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Bosnie. L’amour et la guerre. Les amants du pont de Sarajevo

publié le 18/09/2006 | par Jean-Paul Mari

Aujourd’hui, on ne sait toujours pas d’où est partie la rafale. Lui, Bosko le Serbe, est tombé le premier, la poitrine trouée. Elle, Admira, la Musulmane bosniaque, s’est effondrée quelques secondes plus tard. Ils avaient 25 ans et ils s’aimaient.
C’est l’histoire de ce couple dans Sarajevo assiégée que Jean-Paul Mari a reconstituée, ce couple qui avait choisi de dire non à la guerre et à la haine.


Un soir, il lui avait écrit: «Sans toi, je ne parviens pas à trouver le sommeil.» Elle lui avait répondu: «Rien ne pourra jamais nous séparer. Sinon une balle.» Maintenant, ils marchent, serrés l’un contre l’autre, vers la première casemate serbe, de l’autre côté de la rivière Miljacka qui coupe la ville en deux. Derrière eux, ils laissent Sarajevo la bosniaque, Sarajevo l’assiégée. Lui porte une grosse valise à la main; elle, un sac sur le dos. Ils marchent.

Pour arriver jusqu’ici, ils n’ont pas franchi la frontière métallique du pont de Vrbana. Ils l’ont contourné, en suivant le labyrinthe des tranchées de la guerre. D’abord, des moignons d’immeubles noircis, aux vitres et aux portes éclatées, où se terrent encore quelques humains blêmes comme des fantômes.

Puis un chemin empierré entre deux murs crevés, des escaliers, une cave à demi inondée et un bout de jardin abandonné. Là commence le no man’s land: une rue à découvert le long de la berge, quelques centaines de mètres d’asphalte noir, vide jusqu’au vertige, profond comme un abîme.

Maintenant, ils sont nus et ils le savent. Dans la lumière pâle d’un soleil de printemps, sous le regard vitreux des lunettes des snipers, ils s’avancent. Et rien ne se passe. Le ciel sans oiseaux reste silencieux et la Miljacka en crue coule à gros bouillons. Le sol couvert de douilles et d’éclats de verre crisse sous leurs chaussures.

Ils arrivent à la hauteur des arceaux du pont de Vbrana. Encore 20 mètres à parcourir, et de l’autre côté des sacs de sable s’ouvre le chemin vers Belgrade et l’étranger, l’université de Prague, une petite maison à trouver et de grands boulevards où les amants peuvent flâner.

Aujourd’hui encore, on ne sait pas d’où est partie la rafale. Lui, Bosko le Serbe, est tombé le premier, le bras étrangement désarticulé, la poitrine trouée, tué sur le coup. Elle, Admirala Musulmane bosniaque,s’est effondrée, mortellement blessée. D’une main, elle a remonté le col de son manteau, comme pour se protéger des balles.

On l’a entendue appeler. Puis elle a rampé vers Bosko, s’est serrée contre son corps, l’a enlacé. Et elle n’a plus bougé.Ils avaient 25 ans.

«Je ne voulais pas qu’ils restent là, à pourrir dans la chaleur du mois de mai, à la merci des rats et des chiens errants» , dit Zijo, le père d’Admira. Il a 50 ans, les mains calleuses, un tricot de peau, un corps de pierre et tient, seul, le plus grand atelier de mécanique de Sarajevo, au numéro 6 de l’avenue Proletarske, rebaptisée «Sniper’s Alley».

Le genre d’homme à s’interdire la lâcheté et les larmes. Il sait qu’il ne reste plus grand-chose d’un homme abattu, cinq mois plus tôt, au même endroit, l’un des plus dangereux au monde. Trop de mines, de mitrailleuses, de snipers, trop de professionnels de la mort. Personne n’ose s’aventurer là-bas. Zijo remue ciel et terre, demande un véhicule blindé, propose de sortir seul ramasser les corps. En vain.

