Liban – Les deux visages du Hezbollah
En 2006, déjà, la guerre d’Israël a dévasté le Liban. Et frappé un Hezbollah terroriste, tout puissant et omniprésent dans le pays
Derrière les institutions officielles du Parti de Dieu – oeuvres sociales, aide médicale, distribution de nourriture aux pauvres, réseau scolaire – qui assurent sa réputation et sa popularité bien au-delà de la communauté chiite, le Hezbollah cache une organisation politico-religieuse opaque et sectaire et un mouvement de guérilla, la « résistance islamique », bien entraîné et abondamment armé par la Syrie et l’Iran
Ce n’était pas une bombe très puissante, une de celles lâchées par les F-16 israéliens qui tournent haut dans le ciel. Ni un missile à implosion qui perfore dix étages de béton armé, explose dans la cave et aplatit un immeuble. Non, juste un obus peut-être tiré par un navire en mer. Mais l’onde de choc a suffi pour ébranler tout le quartier de Haret Hreik. Ou ce qu’il en reste : un tas de 1 kilomètre carré noyé dans la fumée, l’odeur de brûlé et la cendre dans l’air, des moignons de building aux étages suspendus à des fils d’acier, une chambre en plein ciel, un ascenseur sur le trottoir, une enseigne brisée, publicité pour un « Venus Beauty Salon ». Et, sur l’ancien boulevard, une couche de gravats haute d’un bon mètre, milliers de tonnes hérissées de pics de ciment, de tiges d’acier, de fils électriques et de verre brisé. Il a suffi d’une claque dans l’air et le sol a tremblé à nouveau, comme la réplique d’un séisme.
Dans les ruines, un homme est tombé à plat ventre et s’est relevé, rageur, en sang et en sueur, couvert d’écorchures, les cheveux et les vêtements gris de poussière. Le bruit d’un réacteur a traversé le ciel et les talkies-walkies des hommes du Hezbollah ont grésillé : «Ils reviennent. Vite! Il faut partir.»
Et si le Hezbollah poussait sur les décombres de la guerre ? C’est ici qu’est né le « Parti de Dieu », après l’invasion israélienne au Liban en 1982, et c’est ici, « mouvement de résistance islamique », qu’il a prospéré. Haret Hreik, ce quartier dense, populeux, à 3 kilomètres à peine du centre de Beyrouth, est le coeur de cette banlieue surpeuplée de chiites venus du sud, où le Parti de Dieu avait installé son « périmètre interdit », ses bureaux, le QG politique, l’appartement de son leader, la télévision du parti, Al-Manar, où des présentatrices au voile strict donnent en permanence des «nouvelles du front».
Haret Hreik, quartier général et bastion, affront permanent à Israël, insupportable verrue sur le nez de Beyrouth, a été écrasé, ramené à l’état de ruines désertes indignes des squatters. Le Hezbollah, lui, continue à en assurer la garde, à interdire l’entrée des étrangers non autorisés, sa télévision émet toujours aussi clair et Hassan Nasrallah, le chef militaire et guide spirituel, donné pour gravement blessé, apparaît tranquille, son turban noir bien en place, sourire aux lèvres et discours de combat.
Le Hezbollah n’est pas un parti, c’est un mystère. Ce n’est pas seulement un mouvement politico-religieux et militaire, le parti du million de chiites du sud, le plus puissant du pays, «c’est une secte», disent ceux qui le connaissent le mieux, une société secrète obsédée par la peur de l’espionnage, régie par la loi du silence, adepte de l’opacité comme une garantie de pureté, un credo, une assurance-vie : «Notre force vient de l’ignorance incrustée dans l’esprit de nos ennemis, qui n’arriveront jamais à comprendre la grandeur du Hezbollah et à scruter le fond de son âme», a dit un de ses inspirateurs.
