Jean-Paul Mari présente :
Le site d'un amoureuxdu grand-reportage

Figra 2025 : Le palmarès complet

publié le 31/03/2025 par Jean-Paul Mari

Programme quotidien, actus, critiques, rencontres, portraits… suivez le Festival International du Grand Reportage 2025 à Douai

Grands-reporters.com est au Figra 2025 pour en tenir le journal de bord


COMPÉTITION INTERNATIONALE plus de 40 minutes

Jury présidé par Delphine Minoui, Grand reporter, autrice et réalisatrice,

Lauréate du Grand Prix FiGRA 2019, avec Bruno Joucla pour « Daraya, la bibliothèque sous les bombes

GRAND PRIX DU FiGRA +40 min


MINEURS EN PEINE, DES PROCUREURS EN PREMIÈRE LIGNE

De EMMANUEL GUIONET

Prod.: TEMPS NOIR / Co-Prod : ODDITY

PRIX SPÉCIAL DU JURY +40 min parrainé par la Région Hauts-de-France

COLLABOS ! L’UKRAINE FACE À SES TRAÎTRES

De GWENLAOUEN LE GOUIL 

Prod.: TV PRESSE PRODUCTIONS / Co-Prod : ARTE GEIE

PRIX SCAM DE L’INVESTIGATION +40 min 


AVEC TOI POUR TOUJOURS, DE L’IMMORTALITÉ VIRTUELLE

De HANS BLOCK et MORITZ RIESEWIECK Prod.: BEETZ BROTHERS FILM PRODUCTION GMBH

PRIX POUR LES DROITS HUMAINS +40 min parrainé par Docs Up Fund  IRAK, LES ENFANTS BANNIS

De PASCALE BOURGAUX

Prod.: IOTA PRODUCTION / CO-PROD : RTBF et TV5 MONDE

PRIX ARNAUD HAMELIN SATEV-FiGRA 


ISRAEL – LES MINISTRES DU CHAOS

De JÉRÔME SESQUIN 

Prod.: YUZU PRODUCTIONS / Co-Prod : ARTE GEIE

MENTION SPÉCIALE DU JURY +40 min  

EMPRISE NUMÉRIQUE : 5 FEMMES CONTRE LES BIG 5

De ELISA JADOT

Prod.: BABEL DOC / Co-Prod : TOGETHER MEDIA

PRIX DU JURY JEUNES parrainé par la Région Hauts-de-France

attribué par un jury composé de 10 lycéens et apprentis, représentant 10 établissements de la Région Hauts-de-France

EMPRISE NUMÉRIQUE : 5 FEMMES CONTRE LES BIG 5 de ELISA JADOT 

Prod.: BABEL DOC / Co-Prod : TOGETHER MEDIA

PRIX DU PUBLIC  +40 min

UKRAINE L’ENFANCE VOLÉE

de TETIANA PRYIMACHUK ET PHILIPPE LAGNIER

Prod.: CAPA PRESSE 

COMPÉTITION INTERNATIONALE moins de 40 minutes

Jury présidé par Luc Hermann, Journaliste, réalisateur et producteur, codirigeant de Premières Lignes, 

Lauréat du Prix Arnaud Hamelin Satev-FiGRA 2023 avec Valentine Oberti, pour « Media crash qui a tué le débat public » 

GRAND PRIX DU FiGRA  moins 40 min


VIOLS AU TIGRÉ : L’ARME SILENCIEUSE

De MARIANNE GETTI et AGNÈS NABAT 

Prod.: KRAKEN FILMS

MENTION SPÉCIALE DU JURY  moins 40 min


7 OCTOBRE, LA RIPOSTE À TOUT PRIX

De FANNY MOREL et FABRICE BABIN Prod.: LIGNE ROUGE BFM TV 

PRIX DE COLLÉGIENS DU NORD parrainé par le Département du Nord

attribué par un jury composé de 6 élèves du Collège Victor Hugo de Auby

IRAK, LA GUERRE DE LA SOIF

de DELPHINE DELOGET et SIBYLLE D’ORGEVAL

Prod.: CAPA PRESSE 

SÉLECTION OFFICIELLE 

PRIX TERRE(S) D’HISTOIRE INA-FIGRA

Jury présidé par Jean Lebrun, Journaliste, Agrégé d’Histoire, ancien producteur France culture et France Inter  

