Jean-Paul Mari présente :
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Philippe Rochot

Philippe Rochot est né le 12 septembre 1946 à Dijon. Il est diplômé de l’Ecole supérieure de journalisme de Lille. Il est marié et père de trois enfants. Journaliste au service reportages de France2. Il a couvert une bonne partie des conflits de ces dernières décennies. Il a été durant six années correspondant en chine.

Correspondant pour la deuxième chaîne de télévision française à Beyrouth, il a couvert le conflit du Liban jusqu’en 1986 où il a été pris en otage à Beyrouth durant 105 jours.

Il a obtenu le prix Albert Londres pour l’audiovisuel en 1986 pour ses reportages au Liban. Il a réalisé une trentaine de documentaires ou magazines télévisés pour Antenne2 et France2 Il est l’auteur de deux ouvrages. « la grande fièvre du monde musulman » (1980) « vivre avec les Chinois » (2008)

Russie: « Écrire en exil » . Le combat des journalistes russes réfugiés en Lettonie

par Philippe Rochot
A l'occasion de la remise du Prix Albert Londres à Riga en Lettonie, Philippe Rochot qui faisait partie du voyage a rencontré des journalistes russes en exil. Il nous livre son récit. Avec son aimable autorisation. Photo: monument à la...

Photos: Vivre en ces déserts .De l’Arabie au Tibesti : 1970 – 1980    

par Philippe Rochot
Par Philippe Rochot.        La fascination du désert a toujours fait vibrer le cœur des hommes, celui des missionnaires et des explorateurs comme T.E. Lawrence, le père de Foucault, Wilfred Thesiger ou Théodore Monot. La passion pour ces étendues de sable...

Reporter au Liban : quand l’insomnie peut vous sauver la vie.

par Philippe Rochot
Liban-sud : 1978. Voilà trois jours que les israéliens pilonnent le village de Khiam tenu par les Palestiniens à quelques km de la frontière et que nous attendons la permission de pénétrer dans la zone interdite. A la faveur d’une...

L’Edito : « L’Arabie en guerre contre l’image », par Philippe Rochot.

par Philippe Rochot
« Si vous êtes en face d’une image, il faut la détruire » disait Ibn Abd-el Wahhab, fondateur de la doctrine qui cimente aujourd’hui encore l’unité des tribus d’Arabie. Ce vieux précepte est resté vivant: pas de portraits du roi dans les rues du royaume, jamais de représentation du prophète et une méfiance extrême face à l’objectif. En voulant fixer la vie des saoudiens dans les années 1970, je me suis souvent heurté à la police religieuse. A plusieurs reprises j’ai été dénoncé et convoqué au ministère de l‘information. Pour réaliser mes portraits de bédouines du Hedjaz, j’ai dû attendre que les hommes soient partis pour me retrouver face à ces femmes au masque de cuir qui m’ont pourtant fait bon accueil. Hélas, les maris, rentrés plus tôt que prévu, voulaient « me conduire chez l’émir ». Je n’ai dû mon salut qu’à ma rapidité à la course. En 1975, le roi Fayçal fut assassiné par un neveu voulant venger la mort d'un frère abattu lors d'une manifestation d’intégristes opposés à l’introduction de la télévision. Aujourd’hui, les appels à la prière sont diffusés cinq fois par jour et le pèlerinage à la Mecque tourne en boucle sur les chaines. Equipes télé et photographes étrangers sont autorisés, à condition toutefois d’être musulmans. Un panneau invite d’ailleurs les non-musulmans à contourner la cité sainte par une route surnommée...« la route des chiens ». Les pistes du désert sont désormais ouvertes aux touristes qui veulent photographier les sites nabatéens du Hedjaz, témoins d’une culture antérieure à l’islam, lieux maudits autrefois strictement interdits. La princesse Reem, petite fille du roi Fayçal expose en Europe et aux Etats-Unis ses photos inspirées de thèmes religieux. Mais la guerre à l’image continue. Les partisans du wahabisme restent en embuscade. P.R

« Visages de l’Arabie interdite »

par Philippe Rochot
Arabie 70 : mes années Fayçal La rigueur wahabite interdit la reproduction par l’image. Faire de la photo en Arabie saoudite représente donc un véritable défi, surtout dans les années 1970 où le roi Fayçal engage un bras de fer avec les intégristes pour imposer la télévision dans le royaume. J’ai vécu cette période-là durant deux années passées à Djeddah, partagé entre ma passion de l’image et la crainte permanente d’être arrêté par la police religieuse. J’ai voulu éterniser par l’image la vie des derniers bédouins et des peuples du désert, jusqu’à ce jour de mars 1975, celui de l’assassinat du roi Fayçal où je réussis à pénétrer dans le palais royal lors de la cérémonie de condoléances en présence du prince Fahd, futur successeur.

Ma vie de reporter en images

par Philippe Rochot
Liban, Iran, Afghanistan, Vietnam, Chine, Tibet, Paris....par Philippe Rochot, Grand reporter.

« Dans l’Islam des révoltes »

par Philippe Rochot
Quand nos gardiens entrent dans la pièce, ils sont toujours deux avec des lunettes noires et se cachent le visage avec la main. Souvent, nous avons affaire au même personnage qui se fait appeler Abdou... ……..Plus de vingt ans se sont écoulés depuis l’affaire des otages français du Liban, mais elle reste présente dans l’esprit de tous. Je suis surpris de rencontrer aujourd’hui encore des témoins de cette époque qui me rappellent ce drame avec sympathie et compassion. Ils n’ont pas oublié, tant cette page de notre histoire a marqué une génération, celle des années 1980. Pour ma part, cette tragédie est restée gravée dans ma mémoire. J’ai donc souhaité revenir sur cette épreuve qui n’est pas isolée dans ma vie car elle s’inscrit dans mon itinéraire à travers le Proche-Orient. Mais il n’est pas facile pour un journaliste d’écrire à la première personne. Je suis là pour raconter des événements qui touchent la vie des autres et pas la mienne. Mon métier est d’être un spectateur qui se sent concerné et non pas impliqué, un observateur et pas un acteur. Alors quand je bascule de l’autre côté, que je deviens moi aussi une victime et que les autres journalistes se tournent vers moi au lieu de regarder devant eux, il y a quelque chose de troublant. Je dois donc habiter un autre personnage. Mais même ainsi je ne peux m’empêcher de regarder ce que je vis avec mes yeux de journaliste. Durant ma détention, je me disais parfois : voilà une bonne image, voilà une belle lumière, voilà un son qui restitue bien l’atmosphère dramatique que nous vivons. Peut-être cette vision de l’événement m’a-t-elle finalement aidé à mieux supporter cette épreuve. Je connaissais de même la mentalité, l’état d’esprit, le comportement de ceux qui nous ont capturés, car déjà depuis plus de quinze ans je me passionnais pour le monde arabo-musulman. En réalité, mon parcours a commencé en Arabie saoudite, aux sources de l’islam, pour se prolonger dans les guerres du Liban, d’Irak, d’Iran et même d’Afghanistan sur les terres du « lion de l’islam », le surnom que ses partisans ont donné à Oussama Ben Laden. Et c’est cet itinéraire dans « l’islam des révoltes » que j’ai voulu raconter.