Insondable, le Hezbollah a deux visages : celui, public, ancré dans la réalité sociale, immergé dans le quotidien du quartier, ses souffrances et ses espoirs ; et l’autre, celui de l’initié, relié à un monde insaisissable. On est à l’intérieur du Hezbollah ou en dehors, totalement étranger. Entre les deux ? Rien. Sinon un mur de silence. Avec lui, nous sommes sur une autre planète du « Moyen-Orient compliqué », celle des chiites, du temps arrêté, de la taqiya – la « dissimulation » -, des arcanes de la Perse et de l’Iran des mollahs de la ville sainte de Qom, où nombre de leaders libanais du Hezbollah ont fait leurs études et dont ils gardent ce r grasseyé si reconnaissable en arabe.
Il n’y a pas d’acte de naissance du parti – trop simple -, mais d’abord une gestation double, un mûrissement et un « proto-Hezbollah », comme le dit Waddah Charara, journaliste, écrivain et enseignant en sociologie. Tout pourrait commencer en 1982 dans la vallée de la Bekaa, à Baalbek, avec un commando de pasdarans iraniens et de Libanais, mélange d’hommes des tribus de la région, de maoïstes déçus et d’ex-Palestiniens du Fatah. Emmitouflés dans des abbayas de femme, ils investissent, armes à la main, une caserne militaire et la rebaptisent en siège social de la « Résistance islamique ». Mais tout a commencé aussi dans la banlieue sud de Beyrouth chez les jeunes chiites les plus pauvres, les « déshérités ».
Dès 1976, leurs familles ont fui vers le sud pour échapper à la guerre qui éclate à Beyrouth. De nouveaux combats entre l’OLP et les chrétiens les chassent à nouveau vers la capitale et vers Dahyé, la grande banlieue chiite. En plein sur la ligne de démarcation où ils seront pris dans les massacres de Sabra et Chatila, de la Quarantaine et du Samedi noir. Oubliés, ballottés, meurtris, saisis du syndrome du peuple victime, ils sont sûrs d’être ceux que l’on pourchasse, de lutter pour leur survie.
Quand l’OLP de Yasser Arafat est chassée de Beyrouth, le mouvement chiite Amal qui s’empare du quartier maltraite le peuple, fait régner la corruption et l’injustice. Et quand le gouvernement libanais, en 1983, décide de raser ces quartiers de squatters, un groupe de « jeunes musulmans pieux » lance une sorte d’«intifada des chiites», dit Fadi Toufik, un chercheur qui leur a consacré un livre. Les combats vont durer du 17 mai 1983 au fameux 6 février 1984, date historique où l’armée libanaise doit renoncer. Victoire ! «La première que les chiites goûtent enfin!»
En 1985, dans une husseiniya, lieu de rassemblement chiite de la banlieue, le sayyed Ibrahim al-Amin lit une lettre ouverte : «Nous, la oumma du Parti de Dieu…» Le Hezbollah est né – «une sorte de franchising», dit le chercheur -, en collaboration avec ceux de Baalbek et avec l’Iran, qui va très vite apporter son soutien au parti chiite le plus efficace du Liban. Parfaitement ancré dans la réalité sociale du pays, le Hezbollah séduit.
«J’ai grandi ici, à Haret Hreik, dit Mohamed Hachem, devenu aujourd’hui cinéaste. A l’époque, il n’y avait que quelques villas entourées de prairies...» A 35 ans, il a connu toutes les guerres du Liban. Fils d’une famille de chiites de gauche, d’un père avocat et d’une mère artiste peintre, son premier souvenir de vacances au sud, à Nabatiyé, est un cauchemar : deux jours de fuite sous les obus dans la montagne, il a 7 ans. A 11 ans, sa grand-mère du sud lui donne un paquet de grenades à porter clandestinement aux combattants. Il approche des soldats israéliens, leur parle et leur touche les mains : «Je ne comprenais pas pourquoi il fallait tuer ces hommes…»
Réfugié à Beyrouth, il apprend l’occupation jusqu’au fleuve Litani et emporte l’image de «ce coin d’enfance près de Khadarly, avec des cafés, des restaurants et une rivière entre les arbres où j’ai appris à nager». En 1982, quand l’armée israélienne avance sur Beyrouth, il voit «les gens mourir à Nabatiyé, à Choura, et les tanks israéliens, énormes, écraser les voitures». L’adolescent grandit à Haret Hreik ; il fréquente ses copains du quartier, les retrouve à l’école, à la mosquée, gamins de 15 ans tous fascinés par le Hezbollah, le parti qui se bat au sud et incarne la « résistance ». A la banque, à l’hôpital, à la mairie, l’employé du Hezbollah fait partie du paysage d’une banlieue devenue surpeuplée, où le magma serré des immeubles de dix étages a effacé la campagne.
