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La longue traque

publié le 25/05/2011 par Jean-Paul Mari

Il avait 54 ans et c’était un fantôme. Depuis l’attentat du 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden, caché, reclus, insaisissable, avait fini par obséder les musulmans et les occidentaux, au point que sa mort, dimanche dernier, fait figure d’événement planétaire. Jean-Paul Mari revient sur dix ans d’une guerre secrète qui a tenu en haleine les démocraties du monde entier

Il fait nuit noire au Pakistan et un homme s’ennuie sur son balcon. Sohaib Athar est un consultant informatique adepte de son smartphone et de Twitter. Son nom de code est « ReallyVirtual » (Réellement Virtuel), comme la scène à laquelle il est en train d’assister. Dans cette ville d’Abbottabad, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Islamabad, il ne se passe jamais rien.

A 1 kilomètre de la maison de Sohaib, l’Etat a implanté une académie militaire fréquentée par des milliers de cadets. Le calme, l’absence de délinquance, l’air frais poussent les riches Pakistanais et les officiers à la retraite à venir bâtir ici, entre les eucalyptus et les champs de pommes de terre. A 0h25, il suffit d’un bruit d’hélicoptère dans la nuit pour que Sohaib pianote sur son iPhone : « Va-t-en hélicoptère avant que je sorte ma tapette géante… »

L’ironie tourne court dès la première explosion. Ce n’est pas un, mais deux, trois ou quatre hélicoptères qui survolent la propriété voisine. Sohaid ne voit strictement rien sinon la lumière des flammes. Encore une explosion, le silence, des coups de feu mais pas de bataille. Une autre explosion, énorme. Et puis plus rien. Un commando des Navy Seals, les forces spéciales de la marine américaine, vient d’investir la propriété de l’homme le plus recherché au monde.

A Washington, dans la « Situation Room », une pièce secrète de la Maison-Blanche bourrée d’électronique et de moyens de communication, le président Barack Obama attend, immobile, silencieux, «visage de marbre », dira un de ses aides. Autour de lui, toute son équipe de conseillers scrute l’écran vidéo qui les relie au chef de la CIA Leon E. Panetta, installé dans son QG de l’autre côté de la rivière Potomac. L’attente est insupportable : «Les minutes passaient comme des jours», dira John Brenann, chef du contre-terrorisme à la Maison-Blanche.

L’opération a été baptisée « Geronimo ». Etrange nom pour Ben Laden que celui d’un chef apache rebelle, qui s’est rendu aux Américains le 4 septembre 1886, l’a toujours regretté et a fi ni par mourir d’une pneumonie dans une cellule triste de Fort Still. Oussama transformé plus d’un siècle plus tard en « Geronimo », comme si l’Amérique n’en finissait pas de se débarrasser de ses Indiens.
« Ils ont atteint la cible », annonce soudain le chef de la CIA.
Dans la nuit de Washington, d’autres minutes passent, interminables, et Jo Biden, le vice -président, égrène entre ses doigts un chapelet de nacre. Le temps de revoir les longs mois de traque qui ont précédé l’Opération Ben Laden-Geronimo.

Tout a commencé il y a quatre ans quand les services secrets américains découvrent, pour la première fois, le nom du seul messager qui a la confiance de Ben Laden. Il faut deux ans de plus pour repérer les zones au Pakistan où le messager et son frère opèrent. Mais toujours impossible de localiser une adresse. En août 2010, les services américains parviennent à identifier leur domicile. Surprise ! C’est un vaste complexe, installé à Abbottabad, tout près de la capitale. La propriété, construite en 2005, est huit fois plus vaste que les maisons alentour.

Elle est entourée de murs de 4 à 6 mètres de haut, protégée par des grilles et des barbelés, et l’accès n’est possible que par deux portails sécurisés. Même le toit est protégé des regards par des murs, il n’y a pas ou peu de fenêtres sur l’extérieur et les habitants brûlent eux-mêmes leurs ordures. Plus étonnant : la villa cossue ne dispose ni du téléphone ni d’internet, fidèle à la profonde méfiance du chef d’Al-Qaida pour tout ce qui pourrait permettre une quelconque surveillance électronique par satellite.

