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« Vu du passé »: La variole, une des plus grandes tueuses de l’Histoire

publié le 09/09/2024 par Pierre Feydel

On l’appelait la « petite vérole »… Elle revient, et se répand en Afrique, en Asie. En France 143 cas ont été recensés depuis le début de l’année.

L’OMS a déclenché son plus haut niveau d’alerte à la mi-août. La variole éradiquée de la surface du globe dans les années 1980 est de retour sous la forme d’un nouveau virus le mpox.

 

On l’appelait, la « petite vérole », par comparaison à la « grande », la syphilis, avec laquelle elle n’a rien à voir. Au cours des siècles, elle a ravagé des populations entières, modifiant parfois le cours de l’Histoire. Les premières pustules qui constellent le corps des patients seraient apparues au Moyen-Orient il y a plus de 3 000 ans. Elle venait d’Asie. À partir de 165 après J-C, sous le règne de Marc Aurèle, la « peste antonine » qui ravage alors l’Empire romain était sans doute la variole. La description des symptômes qu’en a faite le célèbre médecin Galien est significative. Une épidémie semblable apparait plus tard sous l’empereur Commode. Les victimes sont innombrables.

 

Certains historiens vont même jusqu’à dater le déclin de l’Empire romain à partir du démarrage de cette épidémie. Au VIIIe siècle, la variole tue un tiers de la population japonaise. Au Moyen-âge, les guerres, les croisades, le commerce, la route de la soie favorisent son expansion. Elle revêt des formes parfois bénignes, parfois virulentes. Elle se manifeste comme une maladie des enfants en France, en Espagne, en Italie. Au XVIe siècle un nouveau virus crée une épidémie qui provoque des millions de morts dans le monde.

 

Ce sont les conquistadors qui exportent la variole dans le Nouveau Monde. Elle sera une alliée très efficace. Les Incas et Aztèques sont décimés, les massacres et le travail forcé finissent de les éradiquer. Tout au long des siècles suivant les épidémies seront incessantes se déclenchant ici ou là tous les 5 ou15 ans. La maladie laisse les survivants couverts de cicatrices de pustules séchées. Les jeunes filles, les femmes, craignent particulièrement ces séquelles qui les défigurent. En décembre 1647, à neuf ans, déjà roi, Louis XIV contracte la maladie. Chaque année, des milliers d’enfants en meurent. Un cas sur deux est mortel. Mais, lui se remet « miraculeusement ».

 

Voltaire estimera que 60 % de la population attrape la variole et que 20 % en meurent. Louis XV sera terrassé par la maladie au bout d’une effroyable agonie, en 1774. Il a 64 ans. Du coup, Louis XVI, à peine sacré, décide de se faire inoculer avec la famille royale afin de se prémunir du mal. À la fin du XVIIIe siècle, la pratique est courante. On introduit dans une plaie créée artificiellement du pus d’un malade faiblement atteint. Le patient contracte la maladie sous une forme bénigne dont il guérit. Bien sûr, il y a des risques d’attraper une forme fatale du mal. Mais la vaccination va les faire disparaître.

 

En 1796, Edward Jenner un médecin anglais va mettre au point le premier vaccin. Il constate que ceux qui contractent la vaccine, une maladie semblable à la variole, mais beaucoup moins grave sont protégées. Il inocule un jeune garçon avec du pus de vaccine. Aucune maladie ne se déclare… En 1978, après de nombreuses campagnes de vaccination dans le monde l’Organisation mondiale de la santé déclarait que la variole a été éradiquée. Hélas, aujourd’hui une variante de la variole dite du singe semble vouloir de nouveau menacer l’Humanité.

 

 


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