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La bataille de Bagdad

publié le 05/11/2006 | par Jean-Paul Mari

Ils arrivent. Ils sont là. De l’autre côté du Tigre, sur la rive Ouest, à quatre cents mètres d’ici. Tout à l’heure, dans la nuit encore noire, un feu roulant d’artillerie a fait trembler ce quartier de Bagdad. Par où sont-ils venus ? Sûrement en longeant les anses du fleuve, par cet axe Sud, Sud-Ouest, angle de pénétration à partir de l’aéroport, du quartier de Dora. Dans un deuxième temps, ils ont du se glisser, derrière leurs tanks, le long de la berge pour arriver jusqu’à cette anse du fleuve. Ce coude très marqué du Tigre, entre les quartiers de Karrada et d’Abou Nawwass, juste avant le pont Joumhouria, marque le début d’un complexe de deux kilomètres sur deux, planté d’arbres, d’un palais présidentiel, de tunnels et de bunkers souterrains : le Palais de la république. Il a été bombardé une bonne trentaine de fois depuis le début des raids. Au dix-huitième jour de guerre, on l’attaque, au cœur de Bagdad. Maintenant, des tirs de chars, distincts, proches. Avec le jour qui se lève, la silhouette massive, métallique de soixante-dix tonnes des Abrahams se détache sur la berge, suivi d’un groupe de Marines en file indienne, casqués, courbés en deux, recroquevillés sous la protection du monstre blindé. Un tir d’obus et un camion citerne enterré de pétrole s’enflamme, jette une intense lumière orange suivie de paquets de fumée très noire. L’air sent mauvais. Un autre tir et une butte de terre fortifiée monte au ciel. Un raclement d’un réacteur dans l’air et une bombe, bruit de baquet d’eau bouillante sur le sol, écrase un bâtiment entouré de végétation. Un bouquet d’arbres s’enflamme. Bombes, coups de canons, mitrailleuses lourdes, tout se déchaîne. L’orage qui gronde, éclate de feu et d’acier, mêle tirs de chars, déflagrations, écho des bombes et bruit des réacteurs qui passent le mur du son à basse altitude. Les Américains avancent, nettoient, pulvérisent à distance tout ce qui fait mine de résister. On voit des soldats irakiens courir, désemparés, sans armes. Certains sont fauchés par la moulinette des rafales de mitrailleuses, d’autres se jettent à l’eau, nagent à travers les roseaux du bord du Tigre. La brume commence à tomber. On note en hâte les repères chronologiques de l’offensive éclair : 6H30, premières explosions sur la berge ; 8H12, quatre colonnes de fumée au-dessus du complexe ; 8H13, les tanks Abrahams et les engins blindés Bradley poussent au bord du Tigre ; 8H27, le palais orné de quatre sculptures de Saddam aux traits de Saladin prend quatre impacts de plein fouet ; 8H27, la débandade ; 8H39, l’intérieur du complexe est fouillé, sondé à coups d’obus ; le nettoyage commence, méthodique, implacable. Lentement, le décor se noie dans la brume qui s’épaissit. Il faut sortir. Départ de l’hôtel Palestine au Tigre. On évite le bord immédiat du fleuve en passant par l’avenue Saadoune. Quelques voitures, tous les magasins fermés sauf de petites échoppes et une station-service. Des gens errent au bord des trottoirs, à la recherche d’un transport introuvable. Pour franchir le fleuve en direction des combats, le pont Al-Sennaq est à découvert. De l’autre côté, l’hôtel Mansour, sa carcasse secouée depuis deux semaines par le souffle régulier des missiles alentour. Passage devant l’ancien centre de presse au ministère de l’information, son toit et ses paraboles crevés par deux impacts. Les bunkers sont habités par des hommes en civils embusqués, le doigt sur la détente de leur fusil-mitrailleur. La gare routière est vide, des voyageurs, sacs à la main, tournent en rond, perdus. Beaucoup de miliciens armés, en colère mais