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Marie Naudascher

Correspondante au Brésil depuis 2010, Marie Naudascher travaille en freelance pour la presse écrite et la radio. En 2014, elle réalise le documentaire « Je suis mort à Maré », avec son confrère caméraman Patrick Vanier, sur les marques invisibles des violences vécues par les enfants des favelas de Rio de Janeiro. Elle aussi l’auteur du livre « Les Brésiliens » (éd Henry Dougier), une série de reportages parus en 2014, et co-auteur de « Génération Favela », un recueil de portraits les initiatives positives dans les favelas. Elle vit actuellement à São Paulo, où elle développe des projets de podcasts documentaires pour le public brésilien. photo Marie Naudascher-Brésil

L’Edito : « Journalistes au Brésil…très chère indépendance! » par Marie Naudasher

par Marie Naudascher
Voilà déjà un mois que l’Association des Correspondants Étrangers de São Paulo est à la rue. Sans bureaux, éparpillés dans une mégalopole de 12 millions d’habitants, nos membres continuent à couvrir l’actualité. Expulsés du très bel immeuble que le gouvernement de l’État de São Paulo leur avait cédé, dans la bien nommée Rua Boa Vista, au centre de la ville, les privilégiés naviguent maintenant à vue pour retrouver un siège. Née sous la dictature, pour valoriser le travail de la presse internationale, l’Association entend aujourd’hui conserver son indépendance, permettre à ses reporters et photographes de couvrir les manifestations, de tous bords, en toute liberté. Notre force, comme association, c’est chacun d’entre nous. Payer un loyer conventionnel ? Notre trésorerie ne nous le permet pas, pas encore. Hier, une proposition de partenariat nous a rappelé à l’essentiel. Des locaux en parfait état, avec un petit studio radio, et une localisation idéale. Mais notre hôte potentiel, généreux, serait lié à des figures controversées, dénoncées pour des actes de tortures commis sous la dictature. Après tout, ce n’est qu’un local, on y écrit ce qu’on veut, non ? Illusion de liberté ! Combien nous coûterait une photo, nous, presse étrangère, au gala de fin d’année de nos nouveaux amis, en couverture de leur journal ? Comment organiser des conférences de presse avec des ONG sérieuses contre la réduction de la majorité pénale à 16 ans, quand dans nos murs, certains l’abaisseraient volontiers à 14 ans ? Le nerf de la guerre, plus que jamais. Nous cherchons, contre la logique du marché immobilier, à faire vivre et défendre la presse étrangère, mais pas à n’importe quel prix. Très chère indépendance, tu vaux le coup ! (Marie Naudascher est Vice-Présidente de l’ACE-Association des Correspondants Etrangers de São Paulo.)

« Les Brésiliens ».

par Marie Naudascher
Bienvenue au pays des superlatifs. Au Brésil, tout est o maior do mundo, « le plus grand du monde ». C'est « le plus grand pays catholique du monde », le « plus grand carnaval du monde », le « plus grand stade de football du monde »? Et bien sûr « Dieu est Brésilien ». Mais si l'on va au-delà de ces quelques clichés, qu'est ce qui rassemble les Brésiliens ? Dans les mégalopoles, les habitants des favelas, peinent encore à se comprendre. Si la violence affecte principalement les jeunes Noirs des périphéries et des favelas - affichant un taux de 29 homicides pour 100 000 habitants - comment le Brésil, où se côtoient Noirs, Indiens, métis et Blancs peut-il être si divers et si raciste à la fois ? 7e puissance mondiale, leader économique du cône sud, grenier du monde, pays de la biodiversité, le Brésil est aujourd'hui un pays « émergé » . Un voyage humain, coloré et rythmé. Lire un chapitre

BRESIL: « Je suis mort à Maré »

par Marie Naudascher
Lors des grandes manifestations de Juin 2013, la santé et l'éducation étaient les principales revendications des citoyens. C'est là qu'est née l'idée et l'envie de faire ce documentaire et de lier la thématique de l'éducation à celle de la violence....