Une semaine au Prix Bayeux. Palmarès. Evgeniy MALOLETKA et Mstyslav CHERNOV, le talent des Ukrainiens consacré.
ainSPÉCIAL grandsreporters.com est sur place au Prix Bayeux des correspondants de guerre (Calvados -Normandie) pour assurer tout au long de la semaine une chronique, en direct, des évènements les plus marquants et de l’actualité/
ACTU : Le palmarès complet. fin 29e édition.
L’œil de grands-reporters.com
– Une soirée des Prix émouvante qui se termine par une ovation, debout, aux photographes ukrainiens Evgeniy MALOLETKA et Mstyslav CHERNOV, Associated Press, qui ont été les seuls journalistes à couvrir de l’intérieur le siège de Marioupol et emportent les plus grands prix à Bayeux.
– Des expos impressionnantes, « Marioupol » bien sûr mais aussi l’exposition Albert Londres et la photographie, une découverte. Et les gangs à Haiti ou une magnifique plongée originale dans le Darfour en guerre
– Des soirées-débats à la Halle aux Grains ou dans un Pavillon pleins à craquer ( de 1150 à 1500 personnes en soirée) avec un public, venu de Bayeux, de Caen ou d’ailleurs. captivé pendant trois heures d’affilée sur des sujets de géopolitique ( Tchétchénie – Femmes en Afghanistan- Guerre d’Ukraine )
– Des projections de films forts en soirée ( « Tranchées », « Shooting War », « Fixer », » Children of the ennemy », etc)
– Le dévoilement émouvant de la stéle 2022 au « Mémorial des reporters » dédiée aux reporters tombés cette année ( avec les proches et les familles des reporters disparus).
– Un salon du livre avec une trentaine d’écrivains où le public se pressait pour parler aux auteurs, découvrir les ouvrages et..les acheter, en repartant pour certains lecteurs avec des piles de bouquins sous les bras…Vive la crise!
Une véritable communion entre reporters et public de Bayeux, jeune ou plus âgé, des journalistes venus des quatre coins de la planète, un Bayeux en paix, autrefois en guerre, avec une Ukraine sur le volcan de la guerre.
Cette 29e édition, riche, forte, intense, sensible, sincère, est un des plus grands succès du Prix Bayeux des correspondants de guerre.
Et sus aux faiseurs de soupe! -:))
LE PALMARES COMPLET
TROPHÉES ATTRIBUÉS PAR LE JURY INTERNATIONAL
TROPHÉE PHOTO – PRIX NIKON
1er prix : Evgeniy MALOLETKA – The Siege of Mariupol – UKRAINE – ASSOCIATED PRESS
TROPHÉE PRESSE ÉCRITE – PRIX DU DÉPARTEMENT DU CALVADOS
1er prix : Mariam OUEDRAOGO – Axe Dablo–Kaya : la route de l’enfer des femmes déplacées internes
– BURKINA FASO – EDITIONS SIDWAYA
TROPHÉE RADIO – PRIX DU COMITÉ DU DÉBARQUEMENT
1er prix : Maurine MERCIER – Guerre en Ukraine : une mère et sa fille racontent deux semaines de
viols et de terreur à Boutcha – UKRAINE – France INFO – RTS
TROPHÉE TÉLÉVISION – PRIX AMNESTY INTERNATIONAL
1er prix : Théo MANEVAL et Pierre DEHOORNE – Viktor et le baiser de la guerre – UKRAINE –
France 5 – C dans l’air
TROPHÉE TÉLÉVISION GRAND FORMAT – PRIX INTERNATIONAL CRISIS GROUP
1er prix : Philip COX – Le Spiderman du Soudan – SOUDAN – THE GUARDIAN
PRIX JEUNE REPORTER (PHOTO) – PRIX CRÉDIT AGRICOLE NORMANDIE
1er prix : Abdulmonam EASSA – La rage pacifique ne meurt pas – SOUDAN – FREELANCE pour LE
MONDE, THE NEW YORK TIMES, GETTY IMAGES