impuissants. Un jeune homme écarte les bras en signe de défi, une kalachnikov dans une main, un lance-roquettes dans l’autre. Un pick-up, autrefois blanc, a pris un coup direct, épave froissée, carbonisée. Maintenant, la ville fantôme a disparu dans le brouillard. Impossible d’aller jusqu’au grand hôtel Rachid, interdit pour cause de violents combats. Demi-tour. Difficile de parler de guérilla urbaine, pas le moindre signe de contre-attaque, pas de T-72 irakiens, pas de canons anti-chars qu’on emmène sur la rive opposée, rien. Tout à l’heure, le Ministre de l’Information a donné un briefing de victoire sur le toit d’un hôtel, dans la brume, la fumée noire et les explosions proches. Il adore ironiser, parler des « Vilains », les Américains ; de l »Escroc » Tony Blair et des « Mercenaires » Britanniques. Cette fois, en substance : tout va bien, on a massacré et repoussé les troupes américaines, il n’y a plus un Gi’s dans Bagdad. Ah ! Bon…Retour par le pont sur la rive Est. Explosions et longues rafales assourdies par l’ouate qui enveloppe la ville. Saleté de brouillard ! Comment suivre les combats dans ce décor fantôme, au seul bruit des explosions ? Sur la berge Ouest encore distincte se déroule un jeu du chat et de la souris qui va durer toute la journée. Devant le palais, deux Bradley se sont installés, à la lisière des arbres, face au mur de digue qui descend en pente douce vers l’eau du fleuve. De part et d’autre, deux escaliers de pierre et une rampe d’accès vers le Tigre. En contrebas, à vingt-cinq mètres à peine, court une longue tranchée de terre où sont enterrés des Irakiens. On voit des silhouettes vert-olive tenter un mouvement de fuite. Dans la seconde suivante, un tir d’obus emporte une partie de la tranchée. Parfois, une gerbe de feu et des fusées marque l’explosion d’une caisse de munitions. La tranchée dissimule un bunker souterrain, relié à un tunnel qui doit filer vers les souterrains du palais, une taupinière que l’avancée des troupes secoue. Un des sorties est précisément cette tranchée au bord du Tigre, une issue de secours que les engins blindés ont pour tâche d’interdire. Les Irakiens sont piégés, les Bradley le savent et ils attendent, immobiles, froids, métalliques, comme des tueurs à l’affût, l’œil intérieur de leur écran vidéo posé sur la tranchée, canon en joue, à quelques mètres, à bout portant. Froid dans le dos. Au dix-huitième jour de guerre, en plein cœur de la capitale, la bataille de Bagdad a commencé.
On l’attendait depuis plusieurs jours, depuis cette coupure générale de courant. Ma lampe d’abat-jour avait d’abord vacillé, puis elle a brillé très fort avant de mourir. Dehors, l’habituel arbre de Noël de Bagdad était éteint, l’ascenseur en panne, le téléphone muet, le haut-parleur de la Mosquée Royale soudain silencieux, le robinet à sec, la chaleur toujours étouffante et le son des bombes étrangement plus fort dans la nuit noire d’encre. Le matin suivant, le système a commencé à craquer. La plupart des « guides » et des chauffeurs ne sont plus là, une grande partie du personnel de l’hôtel est absent et un responsable de l’Information tourne en rond à la recherche d’un programme à organiser. On file faire la tournée des hôpitaux. Dans celui d’Al-Kindi, victimes civiles et militaires arrivent en vrac : quatre vingt-dix blessés en deux heures, un homme en tenue léopard amputé des deux jambes, le muezzin d’une mosquée, une fillette gravement brûlé ; Dans une chambre, deux gamins, l’un dit n’importe quoi et pleure son arrêt, l’autre bégaie et n’arrive pas sortir un mot. A la sortie, une femme en abbaya noire, folle de douleur, hurle des mots tabous que ses proches essaient d’étouffer. Elle se débat: « Meurs si tu