PRIX TERRE(S) D’HISTOIRE INA-FiGRA

ALGÉRIE SECTIONS ARMES SPÉCIALES  de CLAIRE BILLET  Prod.: SOLENT 

MENTION SPÉCIALE TERRE(S) D’HISTOIRE

POLOGNE : LES FEMMES, LE PAPE ET LE PARTI de ADA GRUDZINSKI 

Prod.: NORD OUEST DOCUMENTAIRES 

SÉLECTION OFFICIELLE

AUTREMENT VU

Jury présidé par Sylvie Deleule, Autrice et réalisatrice de documentaires  et composé de membres bénéficiaires de la CCAS

PRIX DES ACTIVITÉS SOCIALES DE L’ÉNERGIE AUTREMENT VU

MÈRE A PERPÉTUITÉ

de SOPHIA FISCHER Prod.: LA DAME DE CŒUR  

PRIX DU PUBLIC AUTREMENT VU


MAUVAISE LANGUE de JAOUHAR NADI  Prod.: NOVA PRODUCTION 

SÉLECTION OFFICIELLE

COUP DE POUCE

Jury présidé par Christophe Mouton, Directeur éditorial

PRIX COUP DE POUCE Un projet de BOROMIR BOGUMIL 

Vivre sans électricité sous une ligne haute tension

MENTION SPÉCIALE DU JURY COUP DE POUCE

Un projet de CAMILLE GEOFFRAY

Verdir les nouvelles routes de la soie

SÉLECTION OFFICIELLE

PRIX AÏNA ROGER ESJ Lille-FiGRA

Décerné par un jury composé d’étudiants de l’École Supérieure de Journalisme de Lille,  à une 1ère ou 2nd œuvre de la sélection officielle du FiGRA 2025.

PRIX AÏNA ROGER ESJ Lille-FiGRA 

MÈRE A PERPÉTUITÉ de SOPHIA FISCHER  Prod.: LA DAME DE CŒUR 


En direct

La soirée est ouverte…. 18 prix à remettre!

300 candidats, 70 films présentés. 10 000 entrées fauteuils.

Le temps des discours…

Georges Marc-Bouaret ( voir ITW dessous)


Prix Aïna Roger/ ESJ Lille

Mères à perpétuité de. Sofia Fischer


Prix AUTREMENT VU

Mères à perpétuité de. Sofia Fischer

… qui obtient son deuxième prix



PRIX TERRE D’HISTOIRE

Algérie: Section armes spéciales de Claire Billet

Mention Spéciale Ada Grundzinski


Prix MOINS DE 40 MN

« Viols » au Tigré: l’arme silencieuse » de Marianne Getti et Agnès Nabat

Prix spécial du jury

« 7 octobre, la riposte à tout prix » , Fanny Morel


Prix du Public

« Ukraine l’enfance volée » de Tetiana Pryimachuk et Phillipe Lagnier


Prix des Droits Humains

« Irak, les enfants bannis » de Pascale Bourgaux »

Mention Spéciale : « Emprise numérique, 5 femmes contre les big 5 » de Elisa Jadot


Prix Arnaud Hamelin

Israël les ministres du chaos de Jérôme Sesquin


Prix spécial du Jury + 40 mn

Collabos- l’Ukraine face à ses traîtres de Gwenlaouen Le Gouil


GRAND PRIX DU FIGRA

MINEURS EN PEINE. LES PROCUREURS EN PREMIERE LIGNE

de Emmanuel Guionet


Carte Postale

Déjeuner au soleil pour l’équipe du FIGRA


ITW Georges Marc-Bouaret, délégué général du FIGRA

Personne ne l’appelle monsieur Marc-Bouaret, sauf la réceptionniste de son hôtel, seuls les plus déférents lui donnent du « président », pour tout les autres, il est « Georges », le fondateur et l’âme du festival. Ce qu’il retient de ce dernier FIGRA à Douai :

CONSTAT

«  Un constat, objectif, la fréquentation en nette hausse. Les préventes et les achats de billets ont quasiment doublé. » 

