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RAPPORT Scam-Addoc : Réalité des rémunérations des documentaristes.

Bloc-Notes publié le 29/09/2020 | par grands-reporters

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La présente étude, menée à l’initiative d’Addoc et en partenariat avec
la Scam, a pour but d’établir
 une photographie la plus précise possible de la rémunération des réalisateurs et réalisatrices de documentaires audiovisuels. Elle est destinée à l’ensemble des acteurs du secteur et a été réalisée à partir d’un corpus de données objectives fournies par le CNC et représentatives de la diversité économique 
et éditoriale de la production documentaire.

Elle s’inscrit dans le prolongement
 de l’étude de 2018 de la Scam intitulée «De quoi les documentaristes vivent‐ils?», portant sur la situation professionnelle des réalisateurs
et réalisatrices de documentaires
et de magazines et fondée sur
les résultats d’un questionnaire détaillé auquel avaient répondu
1500 autrices et auteurs.

Cette
 étude pointait la grande variabilité des rémunérations (en droits
d’auteur et en salaires), notamment en fonction du type de diffuseur.
Elle mettait également en lumière 
le manque de repères et le malaise des réalisateurs et réalisatrices
 avec le sentiment – largement partagé – de rémunérations trop faibles, déconnectées de leur temps de travail effectif, et ne cessant
 de se dégrader.

En 2019 l’Uspa (Union Syndicale
des Producteurs Audiovisuels) publiait sa propre «Étude sur la rémunération des auteurs‐réalisateurs »
à partir de données fournies par
des sociétés de production membres de ce syndicat. L’analyse de 643 œuvres réalisées par 357 réalisateurs et réalisatrices, ayant obtenu l’autorisation définitive du fonds

de soutien audiovisuel du CNC,
et financées pour les deux tiers d’entre elles par Arte et France TV, concluait à des rémunérations moyennes supérieures à celles établies par l’étude Scam. Cette étude affirmait également que la rémunération, déterminée chronologiquement très tôt et sanctuarisée, ne constituait 
pas une variable d’ajustement
des budgets de production.

Cette troisième étude est issue 
de la volonté commune d’Addoc
et de la Scam de nourrir la réflexion collective à partir de l’analyse de données objectives émanant du CNC, l’un des deux piliers du financement du secteur documentaire audiovisuel avec les télédiffuseurs. Le CNC
 a ainsi mis à notre disposition 
les données anonymes correspondant à un panel représentatif de
140 documentaires audiovisuels issus des 1.866 documentaires ayant été soutenus à la production par le Fonds de Soutien Audiovisuel (FSA) entre juillet 2017 et avril 2019 et ayant obtenu l’autorisation définitive.

Notre étude intervient dans un contexte marqué par de nombreuses discussions interprofessionnelles susceptibles d’affecter la profession: qu’il s’agisse de la négociation paritaire en vue de l’établissement d’un salaire minimum conventionnel pour 
la/le réalisateur dans l’audiovisuel, engagée entre les organisations syndicales représentatives

du secteur – ce minimum étant actuellement au niveau du Smic; ou de la négociation en vue d’une charte tripartite des bons usages engagée entre les organisations représentatives des auteurs/ autrices et des producteurs/ productrices et France TV. Même si celle‐ci ne porte pas

directement sur les rémunérations, cette question s’articule de fait avec celles des conditions de travail et des relations entre auteurs/ autrices, producteurs/productrices et responsables de chaînes de télévision, qui sont au cœur de la charte.

Cette étude intervient également
 dans un paysage audiovisuel en pleine mutation, marqué par la recherche
de nouvelles régulations.
Par ailleurs, le CNC a lancé en 2020 une révision générale de ses dispositifs d’aide, qui pourrait avoir une incidence sur le financement du documentaire et par ricochet, sur la rémunération des réalisateurs/réalisatrices.
Le gouvernement, quant à lui,
a abandonné – temporairement? – l’idée d’une grande loi sur
l’audiovisuel public qui sécuriserait son financement et fixerait
des objectifs clairs et ambitieux
en termes de création
et d’information.

Les prochains mois s’annoncent donc décisifs et cette étude
se fixe un triple objectif:

Fournir à l’ensemble du secteur documentaire, auteurs/autrices, réalisateurs/réalisatrices, producteurs/productrices et aux organisations qui
 les représentent, des éléments objectifs contribuant à nourrir les concertations et négociations interprofessionnelles en cours.

Donner aux réalisateurs
et réalisatrices de documentaires, débutantes comme confirmées, les repères nécessaires
à une meilleure compréhension du contexte et des éléments influant sur leur rémunération, et les ressources pour échanger sur de meilleures bases avec leur producteur ou productrice au moment de sa fixation.

Nourrir la réflexion
 des décideurs publics,
tels que le CNC, le ministère de la Culture, le ministère du Travail, etc.

Les enseignements de cette étude sont de nature à alimenter les discussions en cours et à venir, dans un esprit
de concertation et de prise de conscience de la précarisation grandissante d’une partie de notre profession, face à laquelle nous devons collectivement trouver

des solutions.

Nous espérons que l’ensemble du secteur documentaire s’emparera de ce travail. Addoc
et la Scam partagent la conviction qu’en améliorant la situation des réalisateurs et réalisatrices, qui constituent le premier maillon de la filière documentaire, celle‐ci en ressortira renforcée dans son ensemble.

 

Laëtitia Moreau, présidente de la Scam

Laurent Cibien et Anna Feillou, pour Addoc

 

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