veux, toi, Saddam ! Mais laisse-nous nos fils ! » Des hommes de la sécurité se jettent sur elle et la bâillonnent de leurs mains. On l’emporte. L’hôpital Yarmouk est bourré de militaires qui arrivent de la bataille de l’aéroport. Impossible de pénétrer, les premiers reporters étrangers se sont heurtés à des survivants, soldats vaincus et dangereux, le poignard à la main, prêts à égorger tous les « étrangers » anglo-saxons, français ou autres. Dans l’atmosphère de douleur et d’hystérie, plus personne n’a le temps de faire la différence entre pays amis ou ennemis. Les bombes non plus ne font pas le détail. Témoin, l’hôpital d’Al-Hillah, quelques jours plus tôt quand une bombe a fragmentation a criblé les murs du quartier Nader : Trente-deux morts, cent cinquante blessés. Dans les couloirs des Urgences, on patauge dans le sang. Un père portait son enfant ; l’éclat a fracassé le crâne du gamin. Celui-ci a apparemment neuf ans, ne s’en souvient plus, porte un bras et l’épaule bandée et ensanglantée. Fragmentation ? Non, il était dans un bus avec son père, amputé d’une jambe. Le véhicule s’est approché d’un barrage US, près de l’endroit où un « martyr », un kamikaze, s’est fait sauter deux jours plus tôt. Les Marines ont la hantise des attentats-suicide : les tanks ont ouvert le feu ; vingt-cinq passagers morts. La bombe à fragmentation est tombée la nuit suivante, non loin de la maison d’Ali Abed Taleb, un fellah de trente-deux ans. Ce type d’engin est un conteneur descend lentement, explose à hauteur d’homme et expédie des milliers de disques, de billes ou de barres spiralées, de la largeur d’un doigt, aux bords acérés comme un rasoir. La femme d’Ali a été décapitée. Il tient la main à son fils d’un an, touché au ventre et qui se plaint à voix basse. Ali était soldat pendant la guerre Iran-Irak et sur la frontière du Koweït en 1991. Il connaît ce genre de bombe conçue pour hacher menu l’infanterie enterrée dans les tranchées. « Pas sur des civils, des maisons de paysans. Dites-moi : pourquoi… ? » A côté, dans un autre lit, son frère, quinze ans, a les membres inférieurs dans le plâtre. Il montait un buffle noir vers l’abreuvoir et l’animal a marché dans l’herbe sur un bâton noirâtre, à l’apparence de « morceau de carbone ». L’explosion de la mine a déchiqueté le ventre du buffle mais a sauvé le frère qui s’en sort avec deux jambes fracturées. « La campagne est pleine de ces petits bâtons dit Ali le fellah, « les chiens, les vaches, les hommes sautent. Tout le monde fuit la région. Une terre désertée, brûlée, perdue. » Dans un centre de commandement américain, un porte-parole a expliqué que la bombe à fragmentation n’est pas interdite et fait partie de l’arsenal de la guerre conventionnelle. Les hôpitaux croulent sous l’afflux des blessés, surtout quand ils arrivent au rythme d’une centaine à l’heure, après la bataille menée pour s’emparer du grand aéroport de Bagdad, moderne, sophistiqué, orgueil du régime, dénommé évidemment « Saddam Hussein ». Deux pistes immenses, une tour de contrôle, un tarmac de six kilomètres sur trois et la « Garde Républicaine » unité d’élite du Raïs, bien décidé à ne pas céder un pouce de cet espace vital. Après un déluge de tout ce qui peut exploser et un millier de morts plus tard, les troupes américaines rebaptisent l’aéroport d’un simple « Aéroport International de Bagdad. » Au même moment, le ministre de l’Information explique que les « Vilains » sont tombés dans le piège, « aspirés » au centre de l’aéroport, isolés et coupés de leurs troupes, sur une zone devenue une « île » lieu d’une résistance héroïque des fedayin. Et bien heureux ceux qui sortiront vivants de ce nouveau « Dien Bien Phû » version irakienne ! Pour