondrée de moitié dès le début de l’Intifada. Le travail, l’espace et le mouvement interdits, le ciel et la mer enfermés dans une bande de terre prison.

Sur le papier, l’équation paraît infernale. Dans la réalité, c’est pire. On regarde la Méditerranée, son ciel bleu écrasé par des murs de plus en plus gris, lugubres: Gaza a inventé la noirceur en plein soleil. Il y avait déjà l’occupation, il y a maintenant le Hamas, le voile imposé aux femmes, l’interdiction stricte de l’alcool, l’intégrisme des mœurs, l’islamisme devenu le seul manuel d’une société où les cortèges ne suivent que manifestations politiques et enterrements de martyrs. Gaza la sensuelle renâcle mais se tait.

Entendons-nous, le territoire n’a pas sombré dans l’intégrisme islamique.Mais, en l’absence d’une quelconque négociation de paix, plus personne n’a d’arguments à leur opposer.Le Hamas est devenu en quelques mois aussi populaire –29,5% – que l’historique parti d’Arafat. Hamas, Mouvement de la Résistance islamique, un acronyme qui veut dire aussi… «enthousiasme».

Au départ, en 1978, il n’y avait rien, sinon un mouvement issu des Frères musulmans, créé en toute légalité en Israël par le cheikh Ahmed Yassine. Le cheikh est un étrange vieillard, maigre et barbu, un corps éthéré, quasiment paralysé depuis un accident de jeunesse. Objet de dévotion, il apparaît rarement en public, la tête toujours recouverte d’un voile blanc, les pieds et les mains soutenus par des coussins, et il parle d’une voix faible, quasi inaudible, relayée par un micro. Mais le propos est ferme, le ton intransigeant sur la question palestinienne et il appartient au Majlis al-Choura, le Conseil consultatif, la plus haute instance du Hamas. Mis en prison de 1989 à 1997 par Israël, libéré à la suite d’une bavure du Mossad en Jordanie, il revient porté en triomphe par la rue de Gaza.

Pour les islamistes, deux voies sont possibles: la «voie horizontale», qui vise à changer le peuple, à le faire revenir à Dieu, et la «voie verticale», celle de la révolution. A l’époque d’avant le Hamas, le mouvement du vieux cheikh choisit la «voie horizontale» des Frères musulmans, il ne parle pas politique, lutte contre les hérétiques et les déviants de l’islam et s’implante en profondeur dans les mosquées, les associations de charité et les universités.
La première Intifada éclate dix ans plus tard. C’est un mouvement contre l’occupation, massif et populaire. Ne pas y participer, c’est perdre le contact avec l’opinion publique. Le 14décembre 1987, cinq jours seulement après le déclenchement de l’Intifada, naît le Hamas, Mouvement de la Résistance islamique. Quelques mois plus tard, le 18août 1988, la charte du mouvement fixe les nouveaux objectifs: libérer la Palestine et créer un Etat islamique, refuser l’occidentalisation de la société arabe et devenir le seul représentant du peuple palestinien.

C’est une charte de combat. Le Hamas, qui va devenir rapidement le principal rival de Yasser Arafat, s’oppose à toute négociation avec Israël. Il revendique la Palestine, toute la Palestine. Venu du religieux, il doit apprendre la politique; mouvement spirituel autrefois officiel, il lui faut aussi plonger en partie dans la clandestinité. Sous l’autorité du Majlis al-Choura, le Hamas se divise en trois branches, deux d’entre elles «ouvertes» et la troisième «fermée». D’abord, le Dawa, responsable des actions de recrutement, d’entraide sociale et de collecte des fonds; ensuite, l’Aalam, chargé de l’instruction idéologique, de l’information et de la propagande; enfin la branche de la sécurité, secrète, chargée de punir les traîtres, les dealers de drogue et les collaborateurs.

A Gaza et en Cisjordanie, la branche militaire Ezzedine al-Qassam compterait jusqu’à 3000combattants à la discipline proverbiale, formés à la guérilla urbaine. Longtemps, ses hommes se limitent à des attentats à la kalachnikov ou au poignard. Après le massacre de Palestiniens par l’extrémiste juif Barouch Goldstein dans la mosquée du Tombeau des Patriarches à Hébron, en février 1994, un artificier du Hamas dit «l’ingénieur» met au point des ceintures d’explosifs.