Et c’est précisément cette anomalie qui va alerter les services américains. En septembre 2010, la CIA et le président commencent à travailler sur la piste potentielle. A la mi-février, la villa d’Abbottabad devient l’hypothèse privilégiée. Entre le 14 mars et le 28 avril, le président tient quatre réunions de travail avec la CIA. A la cinquième, le 29 avril, Barack Obama autorise l’opération. Et cette nuit du 1er mai, il attend les résultats.
« Nous avons un visuel sur Géronimo », annonce le chef de la CIA. Silence de plomb. Le président connaît les risques. Les hélicoptères ont décollé en secret, avec des soldats américains exclusivement et le gouvernement pakistanais n’est pas averti. Les Etats-Unis soupçonnent depuis longtemps une partie de l’ISI, les puissants services secrets pakistanais, de complaisance voire de collaboration avec les talibans d’Afghanistan et les islamistes radicaux.

D’ailleurs, qui peut croire un seul instant que le clan Ben Laden ait pu s’installer ici, à deux pas de la capitale, sans le silence complice des services d’Islamabad ? Pour réussir, l’opération commando se doit donc d’être clandestine. Il faut frapper en territoire allié, capturer ou tuer l’homme le plus méfiant et le plus dangereux de la planète, réussir l’extraction des Navy Seals et leur retour au bercail. En emportant le prisonnier ou sa dépouille mortelle, quel que soit son état. Une erreur, une alerte prématurée, une panne, des avions pakistanais qui décollent pour stopper les intrus dans leur ciel… l’opération ratée gâcherait des années de traque. Et risque de tourner à la déroute militaire mâtinée d’une catastrophe diplomatique.


Encore quelques minutes

«Geronimo EKIA…» Ennemy Killed In Action. Geronimo tué en action. Encore un silence, puis le président parle : «Nous l’avons eu. »
Ben Laden ne s’est pas rendu. Il est mort, abattu de deux balles, une dans le ventre, l’autre en pleine tête. Un fils du chef d’Al-Qaida, deux autres hommes, probablement les fidèles « messagers » d’Oussama, et une femme – une de ses épouses ? ont été tués. Deux autres femmes sont blessées, mais pas les enfants qui habitaient la résidence. L’opération a duré quarante-cinq minutes, un hélicoptère semble s’être crashé, une «panne mécanique» dit Washington. L’appareil a été abandonné, détruit à l’explosif et tout le monde a pu repartir dans les hélicoptères de secours. Le commando n’enregistre aucune perte.

L’armée pakistanaise n’est arrivée sur les lieux que plus d’un quart d’heure après le départ du commando. Avec la lumière du petit matin, les voisins découvrent un grand trou dans le mur d’enceinte noirci. A l’intérieur, il y a du sang sur les tapis, un lit surélevé défoncé, des meubles renversés et des tiroirs ouverts. Huit à dix pièces en tout, dévastées, résultat d’une bataille violente. L’action a été rapide et la plupart du temps du commando a été utilisé à fouiller les lieux et à extraire les disques durs des ordinateurs, une montagne de données informatiques précieuses sur Al-Qaida (la Base) que la CIA s’empressera d’exploiter.

Et sur Oussama – pas Ben Laden mais Oussama -, l’homme, ses ressorts intimes, que sait-on ? Mystère. Il avait 54 ans et c’était un fantôme. Il était omniprésent, obsédant l’esprit des musulmans et des Occidentaux depuis dix ans et on ne savait même pas s’il était vivant ou mort. De lui, on ne connaissait rien ou si peu, un flot de questions, de rumeurs, des photos anciennes, des images floues, un sourire à lui donner Allah sans confession et des messages audio où une voix douce et ténue distillait des menaces et des promesses de mort.