JEUNES

« La participation des jeunes, elle-aussi, est exponentielle. 1700 élèves de la région Hauts-de-France, venus des cinq départements. Ils ont vécu le festival à fond, investis, motivés et – contrairement à ce qu’on peut entendre sur une jeunesse hors-sol- passionnés par le réel. Quant à leurs choix de jurés, ils correspondent souvent à ceux des adultes à ceux des reporters chevronnés. Donc, rien de naïf ! »

L’ ADN DU FESTIVAL

« Ma joie de voir les pros du reportage présents au festival , qu’ils présentent un film ou pas. Leur bonheur de se retrouver au sein d’une « grande famille », sans patriarcat… En oubliant toute concurrence. Pour le plaisir. Dès le départ, cela a toujours été pour moi une idée essentielle : offrir un lieu, un moment, qui leur appartient. Cette marque est l’ADN du Figra. »

SOIREE DE CLÔTURE LE VENDREDI SOIR

« Ce n’est pas une question de budget. L’idée est de libérer le week-end des reporters, leur permettre de retrouver une vie privée déjà bien bousculée. Et aussi, pour l’année prochaine, de consacrer le dimanche à un « Temps du livre », un festival consacré aux écrivains du réel. J’ai hâte ! »

UNE IMAGE, UNE SEULE

«  Dans le film « La vie d’Hawa », en Afghanistan, on voit une petite fille qui descend vers la vallée à dos d’âne. Et derrière elle, la montagne enneigée, d’un blanc éclatant, une étendue immense, à l’infini, comme une mer en hiver… »


Infos du jour

Vendredi 4 avril

  • 14h45 MASTER CLASS avec l’INA :
Construire la mémoire de demain
À partir du film “Il faut écouter les femmes” de Sonia Gonzalez des Archives et Témoignages exceptionnels de femmes sur l’avortement.
  • 17h00 AVANT-PREMIÈRE
La Pompe Afrique film de Nicolas Lambert
Un comédien joue tous les rôles de l’affaire ELF et de la « Françafrique ».

Films- projections

Israël- Hamas , la justice et les crimes de guerre, de Mauro Losa , Suisse

Crimes de guerre : la justice internationale est-elle à la hauteur – Salle 1 – 11h25

Voir

– Les Antilles empoisonnées, la banane et le chlordécone

Nicolas Glimois , France

Le récit exemplaire du plus grand scandale sanitaire et écologique en France – Salle 2 – 13h30

Voir un extrait

Birmanie: le rappeur qui défia la junte

Thomas Dandois, France

Retour sur la vie de Zayar Thaw, rappeur et député birman exécuté par la junte – Salle 3- 11h30

Voir

– Afghanistan : Radio Begum, la voix des résistantes

de Solène Chalbon-Fioriti, France

Radio Begum, la voix des résistantes sous le régime taliban – Salle 4 – 11H3

Voir


Chronique: « Arménie, le sang des montagnes », de Frédéric Tonolli

L’Arménie est seule. Depuis toujours. En 1915, les Arméniens étaient seuls quand un million d’entre eux furent massacrés lors du génocide turc. Les survivants fuient et créent en 1920 la Première République d’Arménie. Mais cette indépendance est de courte durée. Les Turcs, imprégnés d’une haine éternelle contre les Arméniens, attaquent la jeune république, et l’Armée rouge envahit le pays. L’Arménie chrétienne est seule, face à l’ogre Staline, maître dans l’art de diviser pour régner, qui rattache le Haut-Karabagh, « le jardin noir », à l’Azerbaïdjan musulman, et sème ainsi les germes d’un conflit qui durera un siècle.

Lorsque l’Union soviétique s’effondre, les Arméniens du Haut-Karabagh, qui n’ont jamais accepté l’occupation azérie, proclament leur indépendance en 1991. Commence alors une guerre à grande échelle entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Après trois ans de destructions massives et des milliers de morts, les Arméniens contrôlent la majeure partie du territoire et quelques régions azéries. Une victoire qui leur donne un sentiment de puissance. Erreur. Certes, ils ont gagné, mais aucun accord n’est signé. « Ni guerre, ni paix. »

La deuxième guerre du Haut-Karabagh éclate en 2020. Les conditions ont changé. À Bakou, le pétrole coule à flots et les Azéris n’ont cessé de se réarmer. Les Américains sont loin, mais restent une « source d’énergie fiable » pour le dictateur Aliev. Les Turcs, eux, apportent leur soutien et fournissent à leur allié turcophone une armée de drones. Quant à l’Europe d’Ursula von der Leyen, elle fait les yeux doux au pétrole : « Nous avons décidé de tourner le dos aux énergies fossiles russes et de nous tourner vers nos partenaires énergétiques fiables. » Reste la Russie de Poutine, qui assure la médiation d’un nouvel accord de cessez-le-feu et envoie ses troupes surveiller la ligne de front. L’Arménie se croit protégée par Moscou contre une nouvelle agression, mais en réalité, elle est seule.

