Pierre Prier
Après avoir fait mes classes dans la presse populaire, j’ai abordé le grand reportage avec le Journal du dimanche, où il fallait être polyvalent : entre 1981 et 1989, j’ai ainsi couvert la première Intifada palestinienne, la guerre du Liban, la première guerre du Golfe derrière les marines américains chassant Saddam Hussein du Koweït. Mais j’ai aussi raconté des procès d’assises, des faits divers, ou suivi Haroun Tazieff sur les pentes de l’Etna. Puis j’ai abordé le reportage quotidien avec France-Soir, entre 1989 et 1992.Les années où le monde a basculé. J’étais à Berlin, avec les Allemands de l’Est la nuit où le mur s’est évanoui. A Moscou sur la Place rouge le soir où l’étendard communiste a été baissé sur le Kremlin, marquant la fin de l’URSS. Au Liban quand les troupes syriennes ont envahi Beyrouth.
J’ai passé trois ans au Figaro magazine, puis renoué avec le reportage au service international du Figaro quotidien, où j’ai d’abord couvert l’Afrique subsaharienne- la chute de Mobutu, le Tchad en ébullition, l’Erythrée indépendante s’enfonçant dans la dictature ; Kadhafi m’expliquant qu’il voulait fonder les Etats-Unis d’Afrique, dont il se verrait bien président…Puis le Figaro m’envoya à Jérusalem, comme correspondant permanent ; j’y ai posé mes valises juste à temps pour le début de la deuxième Intifada. Quatre ans à observer la mort lente d’un « processus de paix » auquel personne ne croyait vraiment. Dan les quelque dix ans qui suivirent, j’ai surtout arpenté le monde arabe, de l’Egypte à l’Arabie saoudite encore replié sur elle-même, où j’ai pu passer derrière le miroir et découvrir des jeunes athées, des islamistes opposés à la monarchie, des proches du pouvoir recevant avec des bars bien garnis. Retraité actif, je participe au média en ligne Orient XXI, qui fédère un vaste réseau de journalistes et de chercheurs des deux rives de la Méditerranée.