Pour ses ennemis et ses victimes, Ben Laden n’était qu’un terroriste, un homme aux mains pleines du sang de milliers d’innocents, la main qui brandit l’épée de l’islam, l’homme qui a réussi à faire tomber les tours du World Trade Center, à frapper l’Amérique au coeur, à réinventer le choc des civilisations, provoquant un conflit entre deux mondes. Une catastrophe à l’échelle mondiale.

Pour ses fidèles, Oussama le prophète était un visionnaire, en guerre contre l’injustice, l’Occident mécréant, les croisés de l’Amérique, la décadence de la lumière et de la foi, le seul recours contre l’humiliation et l’anéantissement de l’islam. Le monde était son champ de bataille où la victoire finale aboutirait à l’établissement d’un califat planétaire, le retour de l’âge d’or, avec Washington en citadelle vaincue, abattue, soumise à La Mecque des wahhabites du septième siècle. Une utopie universelle, planétaire, forcément meurtrière. Du sang pour la victoire, du sang pour la vérité, du sang pour le bonheur et encore du sang, celui du grand martyr, pour le paradis d’Allah. Terroriste psychopathe ou prophète noir, sa mort dans le sang et la violence est d’une logique parfaite. Sa vie, elle, n’est que contradictions.

Oussama Ben Laden est né riche, couvert d’or et d’honneur, mais il a vécu dans la pauvreté, en ascète, austère comme un homme des tribus d’Afghanistan. Il a reçu une éducation moderne, obtenu un diplôme d’ingénieur, mais lui a préféré la tunique ancienne des docteurs de la foi. Il aimait se montrer une arme à la main, comme un combattant de Dieu, rompu à toutes les guerres, mais il n’a pratiquement jamais combattu sur le terrain et son arme favorite était d’abord l’art du discours et de la propagande. Il a su utiliser à merveille la technologie moderne, les nouveaux moyens de communication, internet, le mail, la télévision et les réseaux mondiaux, tout en professant un retour au premier âge de l’islam, une rigueur médiévale, une vision stricte, archaïque, du Coran des origines. Depuis le 11 septembre 2001, Oussama Ben Laden était devenu une célébrité mondiale, mais il a passé la plus grande partie de sa vie dans l’ombre, discret, caché, reclus. Oussama, le cerveau d’AlQaida, était avant tout un homme traqué. Et dans le monde implacable du terrorisme, toute histoire se conclut toujours dans le sang.

Au départ, il n’est que le dix-septième des vingt-quatre garçons d’une famille de cinquante-quatre enfants. Un numéro, un enfant de plus, un gamin de riche. Son père Mohammed est parti du Yémen sans le sou. Il a quitté son village du Sud à dos d’âne pour tenter sa chance à l’étranger, débarque à Djeddah, la porte de La Mecque en Arabie saoudite. Le petit docker travaille, épargne, fonde une modeste entreprise de construction et devient un cheikh religieux respecté. Il s’attire les grâces de la famille royale saoudienne et, le pétrole aidant, agrandit des mosquées, construit des autoroutes, des aéroports, des palais. Quand le magnat meurt en 1980 dans un accident d’hélicoptère, Mohammed Ben Laden laisse une fortune à ses enfants.

Oussama hérite, grandit, se moque de l’argent, fuit les jupons et l’alcool. Il n’aime que la vitesse et la religion, qu’il a découvertes avec un professeur qui récompensait ses élèves doués pour le Coran en leur accordant quelques parties de football. Quand les Frères musulmans de Syrie se soulèvent contre Hafez-el Assad, Oussama se passionne et ouvre sa bourse aux soldats de la foi en guerre contre ce parti Baas affreusement « laïc » !