mieux marquer la victoire, les rues de Bagdad sont sillonnées par des cortèges de voitures de police flambant neuves, sirènes et gyrophares en action, qui lâchent de rafales en l’air et exhibent un portrait du raïs à la portière. Sous l’œil de plus en plus morne des passants de Bagdad. [[ Sauf s’il s’agit de Saddam Hussein en personne ! Ce jour là, un cortège de voitures banalisées s’arrête sur une place du quartier d’Al Mansour. Un homme en sort, grand, moustachu, en béret noir et fourragère rouge sur l’uniforme vert-olive. Un passant s’approche, écarquille les yeux et recule comme frappé par la foudre. Devant lui se dresse… Saddam Hussein en chair et en os ! D’autres badauds, plus hardis, lui embrassent les mains, la poitrine ou se jettent à ses pieds. Très vite, la foule matinale se gonfle de dizaines de personnes dont les transports font frémir les gardes du corps et son secrétaire personnel, une kalachnikov à la main. Lui, souriant, débonnaire, se laisse adorer. Bien sûr, la caméra est là et le montre reprenant son chemin vers le quartier d’Addamiya où il prend longuement dans ses bras une petite fille d’un an à peine et grimpe sur le capot d’une voiture, bras droit levé, à l’image des centaines de ses statues qui habitent la capitale. Encore trois petits tours en ville et, chaque fois, mêmes acclamations spontanées, même foule qui danse en chantant le slogan traditionnel : « Avec notre sang, notre âme, nous nous sacrifierons pour toi Saddam » ou sa dernière variante à la mode : « Bush, écoute bien… Nous aimons Saddam Hussein ! » Tout est filmé, criant de vérité, un coup de maître dans la guerre psychologique contre les Etats-Unis qui, bien sûr, parleront de sosie. Scène extraordinaire : le Raïs est là, sur le pavé de Bagdad, à portée des canons US. Il prend un bain de foule exceptionnel pour un président très mystérieux. Mieux, il montre en l’espace de quelques pas, qu’il est vivant, tranquille, sûr de lui et… populaire. Un grand coup médiatique pour un homme que les Américains donnent régulièrement blessé ou mort. Deux jours plus tard d’ailleurs, quatre énormes bombes tomberont en plein Bagdad, creusant un cratère de dix mètres de profondeur sur vingt-cinq de large et tuant huit personnes, à côté du meilleur restaurant d’Al-Mansour où des renseignements indiquaient la présence de l’homme le plus recherché d’Irak. Mais cette belle opération psychologique est peut-être la dernière. Tant il est vrai qu’à chaque « victoire finale», l’armée irakienne recule en comptant ses lourdes pertes.]]] Où sont les « Fedayin de Saddam », « l’Armée d’Al-Qods », la milice armée du Bath et les soixante mille hommes d’élite de la Garde Républicaine ? Huit divisions entières qui sombrent un à un dans la bataille. Les divisions « Médina » et « Bagdad » décimées ; celle de « Nabuchodonosor » en grande partie détruite ; celle d « Al-Nida » rayée du contingent ; et la division blindée d « Hamurabi » réduite à deux brigades encore opérationnelles. Ce sont ses chars qui avaient écrasé dans le sang les révoltes des Chiites au Sud et des Kurdes au Nord après la guerre du Golfe. Et elles comptaient encore 500 canons, 800 tanks et 1100 engins blindés. Qu’en reste-il, sinon quelques cendres et beaucoup de doute ? Certains volontaires arabes étrangers sont en plein désarroi. Hier soir, trois d’entre eux, d’une vingtaine d’années, sont venus aux nouvelles. Le premier, Saoudien, vif, intelligent, est interprète à Ryad pour une société internationale ; le deuxième, un musulman pieux de la banlieue de Tunis, fait son droit à Damas ; le troisième, un étudiant syrien en psychologie, grand, brun, fin, porte un keffieh rouge autour du cou et ressemble à un manifestant d’extrême