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Algérie. Série Benjamin Stora De Montreuil à Janson-de-Sailly (Épisode 3)

publié le 25/10/2021 | par Jean-Paul Mari

Une maison surpeuplée à Montreuil, un garage aménagé dans le 16ème arrondissement de Paris et un HLM à Sartrouville, tel est le décor de cette métropole que Benjamin Stora découvre à l’aube des années 1960. Une France qui n’aime ni les étrangers, ni les Pieds Noirs et encore moins les arabes…

 

Benjamin Stora à la fac de Nanterre en 1970• Crédits : © Archives privées Benjamin Stora

L’écossais Jim Clark, remporte le grand prix de Monaco, Les israéliens viennent d’exécuter Eichman, Sihanouk fait un carton plein aux élections législatives au Cambodge tandis que Frank Morris et les frères Aglin s’évadent de la prison d’Alcatraz à San Francisco. On est le 12 juin 1962. Benjamin Stora, lui, arrive à l’aéroport Orly. Sa vie ne sera jamais plus comme avant. Il découvre le silence qui envahie ce pays à l’heure des vacances d’été. Et il découvre Montreuil, puis le 16ème arrondissement de la capitale, le lycée Janson-de-Sailly, Sartrouville, le lycée de Saint Germain-en Lay.

Dans l’exil, ce qui me précipite avec mes parents, c’est la chute sociale. La solitude est née à ce moment là et elle commence sur le plan social. Et c’est pour ça que quand 68 va arriver la question sociale, la question de classe pour moi est plus importante que la question ethnique. (…) Mes parents sont restés solitaires mais moi je me suis socialisé, je faisais du football et du vélo avec mes copains de Sartrouville.  Je partageais les valeurs de la culture classique française (cinéma et musique) et de la contre-culture américaine.

Benjamin Stora à la tribune, derrière, du congrès de fondation de l’Unef ID, à Nanterre en 1980• Crédits : Archives privéesBenjamin Stora

Une succession de chocs pour celui qu’on appelle le Pied Noir et qui tente de ne plus faire tâche en dissimulant son accent si bien popularisé par Robert Castel dans un sketch intitulé « l’accent des autres ». Pour les parents, tout est à refaire, à reconstruire avec une famille éparpillée dans toute la France. Et alors qu’ils ne cessent de repenser à leur « paradis perdu », pour Benjamin, l’Algérie s’éloigne rapidement car sonne l’heure de l’assimilation. L’OCI va l’y aider.

Prise de parole militante en 1973• Crédits : © Archives privées Benjamin Stora

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