La démonstration en est faite avec l’offensive militaire de grande envergure de septembre 2023. L’armée azérie est plus forte que jamais. Israël fournit des armes de pointe, notamment des drones et des équipements de renseignement à Bakou, en échange d’une plateforme d’opérations contre l’Iran. Les Turcs sont bien sûr là, rêvant, avec leur allié, l’autoritaire Aliev, d’annihiler la présence arménienne : « Il ne doit plus rester d’Arméniens dans le Caucase », proclame le président azéri Ilham Aliev, tandis que le nouveau sultan turc, Recep Erdogan, surenchérit : « Il est temps d’en finir avec le reste de l’épée », ce qui peut être interprété comme : « Il est temps d’en finir avec les rescapés du génocide. » Face à un pays riche, une armée suréquipée, des drones turcs et israéliens, des mercenaires djihadistes syriens, une Europe et un monde silencieux, l’Arménie est seule, encore une fois, et elle ne fait pas le poids. Des milliers de morts, des combats sans prisonniers, des villages rasés et toute une population de 140 000 civils qui prend le chemin de l’exil vers Erevan, abandonnant maisons, églises, cimetières, vie et mémoire.

Et la Russie, « médiatrice et protectrice » ? Elle n’a pas bougé. Celle qui se disait liée à l’Arménie, mais qui agit comme une amie de l’Azerbaïdjan, a laissé la tuerie se perpétuer sous ses yeux pour intervenir in extremis. Plus que jamais présente dans la région, la Russie de Poutine est la grande gagnante du conflit. Et l’Arménie est plus seule que jamais. Le président azéri Ilham Aliev peut exulter : « J’avais dit que nous chasserions les Arméniens de nos terres comme des chiens, et nous l’avons fait. »

Parce que l’histoire ne s’arrête pas là. « Le reste de l’épée… », annonçait Erdogan. Et Aliev a bien la même intention. Déjà, Bakou lorgne un couloir qui la relierait à l’Iran, une route stratégique et véritable cordon ombilical. Il va même beaucoup plus loin en parlant d’un « Azerbaïdjan occidental » : « Aujourd’hui, l’Arménie est notre territoire… Le temps du retour en Azerbaïdjan occidental est venu » (sous-entendu : l’Arménie). Maintenant que le conflit du Karabagh est résolu, cette question est à l’ordre du jour. » L’objectif final serait donc Erevan et toute l’Arménie, histoire de réaliser le vieux rêve panturc de relier la Méditerranée à la mer Caspienne.

Oui, l’histoire est complexe et mérite bien le titre du documentaire de Frédéric Tonolli : « Le Sang des montagnes ». Elle est racontée avec le talent et la rigueur d’un journaliste, mais lors de la projection, on pouvait ressentir toute l’émotion du réalisateur d’origine arménienne face à cette tragédie historique. Et sa révolte face à l’injustice, à la violence des Turcs et des Azéris, à la complicité d’Israël, au silence de l’Europe et au cynisme russe, face au dénuement d’un peuple laissé à la merci d’un environnement haineux qui ne rêve que de nettoyage ethnique. Face à un pipeline d’or noir, trois millions de chrétiens ne pèsent pas lourd. L’Arménie est plus seule que jamais.

VOIR

Arménie, le sang des montagnes, Frédéric Tonolli, 53 mn, Arte. Hikari productions.


