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Série été: « le défi de l’eau » (2)

publié le 11/08/2023 | par Jean-Paul Mari

L’enjeu, aujourd’hui et partout, économiser l’eau potable, recycler l’eau grise, adapter les usages…

L’eau de pluie est-elle encore pure? En tout cas, elle n’est plus potable, au moins depuis 2008, après que la Direction générale de la santé eut constaté qu’elle présentait « une contamination microbiologique et chimique supérieure aux limites de qualité retenues pour l’eau potable distribuée par le réseau public ».

On pense d’abord aux microéléments qui peuvent voyager dans les nuages radioactifs lorsque se produisent des accidents nucléaires, mais l’eau qui tombe du ciel peut aussi se charger de tout ce qui peut exister en suspension. Dans l’air bien sûr, mais aussi sur les supports sur lesquels l’eau s’écoule: microparticules dans les fumées, pesticides, résidus de métaux ou d’amiante sur les toits, etc.…

Du coup, pas question de la boire. Non seulement les canalisations d’eau de pluie et d’eau de distribution doivent être séparées, mais l’utilisation de l’eau de pluie doit être limitée aux activités à l’extérieur des habitations. Une situation qui incite à brancher toutes les arrivées d’eau sur le réseau… de l’eau potable, pour le lavage des voitures, l’arrosage des jardins ou les toilettes. Et donc, à gâcher cette eau potable.

Or, un Français consomme en moyenne aujourd’hui 149 litres d’eau par jour, soit quelque 55 m3 par an. Mais, entre 2017 et 2020, les restrictions d’eau ont touché plus de 30 % du territoire. Les étés deviennent de plus en plus critiques: cette année, 70 départements sont visés par des restrictions d’usage de l’eau et 15 autres placés en état de vigilance.

Économies et recyclage

« L’eau est redevenue un enjeu stratégique pour toute la nation », a déclaré Emmanuel Macron fin mars en présentant son plan « eau ». Pour réduire le stress hydrique, il a fixé comme objectif de réduire de 10 % les prélèvements en eau dans les réserves naturelles… alors que les assises de l’eau de 2019 préconisaient une économie jusqu’à 25 % pour éviter les périodes de fortes restrictions.

Et si on s’intéressait à l’eau de pluie perdue?

Des dispositions ont commencé à être prises en 2020 avec la loi Économie circulaire, notamment à l’initiative des collectivités locales, pour inciter à la réutilisation des eaux « non conventionnelles » notamment à l’occasion de la construction de bâtiments neufs.

Aujourd’hui, ce sont les eaux usées – les eaux « grises » – qui sont l’objet d’attentions nouvelles, car moins de 1 % est réutilisée en France. Dans son plan « eau », le chef de l’État fixe à 10 %, dix fois plus,  ce taux de réutilisation d’ici à 2030.

Soit un volume de 300 millions de mètres cubes, tant pour l’arrosage des espaces verts et l’irrigation des terres agricoles

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Même chose pour les eaux de gouttières dans la vie quotidienne (alimentation des chasses d’eau, lavage des sols). Face aux risques de pénurie, il n’est plus d’eaux déclarées « impures », seulement des usages adaptés. Ou pas.

par Gilles Bridier

A suivre…

Article réalisé en collaboration avec lejournal.info


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