gauche sur le pavé de Paris. Le Saoudien dit qu’ils sont venus se battre « avec leurs frères irakiens, parce que nous partageons la même langue, la même religion et le même destin ». Le Syrien ajoute « que Bagdad n’est que le premier pays attaqué avant l’Iran, la Syrie, la Jordanie… Bush est le mal absolu. » Le troisième ne dit rien et approuve de la tête. Ils étaient venus pleins d’enthousiasme, ont vu leur bus bombardé sur la route de Bagdad et se sont retrouvé dans une caserne de la banlieue survolée chaque nuit par des avions US. Un matin, les premiers jeunes cinq cents volontaires sont partis au combat ; le soir, au retour, ils n’étaient plus que quatre-vingt-onze. Pilonnés, décimés, ils n’ont pas compris pourquoi la radio locale continuait à parler de grande victoire. Ne restent, ce soir, à Bagdad, que ces trois Djihadistes, perdus, désemparés, qui ne veulent pas regagner leur caserne et cherchent des informations exactes, un « lieu sûr pour dormir » ou une « route encore libre vers la frontière ». Inutile de compter sur eux pour le « martyr », l’attentat-suicide ou la guérilla urbaine, celle, meurtrière que les Irakiens voulaient imposer, rue par rue, aux soldats américains. Les autres ont refusé d’avancer de front et choisi la tactique de coup de boutoir successifs, sous la forme de « colonnes infernales ». Le principe est simple mais terrifiant : prenez trente chars Abrahams, lourds de soixante-dix tonnes, blindés comme des bunkers et armés comme des forteresses ; ajoutez quelques hélicoptères Cobra anti-chars le jour ou Apaches la nuit, qui voient, attaquent et tuent tout ce qui bouge. Et donnez leur l’ordre de foncer, de labourer les lignes de défense adverses, comme une lame de charrue, un soc. Rien ne peut les arrêter. Ensuite, ils se retirent pour éviter l’enlisement. Ici, à Dora, dans la banlieue sud de la capitale, leur chevauchée se lit tout au long des huit kilomètres d’autoroute recouverts d’énormes blocs d’asphalte déchiquetés et d’épaves carbonisées. Ils ont semé la mort et la destruction sur leur passage, tuant un millier de soldats et de civils des quartiers limitrophes, pulvérisant tout, murs, rambardes d’autoroutes, voitures, pick-up, camions, canons tractés, lance-roquettes ou batterie de Dca. Pourtant, au milieu de la route, un char Abrahams gît, dinosaure noirci, chenille démontée et un trou circulaire dans la tourelle droite : « Nous les avons laissés passé, bien enterrés dans nos tranchées, avant de les attaquer, en début et en queue de colonne. » dit Ahmed, combattant depuis l’age de quinze ans dans la Garde Républicaine. En civil, keffieh sur la tête, chargeurs autour de la poitrine et RPG à la main, il montre le char immatriculé « Cojone EH » : « celui-ci a pris deux obus de RPG et de canon. Les cinq occupants, quatre hommes et une femme-soldat, sont morts. » Côté américain, on affirme que le char, tombé en panne puis endommagé, a été abandonné par l’équipage qui a réussi à emporter le commandant mort et deux blessés. Des témoins disent que l’équipage américain a couru et jetant des grenades pour rejoindre un autre Abrahams. Une chose est sûre, il n’y a pas de traces de cadavres dans le tank et l’énorme trou contre le tank est celui d’une bombe jetée d’un avion US pour détruire la prise de guerre irakienne. « Colonne Infernale »… C’est la même méthode qui a été appliquée ce matin à l’aube quand les chars ont foncé vers les bords du Tigre. Cette fois-ci pourtant, ils sont restés. Et à l’heure où j’écris, ils pointent leurs gueules noircies sur le Pont Joumhouria, vers la rive Ouest du fleuve Tigre. En route pour la bataille finale de Bagdad.

Jean-Paul Mari


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