Les commandos bosniaques, les unités spéciales, les casques bleus… tous refusent. Il faudra six jours et six nuits interminables, la photo de leurs cadavres enlacés dans le journal et ce malaise qui a fini par prendre une capitale pourtant gavée de morts pour qu’enfin un commando serbe aille les récupérer en pleine nuit.

«Je voulais qu’ils soient enterrés ensemble. Tous les deux…» , dit Zijo. «Mais pas de l’autre côté. En territoire serbe. Loin de nous…», souffle Nedreta, la mère. Elle regarde sans le voir le grand jardin ensoleillé, l’herbe verte, la meule de foin et les cerisiers en fleur. Au bout de ses doigts tremble une cigarette consumée. Elle a mille ans. «C’est drôle, dit-elle, au début je n’ai pas réalisé que leur premier amour serait éternel…»

Admira et Bosko se sont rencontrés, à 16 ans, lors de la fête du Nouvel An de 1985. Admira est un peu sauvage, forte et battante, comme son père; elle a appris à conduire sa première moto à 9 ans, réussi son permis à 13 ans, adore la vitesse mais garde des tendresses de gamine et reste longtemps accablée par la mort de son petit chat. Bosko est né à Krucevatz, en Serbie, et il a grandi à Sarajevo. Il est calme et drôle, avec un visage poupin et un corps d’adolescent embarrassé.

Zijo, le rude mécanicien, se moque de lui quand, après une dispute d’amoureux, il le voit immanquablement revenir vers Admira les bras chargés de roses.

Même lycée, même classe, même banc… Bosko et Admira ne se quittent plus. Quand il part faire son service militaire dans une école d’officiers en pays serbe, Bosko écrit chaque jour une longue lettre. Et quand Zijo le Bosniaque fait le voyage jusqu’à Belgrade pour aller applaudirson équipe de football préférée, l’Etoile rouge, Admira s’empresse d’accompagner son père pour aller rejoindre Bosko.

Une fois l’uniforme abandonné, Bosko a repris ses études en économie et Admira ses cours de chimie. Au numéro 6 de la rue Proletarske, le soir, on parle football, voiture, musique, avenir… Rien de plus. Que voulez-vous, il n’y a pas grand-chose à dire sur des gens heureux qui s’aiment.

Jusqu’au 6 avril 1992, au deuxième jour de Bajram, la fête religieuse musulmane. On essaie de ne pas penser à la Yougoslavie défunte et à cette guerre qui fait rage entre la Croatie et la Serbie. Sarajevo, ville des jeux Olympiques, moderne et cosmopolite, est trop cultivée pour tomber dans un engrenage aussi sauvage! Confiant, Zijo le mécanicien fait entreprendre des travaux d’extension de son atelier: ils ne seront jamais terminés.

Dans la rue, des manifestants réclament un Etat multiethnique. Des coups de feu claquent, on ramasse des corps ensanglantés: le siège de Sarajevo vient de commencer. Il dure encore.
Dans leurs livres d’histoire, Bosko et Admira ont vu, comme tous les gamins, les fresques de ces sièges médiévaux, avec des villes entourées de remparts, des assaillants armés de canons et des habitants frappés de disette. Désormais, ils vivent la même chose.

Sauf qu’il n’y a pas de murs autour de la ville, que les boulets de l’an 2000 tombent par milliers et qu’une nouvelle armée d’hommes en casque bleu évite aux habitants de mourir de faim sans leur permettre de s’enfuir. Bosko sait seulement qu’Admira habite dans la ville moderne et lui dans la maison de sa mère, sur la colline.

Entre les deux, il y a 7kilomètres, les tramways ne fonctionnent plus, les snipers abattent les passants, et des salves de roquettes font monter la terre vers le ciel. Qu’importe! Chaque jour, l’un des deux sort en baissant la tête, slalome entre les carcasses de voitures et court 14 kilomètres aller-retour pour embrasser l’autre.