Deux ans plus tard, le Mossad lui envoie un téléphone cellulaire piégé. «L’ingénieur» disparaît, mais la méthode des bombes humaines, devenue systématique, continue à semer la terreur en Israël. Entre-temps, les leaders du Hamas ont évolué. «Voilà quinze ans, c’étaient des prêcheurs qui parlaient en termes religieux de bons et de mauvais musulmans», dit un journaliste de Gaza. «Aujourd’hui, quand cheikh Yassine manie les mots « politique, révolution, résistance ou alliance »… j’ai l’impression d’entendre le Arafat d’antan!»

Pour acquérir la linguistique et les outils théoriques d’un combattant, il vaut mieux lire les ouvrages du Che et se frotter au langage marxiste et à l’expérience des guérilleros de tout horizon qu’écouter la prière de la mosquée d’Al-Azhar. Voilà ce que les islamistes ont appris. Où? En prison, bien sûr. «En prison, chaque jour est programmé», dit Ali Qassem, un intellectuel qui a bien connu la détention en Israël. Tôt le matin, petit déjeuner, meeting politique ou religieux, débat, puis trois heures de lecture personnelle, partie d’échecs ou conversation, puis dîner et nouvelle session politique… «A ce rythme, on n’a pas une minute à soi!»

Les détenus avalent un livre par jour; parmi eux, médecins, journalistes et ingénieurs programment des sessions spécialisées, des cours d’hébreu ou d’anglais. «Surtout ne pas penser à l’extérieur, il faut garder l’esprit clair, rapide, concentré. L’enfermement est un grand exercice intellectuel.»
Conçue pour tuer la résistance, la prison la nourrit. L’expert coranique du Hamas discute avec l’intellectuel marxiste, il découvre ses outils et apprend à écouter l’athée. Trois ou quatre ans de détention, et l’ignare lanceur de pierres reprend des études à l’université; quinze ans de cellule, et l’illettré devient maître en révolution: «Grâce à la prison, le Hamas est sorti de sa mosquée.»

A l’extérieur, l’ancien détenu n’est jamais seul, l’organisation lui tend les bras. Le Hamas est riche de l’argent recueilli auprès des pays musulmans, l’Arabie Saoudite et l’Iran entre autres, un budget annuel estimé à 30millions de dollars. Dans les pays du Golfe mais aussi en Europe et aux Etats-Unis, des associations collectent des fonds pour ses organisations charitables. A Gaza, où 2habitants sur 3 vivent au-dessous du seuil de pauvreté – moins de 2euros par jour – et où l’Autorité palestinienne d’Arafat est synonyme de corruption, les islamistes du Hamas «ont les mains propres», dit, admiratif, Adnan, médecin pédiatre dans une ONG européenne: «Ils donnent à ceux qui en ont besoin, voilà la clé de leur succès.»

Dans les locaux d’Al-Salah, la plus grande association de Gaza, l’assistante porte un voile serré jusqu’aux commissures des lèvres et les épaules rentrées avec l’air de s’excuser d’exister. Dans son bureau, Jaber Aliwa, 30ans, responsable de Gaza, se bat au téléphone contre le gel bancaire consécutif à la décision de l’Europe de placer le Hamas sur la liste noire. «Notre action risque d’être paralysée», dit le responsable. Il étale les chiffres: 4000familles soutenues, 16000malades, 15000orphelins «fils de martyrs ou fils de collabos, peu importe!», 18jardins d’enfants, 2écoles, «700élèves avec un uniforme, de vrais repas, des classes avec ordinateurs et laboratoires», 236employés qui distribuent des paniers de nourriture pour la fête du ramadan ou l’Aïd-el-Kébir. Budget annuel: 380000dollars.

Quand les bulldozers israéliens, à la recherche de tunnels de contrebande, entrent dans Rafah pour raser en une seule fois 114maisons, Al-Salah réussit – gel bancaire ou pas – à distribuer 110000dollars au millier de sans-abri.
Al-Salah est partout, s’occupe de tout, des maisons, des corps, des âmes. Dans une pièce, quatre veuves; ici, on dit «Oum», la mère. D’abord, Oum Adnan, quatre orphelins, elle vient ici depuis vingt ans, envoie ses trois enfants au lycée, l’aîné en fac et tout le monde en camp de vacances islamiques, l’été, sur la plage. Et Oum Fadhi, jeune veuve de 32ans, venue consulter la psy pour sa fille de 14ans qui refuse d’aller à l’école. Et Oum Kuntia, 37ans, mari mort d’un cancer, huit enfants, qui ne survit que grâce à l’association. Et Oum Nabil, 55ans, belle femme au regard clair, quatorze enfants, qui vient de gagner un concours de récitation du Coran. Oum Nabil, dont la maison familiale s’effondre, abandonnée par l’Autorité palestinienne, a été aussitôt prise en charge par Al-Salah: «Sans eux, je ne serais rien.»
Social, religieux, militaire, politique… l’impact idéologique du Hamas est énorme.