PRIX DE L’IMAGE VIDEO (TÉLÉVISION ET TÉLÉVISON GRAND FORMAT) – PRIX ARTE /
FRANCE 24 / FRANCE T֤ ÉLÉVISIONS
1er prix : Mstyslav CHERNOV – Marioupol – la mort d’une ville ukrainienne – UKRAINE –
ASSOCIATED PRESS
PRIX SPÉCIAUX
PRIX RÉGION NORMANDIE DES LYCÉENS ET DES APPRENTIS (TÉLÉVISION)
1er prix : Dorothée OLLIERIC, Nicolas AUER, Mortaza BEHBOUDI – Les petites filles afghanes
vendues pour survivre – AFGHANISTAN – France 2
PRIX OUEST–FRANCE – JEAN MARIN (PRESSE ÉCRITE)
1er prix : Nicolas DELESALLE – Ukraine : le convoi de la dernière chance – UKRAINE – PARIS
MATCH
PRIX DU PUBLIC (PHOTO) – PARRAINÉ PAR L’AGENCE FRANCAISE DE DÉVELOPPEMENT
1er prix : Vadim GHIRDA – War in Ukraine – UKRAINE – ASSOCIATED PRESS
Le salon du livre ( Grand Pavillon )
Une trentaine d’auteurs, des rencontres et échanges privilégiés avec le public.
Voir le programme complet
L’oeil de grands-reporters.com :
Après le succès populaire de la soirée débat consacrée à la guerre de Tchétchénie. Et un succès aussi important pour la soirée animée par Loïc Berrou sur les femmes en Afghanistan ( 1150 personnes présentes) , le débat d’hier soir , « Soirée grands reporters SCAM – sur la guerre en Ukraine a fait salle comble (1200 personnes assises et une partie du public debout). Animée par Eric Valmir, avec en point d’orgue les ITW de deux photographes ukrainiens qui ont vécu le siège de Marioupol, le débat à duré …trois heures devant un public attentif, ému, réactif.
Qui pourra dire encore que la géopolitique n’intéresse pas un large public? La preuve par Bayeux.
A couper le souffle!
L’exposition « Marioupol » à La Chapelle, réalisé par deux photographes ukrainiens ( scénographie de Jérôme Delay » ) pendant le siège de la ville est un coup de poing visuel. A voir absolument. Quelques images à l’improviste ci-dessous qui ne donnent qu’une petite idée de l’extraordinaire émotion qui s’empare de tout visiteur. Si vous êtes à Bayeux, précipitez-vous, c’est à la Chapelle.
Inauguration de la stèle au mémorial des reporters.
Comme chaque année, Reporters sans frontières (RSF) rend hommage aux journalistes tués dans l’exercice de leur fonction au cours de l’année écoulée en dévoilant une stèle au Mémorial des reporters en présence des familles et collègues des journalistes Maks Levin, Shireen Abu Akleh et Frédéric Leclerc-Imhoff.
Le photoreporter ukrainien Maks Levin, qui travaillait notamment pour Reuters et LB.UA, a été exécuté par balles par des soldats russes dans une forêt au nord de Kyiv le 13 mars 2022.
La journaliste américano-palestinienne d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, a été assassinée en Cisjordanie le 11 mai dernier. Selon plusieurs enquêtes indépendantes confirmées dernièrement par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, la balle qui l’a fatalement touchée a été tirée par les forces israéliennes.
Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste français de 32 ans, a été tué par un éclat d’obus en Ukraine le 30 mai, alors qu’il était dans un camion humanitaire pour remplir sa mission : filmer une opération d’évacuation de civils de la ligne de front à l’est vers des territoires plus sûrs.
Ce soir 21 h au Pavillon
Rencontre-Débat
C’était mercredi soir à la Halle aux Grains .