En juillet, Sarajevo brûle, les obus percent les murs et les caves, se glissent dans les chambres, surprennent les humains qu’ils tuent, sans les réveiller, dans leur lit. Bosko est dans la cuisine, sa mère au salon. Elle l’appelle, il vient. Derrière lui, un obus explose dans la cuisine. Ils trouvent un autre appartement. Qu’un autre obus démolit aussitôt. C’en est trop. Bosko et sa mère, nés en Serbie, ont le droit de quitter Sarajevo. Admira le supplie de se mettre à l’abri, de partir, de la quitter. Il refuse. Seule sa mère fera le voyage.

Comment? Heureusement il y a Celo, un orphelin musulman pratiquement adopté par la mère de Bosko. Avec le temps, le gamin a mal grandi. Bagarreur, truand, trafiquant de drogue, condamné à sept ans de prison, c’est un géant de 2 mètres à la voix cassée, au crâne ras, visage anguleux souligné d’un petit bouc.

A sa sortie, la guerre lui ouvre les bras. Celo «le Chauve» devient chef d’une milice bosniaque de plusieurs centaines d’hommes en armes, qui possède plusieurs bars en ville, tient la seule boîte de nuit ouverte malgré la guerre et gère l’approvisionnement en nourriture de Sarajevo. Il est riche, puissant, redoutable; certains le respectent, tous le craignent.

Le jour où un policier distrait fait mine de le contrôler, le Chauve jaillit de sa voiture et plonge le canon de son P38 dans la bouche du flic pâle comme la mort. Plus tard, on le verra à cheval, immobile, un revolver à la main, dans les ruines fumantes de la bibliothèque de la ville, tourner un film, plagiat cynique et désespéré d’une pub pour Marlboro.

Dans le chaos de Sarajevo, le Chauve se retrouve chef de la police militaire et responsable de l’échange des prisonniers. Grâce à lui, le 3 juillet 1992, malgré les combats qui font rage, la mère de Bosko part vers la Serbie, en voiture… par le pont de Vrbana!

L’été 1992 est celui de la «purification ethnique», des camps de concentration, des viols, de la barbarie. L’hiver de Sarajevo sera long, froid, terrible. On opère sans morphine, on abat les arbres pour se chauffer, on mange les oiseaux et l’herbe des fossés. Bosko et Admira vivent désormais ensemble. Lui est préoccupé:
«Marions-nous, Admira. Vite! Maintenant.
– Tu sais bien que tout mariage mixte est devenu un objet de propagande. Je ne veux pas t’épouser devant les caméras.»
Il insiste:
«Alors tous les deux, seuls, en secret.
– Sans ma famille? Non, ce serait trop triste. Plus tard, Bosko. Avec du linge blanc, du vin, des fleurs. Une grande fête.»

Pour survivre, Bosko fait du marché noir avec les rations alimentaires volées aux casques bleus. Lui qui refusait de tirer a pris l’uniforme dans une unité bosniaque dirigée par un lieutenant du Chauve qui s’appelle Mico. Bosko se prend d’amitié pour Mico le Serbe, seul et désespéré depuis que la guerre l’a surpris, loin de sa femme et de ses enfants.

Début avril, Mico conduit Bosko et Admira au mariage du Chauve. Il les embrasse tous les deux, les dépose, reprend sa voiture, son arme, sa radio… et passe secrètement les lignes pour rejoindre l’armée serbe. Mico a déserté, il a trahi. D’abord le Chauve, son chef, et surtout son ami, Bosko.

Ce jour-là, tout a basculé. Au début de la guerre, Sarajevo applaudit les Serbes qui restent sous les bombardements et se battent dans l’armée bosniaque contre leurs frères ennemis de Belgrade. Mais plus le temps passe, plus il faut donner des gages, montrer qu’on n’est pas un suspect, un espion, un allié secret des Tchetniks qui assassinent la ville. C’est l’époque des dénonciations, des arrestations, de la torture.