Aujourd’hui, loin de l’image désuète des prédicateurs barbus en babouches, il attire à lui une «nouvelle génération» de militants modernes et déterminés. Ils ont entre 20 et 35ans, portent barbe et cravate, sont enseignants, journalistes, comptables, banquiers, docteurs ou ingénieurs. «Je suis né avec la mort du nationalisme», dit Mohammed Ismaïl, 27ans. «Gamin quand l’Autorité palestinienne est arrivée, adolescent plein d’espoir sur le retrait d’Israël des colonies, horriblement déçu ensuite. Toutes les options ont échoué. Voici venu le temps du Hamas.»

N’entre pas qui veut dans l’organisation. Abou Faudel, 24ans, jean et chemisette, étudiant en communication à l’université, a dû affronter un conseil de cadres, jurer de sa loyauté «à la charte, à Dieu, à l’islam. Sacrifier sa vie pour libérer la Palestine. Ne jamais se rendre ou se soumettre. Jamais.» Abdallah, 30ans, fines moustaches et lunettes, est un expert en finances. A la fac, les meilleurs élèves étaient au Hamas. Lui fréquentait la mosquée cinq fois par jour. Arrêté en Israël, durement interrogé pendant deux mois, il a rejoint la branche du Dawa et s’occupe de la formation des jeunes:«Pour préparer la génération à venir – spirituellement, mentalement, physiquement – parce que le vrai combat n’a pas encore commencé.»

Soudain, une nouvelle explosion dans le ciel. Un F-16 vient de franchir le mur du son et le ballet continue, parfois remplacé par le bruit de tondeuse à gazon d’un drone qui promène son œil électronique au ras des toits de Gaza. Ici, c’est le quotidien. Parfois entrecoupé par un tir de roquette sur une colonie, l’explosion d’une mine, une attaque suicide sur un poste-frontière ou une nouvelle incursion de bulldozers dans les maisons de Rafah, c’est une survie au jour le jour faite de menace, d’enfermement et de suffocation.

Il suffirait pourtant d’un peu d’espoir, d’une trêve qui dure, sans assassinats ciblés ni bombes humaines avec, au bout du chemin, une ouverture sur un avenir différent. Le Hamas est devenu un véritable parti politique, avec ses modérés et ses extrémistes, capable de semer la terreur en Israël ou de proposer une trêve, selon le contexte, de jurer de reprendre toute la Palestine mais d’accepter, comme le cheikh Yassine, un Etat dans les frontières de 1967. Capable aussi d’écouter son opinion publique quand elle lui intime, comme en 1996, l’ordre d’arrêter ses kamikazes.

Aujourd’hui, avec une Autorité palestinienne en déliquescence, des accords d’Oslo en miettes, une «feuille de route» mort-née et un jeu politique réduit à un face-à-face complice entre Sharon et le Hamas… on en est très loin! «Au début de l’Intifada, le Hamas avait du mal à recruter un simple célibataire pour se faire sauter en Israël, dit Gazi Ahmed, un intellectuel islamiste.

Aujourd’hui, étudiants, pères de famille, pauvres ou de classe moyenne, les candidats se bousculent!» Et quand un Palestinien, bardé d’une ceinture d’explosifs, réussit à déchiqueter des civils innocents, dans un bus de Jérusalem ou un bar de Tel-Aviv, la rue de Gaza danse de joie. «Ils tuent nos enfants, on tue les leurs, constate Gazi Ahmed. Il n’y a plus de lieux épargnés, plus de civils, plus d’individus épargnés… C’est une guerre ouverte, sans limites, sans tabous.» Œil pour œil, le degré zéro d’une politique réduite à une simple balance de la peur. Les kamikazes du Hamas ont de belles morts devant eux.

JEAN-PAUL MARI


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