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Le départ du président Zéroual

publié le 07/04/2007 par Jean-Paul Mari

C’est l’aboutissement d’une longue lutte de clans à l’intérieur du pouvoir algérien qui opposait d’un côté le président Zeroual , conseillé par le puissant général Betchine et, de l’autre, les responsables des services de renseignement et l’armée regroupés derrière le chef d’état major Mohamed Lamari. La décision du président de se retirer aurait d’ailleurs été prise, mercerdi dernier, à la suite d’une réunion de six heures entre Liamine Zéroual et le général Lamari en présence de toute la hiérarchie militaire. Ce bras de fer, masqué jusqu’ici par l’extraordinaire opacité du régime, avait depuis quelques semaines commencé à devenir public à la suite d’attaques dans la presse et d’éditoriaux, violents et cryptés, d’accusations d’affairisme contre l’éminence grise du président et donc contre le président lui-même. Un chef de l’état physiquement affaibli par une maladie cardio-vasculaire et qui avait du subir au mois de mai dernier une opération de pontage d’une artère à la jambe droite. L’élection, en 1995, pour cinq ans, de Liamine Zéroual , avait suscité alors des espoirs vite dissipés. Aujourd’hui, les groupes armés islamistes ont subi une défaite militaire mais la violence, qualifiée de résiduelle, reste endémique. Sept ans après l’annulation des élections législatives, trois ans après l’élection du président, la situation sociale est catastrophique, la population est endeuillée et traumatisée par l’ampleur des atrocités, le pouvoir reste toujours aussi corrompu, les classes moyennes sont laminées, beaucoup d’intellectuels ont choisi l’exil et des centaines de milliers de salariés au chômage doivent affronter la brutalité du plan d’ajustement structurel du FMI. Avec l’annonce d’une nouvelle élection présidentielle avant la fin du mois de février 1999, l’Algérie va vivre maintenant dans une fièvre électorale et une course au pouvoir qui s’annonce aussi violente que l’épisode de la lutte de clans qui vient de s’achever.


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