Si Mico le Serbe a trahi, Bosko, serbe lui aussi, est forcément suspect! Soudain les voisins, qui n’hésitaient jamais à venir frapper à la porte pour un verre de lait ou un cachet, le regardent d’un oeil mauvais. Un jour où Bosko fait la queue devant une boulangerie, il entend derrière lui la voix d’un voisin en colère: «Il y a du pain pour les Tchetniks mais pas pour les vrais Bosniaques! Quelle honte!»

Bosko se retourne, tend son pain et s’en va, écoeuré et inquiet. Il a passé treize mois à endurer la faim, les bombes, la peur, à souffrir avec Sarajevo. Pour rien. «Un jour ou l’autre, Bosko aurait dû s’enfuir , dira plus tard Celo le Chauve. Je pouvais le protéger. Mais avec la trahison de Mico, les choses devenaient très compliquées.» A la maison, Admira pleure dans ses bras.

Il est resté pour elle; elle partira avec lui. C’est extrêmement dangereux, elle le sait. Sa mère la supplie de rester:
«Et toi, tu aurais abandonné père, il y a trente ans?
– Non, mais aujourd’hui, il y a la guerre!- Raison de plus. N’en parlons plus.»

On décide de fuir par la Croatie. Le Chauve prépare les laissez-passer, organise les contacts, le départ. Au jour dit, un militaire vient les chercher, mais de l’autre côté personne n’est au rendez-vous: la bataille entre Croates et Musulmans vient de commencer. Une porte se referme. En rentrant chez eux, Admira et Bosko découvrent leur appartement pillé par les voisins.

Le 10 mai, Bosko tremble en reposant sur la table un papier officiel: une convocation de la police civile. Cinquante ans plus tôt, pendant la guerre entre les Oustachis et les Tchetniks, son grand-père s’est rendu à une convocation semblable. On ne l’a plus jamais revu. Il faut partir. Vite.

De l’autre côté du pont de Vrbana, il y a une connaissance du Chauve, son alter ego, un Serbe qui arrange le troc des prisonniers. Le Chauve sait qu’il veut récupérer un de ses cousins coincé à Sarajevo. Les négociations commencent.
Pendant que le Chauve organise le départ, au numéro 6 de la rue Proletarske, on fête les 25 ans d’Admira. Bosko frappe à la porte.

On l’embrasse:
«Viens! Il y a du gâteau aux fruits…
– Je vois bien le gâteau mais pas les fruits!
– Les fruits? C’est pour l’année prochaine!»

On rit, on parle d’avenir. Pas du départ. Zijo le mécanicien n’est pas au courant, tout le monde sait qu’il désapprouverait cette fuite: «J’avais peur que ma fille ne se fasse arrêter de l’autre côté par les Tchetniks, ceux qui violent et égorgent les Musulmanes , dit-il aujourd’hui. Et puis partir, c’était ne plus revenir. Ils auraient eu honte d’avoir abandonné Sarajevo.»

Le 18 mai 1993, Admira embrasse sa mère, qui a su garder le secret de leur départ. La veille, Admira lui a laissé une lettre couverte d’une écriture régulière, ronde, claire:
«Ma chère maman,Finalement, il semble que nous partons demain soir. Ne sois pas inquiète pour moi. Je m’inquiète davantage pour toi et pour mon petit chat Zuco [le jaune], qui restera ici sans moi. Garde-le. Je t’en prie, ne sors pas en ville. Ne pars au marché que tôt le matin. Je te laisse des vitamines. Prends-les. Fais attention à Zuco. Il me regarde pendant que j’écris et il miaule. Dors avec lui pendant un mois. Raconte-lui des histoires, caresse-le.