Soirée : Film en avant première

20H30 > 21:55 – SOIRÉE DROITS HUMAINS – FENÊTRE SUR LE MONDE ( proposée par docs up fund et TAG films)

LA VIE DE HAWA

La vie de Hawa – D.R

de Najiba Noori, Rasul Noori

Ce documentaire de Najiba Noori, tourné sur 5 ans, suit 3 générations de Femmes hazaras en Afghanistan

C’est l’histoire de trois générations de femmes Hazara issues d’une même famille en Afghanistan. Najiba Noori filme sa mère Hawa et sa nièce Zahra dans leurs aspirations à s’émanciper des traditions patriarcales. Forcée de se marier lorsqu’elle était enfant, Hawa a 52ans lorsqu’elle peut commencer à apprendre à lire et à écrire et ouvre une petite entreprise.

Hawa sauve sa petite-fille Zahra de son père violent dans un village reculé. A Kaboul elles étudient ensemble et font des projets d’avenir. La prise de pouvoir par les Talibans en août 2021 bouleverse la vie des trois femmes : Zahra retourne dans le village d’où elle s’est échappée et Najiba se réfugie en France. De loin, elle aide Hawa à poursuivre son combat pour ses rêves.

SALLE 1 – Entrée-libre

Voir la bande annonce


Les rendez-vous aujourd’hui

La Master Class du jour .

Avec Catherine Norris Trent et Roméo Langlois pour HAÏTI LA LOI DES GANGS

Mercredi 2 avril Salle 5, à 11h20

Suites littéraires : les écrivains du réel

Avec la participation de Delphine Minoui, Virginie Linhart, Jean Lebrun et Charlotte Erlih
( En partenariat avec la Librairie Sensations de Douai
qui assure les signatures de livres et un choix d’ouvrages durant tout le festival)

Mercredi 2 avril , 17H30 , Majestic


Demain 

Rencontre autour d’Albert Londres

Un moment d’échange pour évoquer Albert Londres, proposé et animé par Hervé Brusini, Président du Prix Albert Londres et Parrain du FiGRA

Jeudi 3 avril – 17h00 / MAJESTIC Salle 5


A voir

16 films projetés dans 5 salles, difficile de choisir. Tous sont candidats au Grand Prix Figra des plus de 40 minutes. On retrouvera la liste complète des projections dans le programme ci-dessous. Retenons-en quelques uns:


Irak, les enfants bannis

Pascale Bourgaux, auteure de « Femmes cotre Daech » et « Les larmes du seigneur afghan », livre cette fois un récit-témoignage de femme Yazidies violés par les islamistes de Daech. Histoire douloureuse de femmes enceintes d’un viol et qui doivent, en plus, porter la honte de leur maternité.

Ana traverse le Kurdistan clandestinement pour revoir sa fille Marya, qu’elle n’a plus vue depuis quatre ans. Comme de nombreuses femmes yazidies, une minorité religieuse d’Irak, Ana a été enlevée par Daech en 2014. Elle a survécu et est revenue dans sa communauté, mais pour l’accepter, les siens l’ont forcée à abandonner son enfant né des viols des djihadistes.

Titre original : Hawar, Our Banished Children- DOCUMENTAIRE Réalisé par Pascale Bourgaux • Écrit par Pascale Bourgaux, Mohammad Shaikhow- Belgique, Suisse • 2023 • 74 minutes • Couleur

Voir un extrait

Projection à 11H 30 – Salle 1

àA13H50 – Rencontre avec la réalisatrice en salle 2 : « Une heure avec Pascale Bourgaux »

– Russie: un peuple qui marche au pas

Ksenia Bolchakova, co-auteure d’une remarquable enquête sur Wagner ( Prix Albert Londres) et Veronika Dorman, reviennent dans leur pays d’origine où la propagande d’Etat a réussi à inverser les notions de bien et de mal. Un état vde la Russie d’aujourd’hui

Le 24 février 2022, des chars ont déferlé sur l’Ukraine. Des bombes sont tombées du ciel. L’agresseur était la Russie. Ksenia Bolchakova et Veronika Dorman, deux journalistes françaises d’origine russe, se sont retrouvées plongées dans un abîme d’un genre nouveau : « leur » Russie est devenue un empire du mal. Alors que les troupes du Kremlin s’enlisaient en Ukraine, elles ont sillonné la Russie pendant trois semaines pour dresser le portrait d’une société où la culture de la violence est enseignée depuis la petite enfance.
Réalisé par : Ksenia Bolchakova, Veronika Dorman
Maison de production : Capa / France Télévisions / ZDF Productions / Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) / RTS

Sviatoslav, 7 ans, membre de la Younarmia, « l’armée des jeunes », une organisation créée
par le ministère de la défense russe pour assurer la formation militaro-patriotique de la jeunesse.

