Jean-Paul Mari présente :
Le site d'un amoureuxdu grand-reportage

« Pour une ouverture large et rapide des écoles et des crèches »

Edito publié le 17/05/2020 | par grands-reporters

Bien sûr, il existe quelques dizaines de cas de réactions inflammatoires post-Covid-19, récemment décrits chez les enfants, sous forme de myocardites ou de vascularites de type Kawasaki.

Cette affection a entraîné des soins intensifs. Quant à la mortalité du Covid-19 en dessous de 10 ans, elle est actuellement inférieure à 0,1 % et nettement inférieure à celles des maladies infectieuses de l’enfant pouvant être prévenues par les vaccinations dont les taux de couverture restent insuffisants.

Les plus petits moins porteurs

Les études sur la transmission familiale de ce virus mettent l’accent sur des transmissions des adultes vers les enfants plutôt que l’inverse, et cette voie de transmission s’observe surtout à l’intérieur de la cellule familiale.

Ainsi, l’école n’apparaît pas comme une source de foyer du SARS-CoV-2 pour la population générale. Les enfants sont en capacité, plus que l’on imagine, de respecter les mesures barrières si on leur explique. Et ils peuvent même sensibiliser leurs parents, comme ils le font pour l’écologie par exemple. C’est plus compliqué pour les plus petits et le port du masque pour les enfants en crèche n’aurait pas de sens, car les plus petits sont encore moins porteurs du virus.

Ces mesures barrières doivent se concentrer vers les personnes adultes et à risques (enseignants, famille) au contact des enfants. Ils impliquent le port de masque obligatoire et une distanciation physique réelle, voire un retrait de la classe pour les enseignants porteurs de pathologies chroniques, sujets à risque de formes plus sévères de Covid-19.

Reprendre le chemin de l’école est une évidence pédagogique. Le confinement accentue les inégalités sociales. Les enfants de familles précaires, confinés dans des logements exigus et dont les parents ne peuvent assurer un soutien scolaire ont une perte de chances évidente pour leur développement et l’acquisition des apprentissages.

La « cantine à un euro »

Le problème de l’alimentation de base des enfants socialement défavorisés n’est pas à négliger. Comment les familles les moins aisées peuvent-elles remplacer la « cantine à un euro » ? On connaît la réponse. De plus, le confinement renforce la surexposition aux écrans, dont on connaît certains effets néfastes.

La Suède a maintenu ses écoles ouvertes pour les moins de 15 ans. En Finlande, les crèches et les garderies sont ouvertes. En Islande, après les écoles et crèches, les lycées et les universités viennent d’ouvrir leurs portes. Idem en Roumanie pour les universités. La Norvège a permis l’accès aux écoles dès le 15 avril. Et le Danemark, le 27 avril. L’Allemagne ouvre progressivement ses écoles depuis le 4 mai (notamment en Bavière, pour certains lycées, dès le 27 avril). L’Autriche a ouvert toutes ses écoles le 4 mai.

Aucun incident sanitaire n’est à déplorer. A noter : en Suède, où toutes les écoles sont toujours restées ouvertes, aucun cas grave d’enfant contaminé (ni même d’enseignant) n’a été signalé.

Au total, la balance bénéfice/risque penche nettement pour une ouverture large et rapide des écoles et des crèches, pour enfin retrouver le vrai moteur d’une vie sociale qui devrait, nous l’espérons tous, progressivement redémarrer.

Aller sur le site de Le Monde

LIRE LE REPORTAGE PUBLIE LE 6 MAI DERNIER SUR grands-reporters.com :

Vu de l’hôpital: «Il faut renvoyer les enfants à l’école le plus vite possible»


tous droits réservés Le Monde