Retour sur la guerre russe de Tchétchénie En décembre 1994, Moscou décide de mater le désir d’indépendance d’une petite république rebelle du Caucase. Boris Eltsine promet à ses militaires une bataille éclair et quelques frappes précises pour faire tomber en quelques jours le pouvoir tchétchène. Mais la résistance sera spectaculaire et les soldats russes vont s’enliser. Malgré un bombardement massif de Grozny, Moscou ne parvient pas à s’emparer du pays et doit signer un accord en août 1996. La Tchétchénie est rasée, abattue, mais reste indépendante.Débat animé par Lucas Menget.
l’oeil de grands-reporters.com :
» Le grand public n’a que faire des débats géo-politiques complexes et lointains! » Chaque année, le Prix Bayeux fait la démonstration contraire de ce genre d’affirmations définitives qui résonnent dans les productions ou certaines salles de rédaction. Imaginez: au programme, « La guerre en Tchétchénie »…Trop loin! Titre : « 1994. Retour sur … » Trop vieux! « Caucase, Grosny, Eltsine… Allons donc, personne ne s’en souvient! »
Bon, voilà pour les poncifs. La réalité, hier, à la Halle aux Grains, c’était une immense salle de spectacle pleine, un public de tous âges, trois heures de débats avec plusieurs journalistes – trois heures! – sans photos ou presque, sans films, sans pub et sans esquimaux glacés. Trois heures…et une salle silencieuse, attentive, à l’évidence passionnée. On a parlé de Tchétchénie bien sûr mais aussi d’Ukraine – comment ne pas comparer les deux guerres? – de ses différences et de ses points communs. En essayant d’en tirer un éclairage sur le conflit en cours. Certains des reporters venaient tout juste de revenir d’Ukraine et d’Izioum comme Manon Loiseau, d’autres ont une solide expérience de la Russie, le tout autour de Thomas Dworzak, président du jury et président du jury, qui a couvert la guerre ne Tchétchénie.
Et à une heure tardive et après trois belles heures de débat, que croyez-vous qu’il arrivât? Non seulement le public n’a pas fui mais il a posé des questions, précises, pertinentes, de fond, qui ont relancé la discussion. Cela aurait pu durer encore longtemps.Quelle curiosité, quel intérêt, quelle passion de l’histoire immédiate!
Oui, décidément, les commerciaux de la presse ont raison quand ils affirment, péremptoires, que la géo-politique, c’est-à dire le monde en marche, n’intéresse pas le grand public…Ils sont drôles, non?
JPM
Projection
Également sélectionné pour le Prix Albert Londres
Le coin des expos
Albert Londres.
« Ou comment un artiste élégant des mots a compris immédiatement l’importance de l’image »
Hervé Brusini, Président de l’Association Albert Londres.
Formidable exposition des photos d’Albert Londres. A voir d’urgence.
Non seulement Albert Londres est un reporter de légende, maître des mots, mais on découvre qu’il était un superbe et précurseur photoreporter. L’écrit et l’image, de quoi sauter à pieds joints la frontière qui prétend séparer les formes d’expression. In fine, ne reste que inessentiel: la passion du reportage et le talent.
Quelques cartes postales
L’œil de grands-reporters.com :
En voiture, à pied, à dos d’âne…Edouard Elias et Abdulmonam Eassa ont crapahuté un bon mois dans les montagnes du Jebel Marra au Darfour. » De la sueur, du début à la fin » a souri Edouard. » Tout le reportage est réalisé – volontairement – de manière artisanale, la prise de vue,e avec chambre, le développement, le soir dans une case, le tirage, de retour à la maison, le tout en argentique. Quand la photo est là, on demande au photographié d’écrire, en arabe ou langue Four, un commentaire dans les marges. Et cela devient du graphisme. Le résultat est magnifique.
A voir et à lire. Des portraits sur deux étages. Et quelques grandes photos en sus. On aimerait d’ailleurs que les deux reporters – dont on connait le talent – nous livrent leur vision lors d’une prochaine expo. On en parle…
Pour mieux comprendre cette guerre de vingt ans oubliée, loin, si loin, que les deux photographes nous rendent soudain étonnamment proche. Et lumineuse.
JPM
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