Déjà, en Afghanistan, la guerre contre les athées communistes fait rage et les riches de Djeddah envoient leurs jeunes princes collecter et distribuer de l’argent pour les moudjahidines. « Oussama était jeune, pieux et on ne savait pas trop quoi faire de lui », écrit Jonathan Randal (« Oussama. La fabrication d’un terroriste », Albin Michel). Il ne combat pratiquement jamais, mais se confectionne un carnet d’adresses essentiel pour le futur. Surtout, quand il revient au pays, Oussama fait ce qu’il sait faire de mieux, il parle, raconte, séduit, dresse une geste épique, enflamme les coeurs et les imaginations. Il fait venir des musulmans du monde entier mais seuls quarante-quatre de ses volontaires arabes seraient morts au combat. Peu importe !

Des milliers de ses cassettes audio circulent dans les mosquées, les écoles, les académies militaires. A la fin de l’occupation soviétique en 1989, les athées sont balayés et Oussama est une pop-star religieuse fêtée à La Mecque. L’Afghanistan a changé sa vie, il a trouvé son combat, l’islam, pur et dur, contre les athées, les infidèles, les apostats. Mais il est encore un prince saoudien, pas encore un djihadiste adepte du combat à mort contre tous les croisés et les infidèles de la Terre.

La grande rupture survient avec la guerre du Golfe et l’arrivée, à la demande de la monarchie saoudienne, de 300 000 soldats américains – «blasphème !» – sur le sol sacré de La Mecque. Les Américains sillonnent les routes, occupent des bases, des femmes-soldats se promènent bras nus dans les rues de Ryad et de Djeddah : Oussama enrage. Il a participé à l’effondrement de l’empire soviétique, il est prêt à abattre la forteresse des croisés d’Amérique. C’est le début de son confit avec la famille royale. Il est d’abord placé en résidence surveillée, son argent est gelé et, en 1994, il est privé de sa nationalité. Oussama n’a plus de pays, il créera lui-même sa « Base », se transforme en féroce révolutionnaire prêt à sacrifier des vies humaines pour sa cause.

Au Soudan, Hassan al-Tourabi, l’homme fort, a besoin d’argent et Oussama a besoin d’un pays. Il s’installe à Khartoum, fait des affaires, se renforce, se structure, complote. C’est le temps des grands attentats. Le premier, le 26 février 1993, attribué à Al-Qaida touche – déjà ! – les sous-sols du World Trade Center : 6 morts, un millier de blessés.

En 1995, le 13 novembre, une voiture piégée explose à Ryad devant un bâtiment où travaillent des conseillers militaires américains : 5 soldats tués, 60 blessés. Le reste est une litanie de mort et de sang qui ne cessera plus jamais. Attentat au camion bourré d’explosifs devant une base militaire américaine à Dhahran (Arabie saoudite), double attentat devant les ambassades américaines de Nairobi au Kenya et de Dar es-Salaam en Tanzanie, et même attaque avec une barque chargée d’explosifs contre le puissant destroyer USS Cole dans le port d’Aden, au Yémen, son pays d’origine. A défaut de prendre le contrôle de son pays, l’Arabie saoudite, son rêve le plus secret, il sème la terreur sur la planète. Devenu indésirable au Soudan, il a préféré quitter le pays et monnayer son installation chez les talibans d’Afghanistan.

Désormais, il distribue de l’argent, construit un véritable réseau, monte des camps d’entrainement et édicte des «fatwas». En février 1998, il déclare que le devoir de tout musulman est de « tuer des Américains où qu’ils soient». Jusqu’ici, il n’était qu’un inconnu, un terroriste de l’ombre. C’est fini. En août 1998, le président Clinton déclare Ben Laden « ennemi public n°1 ». Lentement, le monde découvre Ben Laden. Les jeunes fanatiques musulmans l’adulent, l’Amérique le craint, il a 40 ans, une carrière de terroriste confirmé, des réseaux, une renommée mondiale, un projet universel. Plus rien ne peut l’arrêter. Il veut changer le monde et il réussit.

