La grogne de Lampedusa
Reportage sur les naufragés de Lampedusa et de leur errance, d’abord sur l’île des naufragés, puis en Sicile et jusque sur le continent, vers la capitale, Rome où le maire de la ville a promis de les accueillir.
En apparence, rien n’a changé. On atterrit sur l’éperon rocheux comme sur un porte-avion, l’air est doux, les maisons sont couleur rose ou jaune, les derniers touristes de l’été se baignent dans une eau turquoise et les gens de Lampedusa, île sicilienne plantée à 130 kilomètres de la Tunisie, sont toujours d’une gentillesse légendaire.
J’étais venu ici il y a quatre ans pour raconter une tragédie de la mer. Une de plus, déjà. Celle-là était terrible. Soixante-quinze personnes qui dérivent un mois en mer, cinq survivants. J’en avais retrouvé un, Salomon, qui m’avait raconté son histoire, je n’ai jamais oublié.
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