Voir le documentaire

A 14H – Salle 4

– Casse du siècle au Liban

De Sylvain Lepetit, Miyuki Droz Aramaki – 94 min – France – Liban – 2024
PROD. : Brainworks


Sylvain Lepetit (Prix Albert-Londres 2014) et Miyuki Droz Aramaki (Prix du jury FIGRA 2022) ont vécu pendant 5ans au Liban. Et ils ont assisté au naufrage d’un pays pillé par ses dirigeants et les affairistes

Le Liban s’enfonce depuis 2019 dans une crise économique sans précédent : la monnaie a perdu 98% de sa valeur et le système bancaire ne fonctionne plus. Toutes les grandes institutions financières sont prêtes à aider et à remettre sur pied l’économie de ce pays si important pour la stabilité au Moyen-Orient. Elles ne demandent qu’une chose : que l’élite politique libanaise composée d’anciens seigneurs de guerre et de milliardaires s’engage à en finir avec la corruption endémique du pays en acceptant des réformes et en ouvrant les comptes de la Banque Centrale. Une décision que les kleptocrates au pouvoir à Beyrouth refusent absolument malgré le désespoir de la population libanaise dont le niveau de vie a chuté de manière vertigineuse.

D.R

Voir un extrait

9H30 -Salle 1


Zoom

Jeudi 3 avril

Doc : « Israël: les ministres du chaos »

Israël est sous la coupe d’extrémistes ultra-violents et radicaux, devenus ministres du gouvernement Natanyahou, et qui prônent la guerre et une lutte à mort contre les Palestiniens jusqu’à leur expulsion totale.

Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir – D.R

C’est un réquisitoire accablant parce que les faits sont accablants. Et l’enquête menée n’est qu’un simple constat des faits. Verdict : le gouvernement de Benjamin Netanyahou est sous la coupe de deux ministres fascistes, racistes, violents, religieux convaincus de la suprématie juive et de la nécessité absolue de chasser les Palestiniens hors d’Israël. À côté d’eux, les durs du RN de Marine Le Pen feraient figure de sociaux-démocrates mous et Éric Zemmour d’un apprenti de l’extrême droite.

En cause, notamment, deux ministres nommés par Netanyahou, dont le « pragmatisme » cache mal une adhésion à leurs thèses : Bezalel Smotrich, leader du parti sioniste religieux, en charge des finances et de l’administration civile des colonies, le loup à la tête de la bergerie. Comme si on confiait le ministère de l’immigration à Génération Identitaire. Et Itamar Ben-Gvir, patron de la Force Juive, une formation suprémaciste que l’on a vu, pistolet à la main, face à une manifestation palestinienne, et qui est chargé, lui, de la sécurité intérieure.

Le documentaire retrace leur parcours de militants violents, leurs déclarations sans équivoque, la préparation d’un attentat par Smotrich et l’ascension politique d’hommes à qui les responsables politiques refusaient autrefois de serrer la main. Ben-Gvir est un adorateur du rabbin Meir Kahane, fondateur d’un parti raciste ; il se déguise volontiers en Baruch Goldstein, auteur du massacre d’Hébron. Smotrich, lui, affirme que « le peuple palestinien n’existe pas », veut raser les villages palestiniens et considère que tout cela n’est qu’un début, le « Grand Israël » s’étendant selon lui jusqu’à Damas en Syrie, en Jordanie, ainsi qu’à une partie de l’Irak et de l’Égypte. Bien sûr, les deux ministres se moquent comme de leur première chemise des Droits de l’Homme, de la CPI et même de l’ONU.

Des extrémistes minoritaires ? Pour écrire son film, Jérôme Sesquin, le réalisateur, s’est appuyé sur l’expertise de la chercheuse israélienne Nitzan Perelman. Lors de la projection en avant-première ce lundi à Paris, l’experte de l’extrême droite israélienne mettait en garde : « Ce serait une erreur de croire que ce phénomène est minoritaire. En réalité, il est aujourd’hui majoritaire. » Aujourd’hui, les partis de Smotrich et Ben-Gvir disposent de 14 sièges sur 120 à la Knesset, le parlement israélien, et tiennent un pistolet sur la tempe du gouvernement, toujours au bord de la chute. Un peu comme le RN français qui menace de censurer tout gouvernement qui ne se plierait pas à ses exigences.