Très vite, le Hezbollah crée tout un réseau d’institutions sociales. Aide médicale, nourriture, écoles… la vie de la cité passe par le Parti de Dieu. Désormais une police des moeurs veille à ce que la musique, le voile, les vêtements soient «décents». Après un attentat manqué contre le cheikh Nasrallah, on découvre très vite un réseau de «comploteurs» et l’épuration commence au sein même des chiites. Le parti établit un profil du « traître » type, vendu à Israël, un homme qui boit de l’alcool, regarde des films étrangers, mène une vie dissolue et fréquente les personnes des autres confessions. Malgré un décret national, les écoles du quartier continuent à enseigner la religion, les règles du commerce ou de l’alimentation dépendent du parti, et même les publicités sur la bière deviennent « sans alcool » en passant la frontière invisible de la banlieue sud, face aux immenses portraits des mollahs et des « martyrs ».
Quelques riches familles quittent aussitôt Dahyé et sont remplacées par des chiites plus pauvres et plus sûrs. On crée un « périmètre » interdit, contrôlé par des checkpoints et des guetteurs omniprésents. Le « périmètre » a sa propre police, son tribunal et même sa prison. Le Hezbollah devient un Etat dans l’Etat, avec son territoire, plusieurs députés au Parlement et des ministres. Avec le temps, le parti ne parle plus de révolution islamique, mais affiche le drapeau libanais et se fond dans le décor politique national.
A l’université, c’est bien sûr le parti qui gère l’association des étudiants. Mohamed, l’étudiant et futur cinéaste, est subjugué, comme tous les autres, par la figure charismatique de son leader, le cheikh Hassan Nasrallah : «On ne peut pas ne pas l’aimer», dit-il encore aujourd’hui. Né ici en 1960 dans la banlieue sud de Beyrouth, il aurait étudié à Qom avant de rencontrer à Nadjaf, en Irak, son mentor Abbas Moussaoui, chef du Hezbollah, assassiné en 1992 par l’armée israélienne. A l’opposé de la classe politique libanaise, Nasrallah «est né pauvre et il l’est resté», dit Mohamed.
Lui et ses copains prennent comme modèle cet homme coiffé du turban noir des descendants du Prophète, très calme, au regard parfois espiègle, l’air d’un éternel jeune homme malgré sa barbe fournie et des lunettes épaisses, mais fin politique, capable de compassion et de force, capable d’émouvoir, de résister ou de vaincre : «Pour moi, c’était Che Guevara vivant. Et j’imaginais souvent les deux hommes en train de discuter ensemble des injustices du monde», sourit Mohamed, qui depuis s’est éloigné de Hareit Hreik.
Avec le retrait israélien du Liban en mai 2000, célébré comme une immense victoire militaire du Hezbollah, l’idole de la banlieue sud deviendra une icône universelle du monde arabe. Entre-temps, le parti a su constituer un outil militaire, à la fois guérilla et armée disciplinée. La grande force du Hezbollah, ce sont d’abord ses militants. Ne rejoint pas le parti qui veut. Le jeune homme qui attire l’attention d’un membre du Hezbollah est d’abord mis à l’épreuve avant d’être coopté. «L’élu doit être entre les mains du maître comme un cadavre entre les mains du laveur d’un mort», a écrit Boustani, un mystique chiite du XIe siècle.