Après le 11 septembre 2001, l’image des avions de lignes qui transpercent les tours du World Trade Center, les gratte-ciel qui s’effondrent dans la fumée et les flammes, comme une vision de l’enfer, les 3 000 morts innocents, le traumatisme de New York, de l’Amérique, du monde entier, rien, plus rien ne sera plus comme avant. Et l’homme de l’ombre au sourire si doux peut se vanter d’avoir déclenché au moins deux guerres, deux apocalypses, en Afghanistan et en Irak.

C’est le moment qu’il choisit pour disparaître. Les Américains mobilisent toute leur formidable puissance pour se lancer à sa poursuite. En vain. A Tora Bora, Ben Laden est encerclé. Une armada de B52 de l’US Air Force martèle les montagnes afghanes, pilonnage guidé au sol par des agents de la CIA et du M16 britannique. Mais les alliés font une énorme erreur stratégique en confiant le ratissage au sol à des commandants de l’armée afghane.

Ben Laden paie et s’enfuit à travers la frontière pakistanaise pour se réfugier dans les zones tribales, à la fois ghetto pachtoun hostile et labyrinthe où se perd la trace du cerveau d’Al-Qaida. Puis il disparaît. Et les rumeurs les plus folles commencent à courir, entretenant sa légende. «Il est mort d’une déficience rénale», affirme en janvier 2002 le président du Pakistan Pervez Mucharraf. «Probablement plus de ce monde», confirme en juillet de la même année le chef du FBI, « abattu dans une opération militaire » ajoute en septembre 2003 le chef de la diplomatie pakistanaise. En septembre 2006, c’est la DGSE qui afrme que les Saoudiens le tiennent pour décédé. Et en 2007, c’est Benazir Bhutto qui affirme sans ciller face à une caméra que Ben Laden a été assassiné par un certain Omar Sheikh ! Gravement malade, mourant, mort… le flot des rumeurs va durer des années.

A chaque fois, après une longue période de silence, Ben Laden réapparaît, fait entendre sa voix, félicite une branche d’Al-Qaida pour un attentat particulièrement meurtrier, dicte sa loi, menace, menace et menace encore. 2001-2011… Dix ans de guerre, dix ans de traque qui se sont achevé dans la nuit noire d’un 1er mai à Abbottabad. On le cherchait au creux d’une montagne obscure ou d’un désert, il vivait au soleil, installé dans une villa cossue au coeur du Pakistan officiel. Comme d’ailleurs la majorité des chefs terroristes d’Al-Qaida capturés ces dernières années !

L’arrêter était embarrassant, le tuer n’était pas suffisant, il fallait enlever son corps et éviter à tout prix que sa tombe ne devienne le lieu de pèlerinage de tous les islamistes radicaux de la terre, à la recherche de saintes reliques. Le 2 mai, à 5 h 10 du matin, une étrange cérémonie s’est déroulée sur le pont du porte-avions américain « Carl Vinson », en mer d’Oman. Le corps du défunt a été lavé puis placé dans un linceul blanc, lui-même déposé dans un sac lesté. Un officier a lu un texte religieux traduit en arabe par un interprète. Puis le corps a été posé sur une planche qui a pivoté pour faire glisser Oussama Ben Laden dans l’abîme de l’Océan. Comme une tentative désespérée de le faire basculer dans l’oubli.

«Nos paroles resteront mortes, comme autant de jeunes mariées de cire, rigides et sans âmes, tant que nous ne mourrons pas pour elles. Alors elles connaîtront la résurrection et vivront parmi les vivants », disent les paroles d’un chant d’AlQaida. Plus que l’islam des origines, dont Oussama le pieux se réclamait, c’est peut-être cela la foi profonde de Ben Laden, une religion de la mort, lui qui avait écrit de sa main son rêve manqué, le plus absolu, le plus fou, le plus fort : «Je voudrais mener un raid et périr, mener un raid et périr, menerun raid et périr», signé Oussama Ben Laden.


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