J’ai laissé du poisson et du lait pour lui. Il faut qu’il s’habitue à la maison. Ecris-moi. Ne t’inquiète pas, tout ira bien. Tant de gens ont réussi à partir. Bosko et moi avons parlé. Nous reviendrons ici quand la guerre sera terminée. Bon, je fais mes valises. Zuco s’est couché sur le fauteuil, il n’est pas conscient de ce qui se passe.

Peut-être que quelqu’un va te téléphoner pour te dire si on a réussi. Ne t’inquiète pas. Je t’embrasse. Je t’aime beaucoup, beaucoup.Admira.»

Vers 17 heures, Bosko et Admira arrivent au QG de la police militaire avec une valise et un sac: des vêtements, 15000 marks et les bijoux de la mère de Bosko. Le Chauve leur remet des laissez-passer et leur conseille d’attendre la nuit pour passer. Le pont de Vrbana est tenu par trop de factions: HVO croates, police bosniaque, unités spéciales, milices serbes… Impossible de tout contrôler.

Mais Bosko est nerveux, pressé. Ils partent. Passent un, deux, trois contrôles sans encombre. Les documents de Celo le Chauve font merveille. Après, il y a eu le no man’s land, l’asphalte nu, les derniers vingt mètres. Et cette courte rafale.

Au numéro 6 de la rue Proletarske, deux jours plus tard, quand le téléphone a sonné, vers 11 heures du soir, Nedreta, la mère a sauté de son lit vers l’appareil. «Quelqu’un va t’appeler…» , avait écrit Admira. Au bout du fil, un radioamateur serbe lui demande seulement de confirmer la mort des deux amants.

Elle n’y croit pas, court chez Celo le Chauve, le gangster, qui sait, bien sûr, mais n’a pas trouvé la force de le dire. Les corps sont toujours là. Une nuit, quelques salopards arrivent à lancer des crochets au bout de cordes pour voler les sacs et l’argent. Et six jours plus tard, quand les miliciens serbes récupéreront les corps déjà envahis par les vers, ils mettront deux simples étiquettes, sur les deux sacs en plastique: «no250, no251» .

Les Serbes refuseront qu’on les enterre dans la partie bosniaque de Sarajevo, et les parents d’Admira, malgré une autorisation spéciale, n’oseront pas aller chez les «Tchetniks». Seule la mère de Bosko assistera aux obsèques, en déposant sur le cercueil d’Admira un pull-over rouge et gris qu’elle avait tricoté pour fêter leur arrivée.

Aujourd’hui, Celo le Chauve, blessé d’une balle de sniper au-dessous du coeur, a été évacué vers l’Allemagne, après que ses hommes ont occupé l’hôpital. Dans le jardin en fleurs de la rue Proletarske, Zijo le mécanicien s’enferme dans son atelier en maudissant «les idiots pour qui l’amour n’existe pas. Ces monstres qui n’aiment que les balles» .

Nedreta, la mère, caresse le chat jaune, le regard perdu de l’autre côté de la colline: «Admira avait pourtant promis de revenir. C’était une fille qui tenait toujours ses promesses.» Elle montre la porte du jardin: «Quand elle arrivait là, elle m’appelait toujours. Aujourd’hui, quand j’entends quelqu’un dans la rue appeler « Mama! », je frissonne.»

De l’autre côté de la frontière, en territoire serbe, à Lukavitca, il y a un petit cimetière avec une grande tombe creusée dans l’argile et une seule croix. Quand on se place face à elle, on voit sur la gauche la plaine «serbe» et, sur la droite, la première colline «bosniaque». Sans faire vraiment la différence. Il y a un troupeau de moutons qui passe, un gosse qui sifflote et des collines vertes sous la caresse de la pluie.

Bosko avait dit: «Sans toi, pas de sommeil.» Admira avait répondu: «Seulement une balle…» Eux, fidèles, reposent ensemble. Mais les deux camps se rejettent toujours la faute de leur mort.

Pour une fois au moins, à Sarajevo, les assassins ont honte.

JEAN-PAUL MARI

 

Publié à l’été 1994


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