La formule est appliquée à la lettre et l’initié doit se soumettre à des épreuves de «savoir du coeur», de mémoire, à des joutes oratoires puis plus tard à des épreuves militaires. «On peut lui demander d’observer un appartement pendant des jours, des semaines, tout en gardant un secret absolu,explique le sociologue Waddah Charara. Les combattants, eux, ne racontent jamais leurs batailles.» Personne n’est au courant ; personne ne pose les questions taboues : «J’ai moi-même découvert des années plus tard que certains de mes étudiants étaient morts en martyrs du Hezbollah.»
Deux visages, deux vérités, l’initié ne parle pas, se fond dans la société et mène une vie banale, totalement étanche avec ses activités. En dehors des défilés et des films de propagande, on ne les voit jamais en tenue de combat. Au sud, près de la frontière où ils affrontent les Israéliens, on les croise parfois à moto, sur les chemins de montagne et ce qu’il reste de routes, en civil, reconnaissables à leur talkie-walkie et à leur sac à dos. Il y aurait 5 000 à 6 000 combattants du Hezbollah, tous nés et grandis dans la guerre, menés par des cadres qui se sont battus aux côtés des Palestiniens ou contre les Israéliens.
Qui sont entraînés à une discipline d’acier, comme ces dizaines d’officiers filmés un jour de dos en train d’écouter un discours de Nasrallah, tous immobiles, la nuque raide, pendant une heure et demie. Et tous rêvent de mourir en martyrs, de voir leur histoire écrite en lettres de feu au panthéon du Hezbollah. Ils connaissent l’art de la guérilla et surtout leur ennemi, qu’ils affrontent sur leur frontière depuis plus de vingt ans. «Le Hezbollah a eu le temps de creuser tout un réseau de tunnels et de souterrains, d’enterrer des dépôts de munitions, de carburant et de s’organiser en différents QG, unités très mobiles,qui communiquent très bien mais peuvent aussi mener le combat de façon autonome», dit un expert.
En direct à la télévision, le cheikh Nasrallah a annoncé une «stratégie des surprises» et engagé le public à aller observer une corvette israélienne, touchée par un missile sol-mer guidé par radar, brûlant… à 15 kilomètres de la côte ! Dans l’arsenal du Hezbollah, 12 000 roquettes, soviétiques ou syriennes, tirées sur des rampes artisanales mobiles qu’il fait pleuvoir, au rythme d’une centaine par jour, sur les villes du nord d’Israël. Mais aussi des missiles iraniens plus sophistiqués, Fajr-3 et 5 ou Zelzal-1 et 2, d’une portée de 120 à 150 kilomètres, capables d’atteindre Tel-Aviv et son aéroport. Au sol, les combattants du Hezbollah attaquent les troupes d’Israël avec des lance-roquettes modernes, qui peuvent crever le blindage des chars Merkava. Au moins cinq de ces chars ont d’ailleurs brûlé en pénétrant sur les terres du Hezbollah. Sans compter quelques Stinger américains, vendus autrefois aux Afghans et parvenus aux mains du Hezbollah, de quoi abattre des hélicoptères de combat modernes…
«Au huitième jour du conflit, notre capacité militaire est intacte, aucun de nos responsables du parti n’a été tué, la population libanaise nous soutient et les Israéliens n’ont pas atteint leur objectif annoncé : nous broyer», dit Ali Fayad, membre du centre de documentation du Hezbollah. La stratégie ? Elle est simple : «Pour nous, résister, c’est gagner.» Huit jours de guerre, un pays entier criblé de milliers d’obus, des centaines de raids aériens, des casernes, des ponts, une centrale électrique, des réservoirs de carburant, des ports, un aéroport, des routes bombardés, plus de 600 000 réfugiés ou déplacés sur les routes du Liban et vers la Syrie.