Ils font partie du pouvoir et en usent : en menaçant les Palestiniens, en soutenant des raids contre leurs villages en Cisjordanie, en distribuant en nombre des armes de guerre aux colons, en empêchant tout cessez-le-feu à Gaza, en attaquant violemment les ONG israéliennes et les « mauvais Juifs » qui s’opposent à leurs idées, en légitimant le discours de la violence, de l’intolérance, de la haine en Israël. Ils changent la nature même de la démocratie en Israël. En Cisjordanie, aujourd’hui, la réalité est simple : des milices armées d’extrême droite, soutenues par une partie de l’armée, pratiquent un nettoyage ethnique qui ne cache même plus son nom. Premier résultat : 1 250 attaques de colons contre des Palestiniens, 609 morts dont 146 enfants, tous qualifiés de «terroristes».

Face à eux, les interviews des anciens premiers ministres, qu’ils soient travaillistes ou du Likoud, d’Ehud Barak à Ehud Olmert, montrent des responsables politiques sidérés, scandalisés mais impuissants. Et les importantes manifestations d’une société civile au bord de la rupture contre la réforme autoritaire de la justice voulue par Netanyahou ont été balayées par l’attaque du Hamas le 7 octobre et la guerre. Une véritable aubaine pour les extrémistes. Déjà en 2018, le gouvernement de Netanyahou autorisait officiellement le Qatar à financer le Hamas, à la tête de Gaza depuis 2007, une stratégie qui visait à affaiblir l’Autorité palestinienne, exactement ce que prônait Smotrich dès 2015.

Pour les extrémistes, plus les Palestiniens apparaissent violents, menaçants, « terroristes », plus leur discours jusqu’au-boutiste devient une nécessité. Le couple extrême droite/Hamas, dont chacun veut la destruction totale de l’autre, a de beaux jours devant lui tant que la guerre continue. Au grand bénéfice du Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui voit ses graves ennuis judiciaires pour corruption relégués aux oubliettes de la crise. Quant aux immenses manifestations des opposants au gouvernement, elles ne concernent que les otages — dont les extrémistes ne font pas grand-cas — et non le sort des 40 000 morts de Gaza. Seuls 4 % des Israéliens considèrent que la guerre est allée trop loin.

Alors ? La guerre, la guerre et encore la guerre, cette fois étendue au Sud-Liban contre le Hezbollah, au bénéfice exclusif des deux ministres du chaos, de leur Premier ministre complice, et du Hamas terroriste, sous les yeux du monde entier, pour le plus grand bonheur de tous les extrémistes et au risque d’étendre le conflit à toute la région. À la fin de la projection, à l’heure des questions, quelqu’un a demandé si l’on voyait une issue à la tragédie, un espoir, ou même une lueur d’espoir à l’horizon. Personne n’a osé répondre. Sauf la chercheuse israélienne dont la réponse — « Non. Je n’en vois aucun » — était sans appel.

Jean Paul Mari

« Israël, les ministres du chaos », Réalisé par Jérôme Sesquin  Écrit par Jérôme Sesquin, Nitzan Perelman- France • 2023 • 65 minutes • Couleur- Production YUZU

A voir Jeudi 3 avril – 14H30 – Salle 1


Expo Photo : »Au coeur de l’exil » – Olivier Jobard

Du 1er au 14 avril 2025 – 60 photos – Musée de la Chartreuse

Olivier Jobard

Témoins du monde

« Olivier Jobard et Clairte Billet, professionnels de l’image, qui sont l’honneur du métier, ont toujours eu pour préoccupation première de retracer ces histoires d’hommes et de femmes, qui n’ayant plus rien à perdre, embarquent leurs enfants sur ces arches de Noé soumises au vent mauvais des infortunes de mer. Pour mieux nous faire partager l’angoisse du grand départ, Olivier a même embarqué à Zarzis en Tunisie à bord de ces véritables radeaux de la Méduse. Il a accompagné ensuite en compagnie de Claire, de Kaboul à Paris, cinq jeunes Afghans. « 

Alain Mingam
Commissaire de l’exposition


La grille du programme complet


La bande annonce du Festival


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