Et sur la frontière la puissante armée d’Israël, qui pour l’instant peine à enfoncer les défenses mouvantes de la guérilla. «Le Hezbollah, soutenu par 1 million de chiites, est profondément ancré dans le pays, dit Waddah Charara. Je ne vois pas comment Israël peut le détruire.» Un demi-échec israélien ne peut que servir un Parti de Dieu déjà couvert de gloire après sa résistance et soutenu par une partie de la population horrifiée par les bombardements.
Dans Haret Hreik, le fief du Hezbollah réduit à l’état de ruine, un vieil homme marche sous les bombardements. A la main, il tient un misérable sac de plastique et un reste de nourriture qu’il est venu récupérer dans son appartement éventré. A la première question, il vous coupe et assène le même nom – «Hezbollah!» – entendu cent fois ici, à Saïda, à Tyr ou sur la frontière. Et pas seulement chez les chiites de Haret Hreik ou d’ailleurs. Oui, le Hezbollah pousse très bien sur les décombres de la guerre.
Jean-Paul Mari
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SUPPLEMENT
Hassan Nasrallah : « Nous allons les humilier… »
A l’écran, en direct, l’homme que les Israéliens veulent éliminer. Dans la cafétéria, des clients qui l’écoutent en sachant que c’est lui, le leader charismatique du Hezbollah transformé en chef de guerre, qui retient deux soldats israéliens en otages, contrôle des milliers de combattants et décide des tirs de roquettes contre Haïfa, Tibériade et les villes d’Israël. Il parle d’un ton posé et calme, sur un fond bleu et fleuri, mais le discours est dur et sans concession.
Verbatim :
«Nous n’avons utilisé qu’une infime partie de notre arsenal. Tant que l’ennemi continuera à choisir la guerre totale, nous ferons de même, et sans lignes rouges. Nous essaierons d’éviter les civils tant qu’ils ne nous obligeront pas à faire le contraire.[…]Comme nous les avons surpris avec l’attaque du navire de guerre [NDLR : la corvette israélienne touchée par un missile sol-mer] et avec les bombardements de Haïfa et de Tibériade, nous les surprendrons encore, notamment dans la confrontation terrestre, s’ils s’aventurent à tenter d’envahir le sud. Nous attendons avec impatience un affrontement des forces terrestres avec nos combattants, qui n’ont pas peur de la mort. Nous allons les humilier. […] Il n’y a pas de soldats iraniens dans nos opérations, ce sont des Libanais, fils et petit-fils de Libanais qui résistent à l’occupation.»
«L’ennemi a pris notre retenue pour de l’impuissance et de la faiblesse, c’est pourquoi nous avons été contraints, devant son insistance, à viser les civils, l’infrastructure et les institutions civiles, à montrer une partie de notre force. […] Je vous l’affirme, notre force est encore intacte. Ils ignorent d’ailleurs l’étendue et la force de nos moyens. Ce qui permet de dire avec fierté : nous ne sommes pas infiltrés par les Israéliens.[…]Nous continuerons tant qu’ils choisiront la guerre ouverte, sans lignes rouges ni limites.»
«Ne vous inquiétez pas pour ce qui a été détruit. Avec l’Etat libanais et les amis sincères que nous avons, nous nous engageons à reconstruire, sans condition. L’essentiel est de tenir. Et, si Dieu le veut, nous pouvons gagner. […]Cette confrontation est devenue celle de la oumma tout entière [NDLR : communauté des musulmans]. Nous n’avons jamais parié sur les dirigeants arabes, mais si, à Dieu ne plaise, Israël venait à vaincre les Palestiniens et les Libanais, c’est le monde arabe tout entier qui vivrait dans l’humiliation éternelle.[…]Nous avons une occasion historique d’obtenir la victoire sur les Israéliens. Nous avons une chance d’être unis. C’est à vous de choisir votre place dans ce combat.»
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